[4,57] VIII. Τοῦτο μὲν δὴ τέλος ἦν τῷ περὶ Λιβύην Σεξστίου καὶ
Κορνιφικίου πολέμῳ, βραχεῖ διὰ ταχυεργίαν δόξαντι εἶναι· τὰ δ'
ἀμφὶ Κάσσιόν τε καὶ Βροῦτον, μικρὰ καὶ τῶν εἰρημένων
ἀναλαβόντι ἐς ὑπόμνημα, ἦν τοιάδε. Ἐπειδὴ Γάιος Καῖσαρ
ἀνῄρητο, οἱ μὲν σφαγεῖς αὐτοῦ τὸ Καπιτώλιον κατέλαβον καὶ
ψηφισθείσης αὐτοῖς ἀμνηστίας κατέβησαν. Ὁ δὲ δῆμος ἐπὶ τῇ
ἐκκομιδῇ τοῦ σώματος ἐν οἴκτῳ Καίσαρος γενόμενος ἐζήτει
τοὺς φονέας περιθέων. Οἱ δὲ τότε μὲν ἠμύνοντο αὐτοὺς ἀπὸ
τῶν τεγῶν, εὐθὺς δὲ ἐξῄεσαν αὐτῶν, ὅσοι στρατηγεῖν ἐθνῶν
ὑπὸ Καίσαρος αὐτοῦ κεχειροτόνηντο. Κάσσιος δὲ καὶ Βροῦτος
ἐστρατήγουν μὲν ἔτι τῆς πόλεως, ᾕρηντο δὲ ἐπὶ τῇ στρατηγίᾳ
καὶ οἵδε ὑπὸ Γαΐου Καίσαρος ἡγεῖσθαι Συρίας μὲν ὁ Κάσσιος,
Μακεδονίας δὲ ὁ Βροῦτος. Οὔτε δὲ ἄρχειν πω τῶν ἐθνῶν πρὸ
τοῦ χρόνου δυνάμενοι οὔτε τὸν ἐν ἄστει φόβον ὑπομένοντες
ἐξῄεσαν ἔτι στρατηγοῦντες· καὶ αὐτοῖς ἐς εὐπρέπειαν ἡ βουλὴ
σίτου φροντίσαι προσέταξεν, ἵνα μὴ τὸ ἐν μέσῳ διάστημα
φεύγειν νομίζοιντο. Οἰχομένων δὲ αὐτῶν Συρία μὲν καὶ
Μακεδονία εἰς τοὺς ὑπάτους Ἀντώνιόν τε καὶ Δολοβέλλαν
μετεψηφίζετο, τῆς βουλῆς πάνυ δυσχεραινούσης, ἀντεδόθη δὲ
ὅμως τοῖς ἀμφὶ τὸν Κάσσιον Κυρήνη τε καὶ Κρήτη· ὧν
ὑπεριδόντες ὡς βραχυτέρων ἐκεῖνοι στρατὸν καὶ χρήματα
ἤγειρον ὡς ἐς Συρίαν καὶ Μακεδονίαν ἐσβαλοῦντες.
| [4,57] Ce fut la fin de la guerre en Afrique entre Sextius et
Cornificius, qui sembla de peu d'importance en raison de la
rapidité avec laquelle elle se fit. En reprenant le récit de
Cassius et de Brutus, je vais répéter quelques faits dont j'ai
déjà parlé, afin de les remettre en mémoire. Quand César fut
assassiné ses meurtriers s'emparèrent du Capitole, et quand
l'amnistie leur fut votée ils en descendirent. Le peuple fut fort
triste lors de l'enterrement de César et a parcourut la ville à la
poursuite de ses meurtriers. Ces derniers se défendirent des
toits de leurs maisons, et ceux d'entre eux qui avait été
nommés par César lui-même comme gouverneurs de
provinces quittèrent immédiatement la ville. Mais Cassius et
Brutus étaient encore préteurs de la ville, bien que Cassius ait
été nommé par César gouverneur de la Syrie et Brutus de
Macédoine. Comme ils ne pouvaient prendre immédiatement
leurs charges et qu'ils avaient peur de rester en ville, ils s'en
allèrent alors qu'ils étaient encore préteurs, et le sénat, pour
leur faire plaisir, leur donna la charge de l'approvisionnement
en blé pour qu'on ne puisse dire qu'ils s'étaient échappés au
milieu de leur charge. Quand ils furent partis, les provinces de
Syrie et de Macédoine furent données aux consuls Dolabella et
Antoine contre la volonté du sénat. Néanmoins, la Cyrénaïque
et la Crète furent données à Brutus et à Cassius en échange.
Ils refusèrent ces provinces en raison de leur insignifiance, et,
c'est pourquoi ils commencèrent à rassembler des troupes et
de l'argent afin d'envahir la Syrie et la Macédoine.
|