Texte grec :
[3,92] 92. Καίσαρι δὲ ἔτι τῶν πρέσβεων ἐντυγχανόντων τὰ
μετεψηφισμένα ἀγγέλλεται· καὶ αὐτὸν οἱ πρέσβεις ἀπολιπόντες
ἀνέστρεφον ὑπὸ αἰδοῦς. Ὁ δὲ τῷ στρατῷ μᾶλλον ἔτι
παρωξυμμένῳ κατὰ σπουδὴν ἐχώρει, σὺν φόβῳ μή τι πάθοιεν
αἱ γυναῖκες· ἔς τε τὸν δῆμον τεθορυβημένον ἱππέας ἔπεμψεν
ἀτρεμεῖν ἐπικελεύων, καὶ τεθηπότων πάντων τὰ πέραν τοῦ
Κυριναλίου λόφου κατέλαβεν, οὐδενὸς ἐς χεῖρας ἐλθεῖν ἢ
κωλύειν ὑποστάντος. Ἦν τε αὖθις ἑτέρα θαυμάσιος ἄφνω
μεταβολή, θεόντων ἐς αὐτὸν τῶν ἐπιφανῶν καὶ
προσαγορευόντων· ἔθει δὲ καὶ ὁ δημότης λεὼς καὶ τὴν εὐταξίαν
τῶν στρατιωτῶν ὡς εἰρηνικὴν ἀπεδέχοντο. Ὁ δὲ τὸν στρατόν,
ἔνθαπερ ἦν, ἀπολιπὼν ἐχώρει τῆς ἐπιούσης πρὸς τὸ ἄστυ,
φυλακὴν ἔχων ἀμφ' αὑτὸν ἱκανήν. Οἱ δὲ καὶ τότε ὑπήντων δι'
ὅλης τῆς ὁδοῦ κατὰ μέρη καὶ προσηγόρευον, οὐδὲν ἐνδέοντες ἢ
φιλοφροσύνης ἢ θεραπείας ἀσθενοῦς. Ἡ δὲ μήτηρ αὐτοῦ καὶ ἡ
ἀδελφὴ ἐν τῷ τῆς Ἑστίας ἱερῷ μετὰ τῶν ἱερῶν παρθένων
ἠσπάσαντο. Καὶ τὰ τρία τέλη, τῶν στρατηγῶν ὑπεριδόντα, πρὸς
αὐτὸν ἐπρέσβευε καὶ μετετίθετο· καὶ τῶν στρατηγῶν οἳ ἦρχον
αὐτῶν, Κορνοῦτος μὲν ἑαυτὸν ἔκτεινεν, οἱ δ' ἄλλοι σπονδῶν καὶ
πίστεων ἔτυχον. Κικέρων τε τῶν σπονδῶν πυθόμενος ἔπραξε
διὰ τῶν Καίσαρος φίλων ἐντυχεῖν αὐτῷ, καὶ ἐντυχὼν ἀπελογεῖτο
καὶ τὴν εἰσήγησιν τῆς ὑπατείας ὑπερεπῇρεν, ἣν αὐτὸς ἐν τῇ
βουλῇ πρότερον εἰσηγήσατο. Ὁ δὲ τοσοῦτον ἀπεκρίνατο
ἐπισκώπτων ὅτι τῶν φίλων αὑτῷ τελευταῖος ἐντυγχάνοι.
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Traduction française :
[3,92] 92. Alors qu'Octave donnait encore audience aux
ambassadeurs, on lui annonça que les décrets
avaient été annulés. Sur quoi les ambassadeurs
se retirèrent, remplis de honte. Avec son armée
toujours plus exaspérée, Octave se hâta vers la
ville, craignant qu'on ne sen prît à sa mère et à sa
soeur. Aux plébéiens, qui étaient dans la
consternation la plus complète, il envoya en avant
des cavaliers pour leur dire de n'avoir aucune
crainte. Dans la stupéfaction générale il prit
position juste au delà du Quirinal, sans que
personne ne l'attaque ou ne l'empêche. Il y eut
alors un autre changement merveilleux et soudain.
Les patriciens coururent vers lui et le saluèrent; la
plèbe courut également et considéra la bonne
tenue des soldats pour un signe de paix. Le jour
suivant Octave avança vers la ville, laissant son
armée où elle était, et ayant avec lui seulement
une garde suffisante. Là encore tout le long du
chemin des groupes de gens venaient à sa
rencontre et le saluaient, remplis d'amitié et de
soins. Sa mère et soeur, qui étaient dans le
temple de Vesta avec les vestales, l'embrassèrent.
Les trois légions, malgré leurs généraux, lui
envoyèrent des ambassadeurs et changèrent de
bord. Un des généraux qui les commandait,
Cornutus, fut tué; les autres se rallièrent à Octave.
Quand Cicéron apprit la trêve il chercha une
entrevue avec Octave en faisant intervenir ses
amis. Quand il obtint cette entrevue il se défendit
et insista beaucoup pour proposer Octave au
consulat, comme il l'avait fait au sénat auparavant.
Octave répondit ironiquement que Cicéron était,
semble-t-il, le dernier de ses amis à venir le saluer.
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