Texte grec :
[3,64] IX. 64. Ὧδε μὲν ὀξέως σὺν ἀφορμῇ τοὺς ἀμφὶ τὸν Κάσσιον
ἐξελάμπρυνον, καὶ ὁ Καῖσαρ ἕκαστα μαθὼν ἠπόρητο, τὴν μὲν
ἀμνηστίαν ἡγούμενος εὐπρέπειαν ἐσχηκέναι φιλανθρωπίας καὶ
ἔλεον συγγενῶν ἀνδρῶν καὶ ὁμοτίμων, καὶ τὰς βραχυτέρας
ἡγεμονίας ἀσφάλειαν· Δέκμῳ τε τὴν Κελτικὴν βεβαιοῦντας
Ἀντωνίῳ δόξαι περὶ τυραννίδος διαφέρεσθαι, ᾧ προσποιήματι
καὶ αὑτὸν ὑπάγεσθαι κατ' Ἀντωνίου· τὸ δὲ καὶ Δολοβέλλαν
πολέμιον ψηφίσασθαι δι' ἕνα τῶν ἀνδροφόνων ἀναιρεθέντα καὶ
Βρούτῳ καὶ Κασσίῳ τὰς ἡγεμονίας ἐς τὰ μέγιστα ἔθνη διαλλάξαι
στρατόπεδά τε δοῦναι πολλὰ ἀθρόως καὶ χρήματα καὶ
ἡγεμόνας ἡγεμονῶν ἀποφῆναι πάντων, ὅσοι πέραν εἰσὶ τῆς
Ἰονίου θαλάσσης, σαφῶς εἶναι τὴν μὲν Πομπηίου μοῖραν
αὐξόντων, τὴν δὲ Καίσαρος καθαιρούντων. Ἐνεθυμεῖτο δὲ καὶ
τῆς ἐς αὑτὸν ὡς μειράκιον τέχνης, εἰκόνα μὲν αὑτῷ καὶ
προεδρίαν παρασχόντων καὶ ἀντιστράτηγον ἀποφηνάντων,
ἔργῳ δὲ ἴδιον αὑτοῦ τὸν στρατὸν ὄντα ἀφαιρουμένων· ὑπάτων
γὰρ συστρατηγούντων οὐδὲν εἶναι τὸν ἀντιστράτηγον· τά τε
γέρα τοῖς ἀπὸ Ἀντωνίου μόνοις μεταστᾶσιν ἐψηφισμένα τοὺς
αὑτῷ στρατευομένους ἀτιμοῦν· καὶ τὸν πόλεμον ὅλως αὑτῷ μὲν
αἰσχύνην ἔχειν, ἔργῳ δὲ τὴν βουλὴν ἀποχρῆσθαί οἱ κατὰ
Ἀντωνίου, μέχρι καθέλωσιν αὐτόν.
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Traduction française :
[3,64] 64. En faisant cela avec rapidité, le sénat saisit
l'occasion de restaurer les affaires de Cassius et
de son parti. Quand Octave apprit ce qui s'était
passé, il en fut fort préoccupé. Il avait considéré
l'amnistie comme un acte d'humanité et de pitié
envers les parents et les comparses de ces
hommes, et il pensait que des charges minimes
leur avaient été données uniquement pour leur
propre sécurité; c'est pourquoi, la confirmation de
la province gauloise à Decimus lui semblait avoir
été faite en raison de l'opposition du sénat et
d'Antoine sur le pouvoir suprême, motif pour
lequel il était aussi opposé à Antoine. Mais le vote
faisant de Dolabella un ennemi public parce qu'il
avait mis un des meurtriers à mort, le changement
de commandements de Brutus et de Cassius pour
de plus grandes provinces, l'octroi pour eux de
grandes forces et de grandes sommes d'argent et
la prise du commandement de tous les
gouverneurs au delà de la mer adriatique - tout
cela augmentait le parti de Pompée et abaissait
celui de César. Il réfléchissait à leur artifice : ils le
traitaient comme un jeune homme, ils lui
fournissaient une statue et un siège curule, et ils
lui donnaient le titre de propréteur, alors qu'en
réalité ils lui prenaient son armée, parce qu'un
propréteur n'a aucun pouvoir quand les consuls
font campagne avec lui. Et les récompenses
votées seulement aux soldats qui avaient
abandonné Antoine pour lui étaient une insulte
pour ceux qui s'étaient enrôlés pour lui. Enfin la
guerre ne serait qu'un déshonneur pour lui, parce
que le sénat se servirait simplement de lui contre
Antoine jusqu'à ce que ce dernier soit écrasé.
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