Texte grec :
[4,89] XII. Τοσήδε μὲν στρατιὰ τοῖς ἀμφὶ τὸν Κάσσιον ἐπὶ τοῦ
Μέλανος κόλπου διεκρίθη, καὶ τοσῇδε ἐχώρουν ἐπὶ τὸ ἔργον,
τὴν λοιπὴν ἔχοντες ἐπὶ τῶν ἀλλαχόθι χρειῶν. Καθήραντες δὲ
αὐτὴν τοῖς νομιζομένοις ἀνεπλήρουν τὰς ἐκ τῶν ἐπηγγελμένων
τισὶν ὀφειλομένας ἔτι δωρεάς, πολλῆς μὲν περιουσίας
χρημάτων πεφροντικότες, οἰκειούμενοι δὲ ταῖς δόσεσιν αὐτούς,
Γαΐῳ μάλιστα Καίσαρι τοὺς πλέονας ἐστρατευμένους, μή τις ἐς
τὴν ὄψιν ἢ ὁμωνυμίαν τοῦ νέου Καίσαρος νεωτερίσειεν
ἐλθόντος. Καὶ αὖθις ἔδοξε τούτου χάριν καὶ δημηγορῆσαι. Βῆμά
τε οὖν ἐπήχθη μέγα, καὶ οἱ στρατηγοὶ μετὰ τῶν ἀπὸ τῆς βουλῆς
μόνων ἐς αὐτὸ ἀναβάντες, ὁ δὲ στρατὸς αὐτῶν, ὅ τε ἴδιος καὶ
συμμαχικός, κάτω περιστάντες, ἥδοντο εὐθὺς ἐπὶ τῇ ὄψει τοῦ
πλήθους ἀλλήλων ἑκάτεροι, ἰσχυροτάτῃ σφίσι φανείσῃ· καὶ
θάρσος ἦν ἀμφοτέροις αὐτίκα καὶ ἐλπὶς ἰσχυρά, τοσῶνδε
στρατηγοῦσιν. Αὐτά τε πρῶτα πάντων τάδε τοῖς στρατηγοῖς τὸν
στρατὸν ἐς πίστιν συνῆγε· τίκτουσι γὰρ εὔνοιαν ἐλπίδες κοιναί.
Θροῦ δὲ ὡς ἐν τοσούτοις ὄντος οἵ τε κήρυκες καὶ οἱ σαλπιγκταὶ
σιωπὴν ἐποίουν, καὶ γενομένης ποτὲ ὁ Κάσσιος (προῦχε γὰρ
ἡλικίᾳ) προελθὼν μικρὸν ἐκ τῆς τάξεως ἐς τὸ μέσον ἔλεξεν ὧδε·
|
|
Traduction française :
[4,89] XII. Telle était la grandeur de l'armée passée en revue par
Brutus et Cassius au golfe de Mélas, et avec laquelle ils
allèrent au combat, laissant le reste de leurs forces servir
ailleurs. Après avoir accompli une lustration pour l'armée, ils
achevèrent le paiement des primes promises aux soldats. Ils
avaient prévu de l'argent en abondance pour les amadouer
par des cadeaux, surtout le grand nombre qui avait servi sous
Caius César, de peur que la vue ou le nom du jeune César, qui
avançait, ne les fasse changer d'avis. C'est pour cette raison
aussi qu'ils considérèrent qu'il valait mieux s'adresser aux
soldats publiquement. Une grande tribune fut installée, sur
laquelle les généraux prirent place, accompagnés uniquement
des sénateurs. Les soldats, leurs proches et leurs alliés, placés
autour d'eux, plus bas, furent remplis de joie à la vue de leur
foule immense: c'était la force la plus puissante qu'ils n'avaient
jamais vue. Pour les deux généraux, commander à tant de
personnes était une source aussi d'espoir et de courage
renforcés. Ceci plus que tout autre chose confirma la fidélité de
l'armée aux généraux, parce que les espoirs communs
produisent de bons sentiments. Il y avait beaucoup de bruit,
comme c'est normal en de telles occasions. Les hérauts
demandèrent le silence à coups de trompettes, et, quand
celui-ci fut obtenu, Cassius, qui était l'aîné des deux, s'avança
devant ses compagnons et parla ainsi:
|
|