Texte grec :
[3,80] 80. Τοιαῦτα μὲν δὴ καὶ τὰ περὶ Συρίαν καὶ Μακεδονίαν ἦν· ἐν δὲ
τῇ Ἰταλίᾳ ὁ Καῖσαρ ἐν ὕβρει θέμενος ἀντὶ οὗ Δέκμον ᾑρῆσθαι
στρατηγὸν ἐπὶ Ἀντωνίῳ, τὴν μὲν ὀργὴν ἐπέκρυπτε, θρίαμβον δ'
ἐπὶ τοῖς εἰργασμένοις ᾖτει. Καταφρονούμενος δ' ὑπὸ τῆς βουλῆς
ὡς πρεσβύτερα τῆς ἡλικίας ἐπινοῶν, ἔδεισε, μὴ διαφθαρέντος
Ἀντωνίου μᾶλλον ἔτι καταφρονηθείη, καὶ τὰς ἐς αὐτὸν
συμβάσεις ἐπόθει, καθὰ καὶ Πάνσας αὐτῷ διεσήμαινεν
ἀποθνῄσκων. Τούς τε οὖν ἀλωμένους ἐκ τῆς ἐκείνου στρατιᾶς
ἡγεμόνας ἢ στρατιώτας ἐφιλανθρωπεύετο, καὶ τοῖς ἰδίοις
ἐγκατέλεγεν ἢ τοὺς ἐθέλοντας αὐτῶν ἐς τὸν Ἀντώνιον ἔπεμπεν,
ὡς οὐ δι' ἔχθρας ἀνηκέστου πρὸς αὐτὸν ἰόντα· Οὐεντιδίῳ τε τῷ
Ἀντωνίου φίλῳ, μετὰ τριῶν τελῶν ὄντι, παραστρατοπεδεύσας
καὶ δέος ἐμβαλὼν ἔπραξε μὲν οὐδὲν πολέμιον, ἐδίδου δὲ
ὁμοίως συνεῖναί οἱ ἢ ἐς τὸν Ἀντώνιον ἀδεῶς ἀπιέναι μετὰ τοῦ
στρατοῦ καὶ μέμφεσθαι τῆς ἐς τὸ κοινὸν συμφέρον ἀγνωσίας.
Ὧν Οὐεντίδιος συνεὶς ἐς τὸν Ἀντώνιον ἀπῄει. Ὁ δὲ Καῖσαρ
Δέκιον, τῶν τινα ἡγεμόνων Ἀντωνίου, περὶ Μουτίνην ληφθέντα
διὰ τιμῆς ἄγων μεθῆκεν, εἰ θέλοι, πρὸς τὸν Ἀντώνιον ἀπιέναι·
καὶ πυνθανομένῳ περὶ τῆς ἐς τὸν Ἀντώνιον γνώμης πολλὰ ἔφη
σύμβολα τοῖς εὖ φρονοῦσιν ἐξενηνοχέναι, τοῖς δ' ἄφροσιν οὐδὲ
τὰ πλείονα ἀρκέσειν.
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Traduction française :
[3,80] 80. Telle était la situation en Syrie et en
Macédoine. En Italie Octave, bien que considérant
comme une insulte que Decimus ait été choisi à
sa place comme général contre Antoine, cacha
son indignation et demanda les honneurs du
triomphe pour ses exploits. Mais le sénat le
dédaigna comme s'il cherchait des honneurs
excédents son âge. Il commença à craindre que
si Antoine était battu il ne soit encore plus
dédaigné, et c'est pourquoi il désira se réconcilier
avec Antoine, comme Pansa lui avait
recommandé sur son lit de mort. Il commença
donc à se faire des amis parmi les prisonniers de
l'armée d'Antoine, officiers et soldats, qui
s'enrôlaient dans ses propres troupes, ou s'ils
souhaitaient retourner auprès d'Antoine, il leur
permettait aussi, afin de prouver qu'Antoine n'avait
pas une haine implacable contre lui. Il campa près
de Ventidius, un ami d'Antoine, qui commandait
trois légions, il lui fit peur mais n'entreprit aucun
acte hostile, et lui donna de la même manière
l'occasion de se joindre à lui ou d'aller en paix
avec son armée chez Antoine et de le réprimander
d'ignorer leurs intérêts communs. Ventidius
accepta le conseil et alla rejoindre Antoine. Decius
aussi, un des officiers d'Antoine, qui avait été fait
prisonnier à Mutina, fut traité avec honneur par
Octave qui lui permit de retourner chez Antoine s'il
le souhaitait, et quand Decius lui demanda quels
étaient ses sentiments envers Antoine, il lui
répondit qu'il avait donné assez d'indications aux
personnes sensées et qu'en dire plus serait
insuffisant pour les imbéciles.
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