Texte grec :
[3,72] 72. Καὶ ὁ Ἀντώνιος δευτέρᾳ τῇδε συμπεσὼν πληγῇ
συνεβουλεύετο τοῖς φίλοις εὐθὺς ἀπὸ τοῦ πόνου. Καὶ τοῖς μὲν
ἐδόκει τῆς προτέρας αὐτὸν γνώμης ἔχεσθαι, πολιορκοῦντα
Μουτίνην καὶ ἐς μάχην οὐκ ἐπεξιόντα· τό τε γὰρ πάθος ὅμοιον
ἀμφοῖν γεγονέναι καὶ Ἵρτιον ἀνῃρῆσθαι καὶ Πάνσαν νοσεῖν καὶ
σφᾶς τοῖς ἱππεῦσι πλεονεκτεῖν Μουτίνην τε ἐς ἔσχατον ἀφῖχθαι
λιμοῦ καὶ εὐθὺς ἐνδώσειν. Ὧδε μὲν ἤρεσκε τοῖς φίλοις, καὶ ἦν τὰ
ἄριστα· ὁ δὲ Ἀντώνιος, ἤδη θεοῦ βλάπτοντος, ἐδεδοίκει, μὴ ἐς
τὴν Μουτίνην ὁ Καῖσαρ, ὥσπερ ἐχθὲς ἐπιχειρήσας, ἐσδράμοι ἢ
αὑτὸν ἐπιχειρήσειε περιτειχίζειν, πλέον ἔχων τὸ ἐργάσιμον, «
Ἐν ᾧ καὶ τῶν ἱππέων, ἔφη, γιγνομένων ἡμῖν ἀχρήστων,
ὑπερόψεταί με Λέπιδος καὶ Πλάγκος ἡττώμενον. Εἰ δὲ Μουτίνης
ἐξανασταῖμεν, Οὐεντίδιός τε ἡμῖν αὐτίκα προσέσται, τρία τέλη
φέρων ἐκ τῆς Πικηνίτιδος, καὶ Λέπιδος καὶ Πλάγκος ἐρρωμένως
οἱ συμμαχήσουσι. » Ταῦτα ἔλεγεν, οὐκ ἄτολμος ἐν τοῖς
κινδύνοις ἀνήρ, καὶ εἰπὼν εὐθὺς ἀνίστατο καὶ ὥδευεν ἐπὶ τῶν Ἄλπεων.
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Traduction française :
[3,72] 72. Antoine, ayant subi cette deuxième défaite,
délibéra avec ses amis directement après la
bataille. Ils lui conseillèrent de persévérer dans sa
première résolution, de continuer le siège de
Mutina et de ne pas sortir et de ne pas combattre, en
disant que les pertes avaient été presque les
mêmes des deux côtés, qu'Hirtius était mort et
Pansa blessé; ils lui dirent qu'il était supérieur en
la cavalerie et que Mutina était réduite aux
dernières extrémités par la famine et allait
succomber. Tel était le conseil de ses amis, et il
était vraiment le meilleur. Mais Antoine, l'esprit déjà
troublé par la divinité, craignait qu'Octave ne fasse
une autre tentative de prendre Mutina comme il
l'avait fait la veille, ou même qu'il essaye de
l'encercler, car Octave avait plus de forces à
utiliser : "Dans ce cas," dit il, "notre cavalerie sera
inutile et Lepidus et Plancus me dédaigneront
comme un homme vaincu. Si nous nous retirons
de Mutina, Ventidius nous rejoindra alors avec
trois légions du Picenum, et Lepidus et Plancus
s'empresseront de s'allier avec lui." Ainsi parla-t-il,
bien qu'il ne fût pas craintif en présence du danger;
et levant immédiatement le camp il partit vers les Alpes.
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