Texte grec :
[3,62] 62. Οἱ δ' ἐς τὸν Ἀντώνιον ἀπεσταλμένοι πρέσβεις, αἰδούμενοι
τῶν ἐντολῶν τὸ ἀλλόκοτον, οὐδὲν μὲν ἔφασαν, αὐτὰς δ'
ἐπέδοσαν αὐτῷ. Καὶ ὁ Ἀντώνιος σὺν ὀργῇ πολλὰ ἔς τε τὴν
βουλὴν καὶ τὸν Κικέρωνα ἀπερρίπτει, θαυμάζων, « ὅτι Καίσαρα
μὲν τὸν τὰ μέγιστα ὠφελήσαντα τὴν ἀρχὴν ἡγοῦνται τύραννον ἢ
βασιλέα, Κικέρωνα δὲ οὐ νομίζουσιν, ὃν Καῖσαρ μὲν εἷλε
πολέμῳ καὶ οὐκ ἀπέκτεινε, Κικέρων δὲ τοὺς ἐκείνου φονέας
προτίθησι τῶν φίλων αὐτοῦ καὶ Δέκμον Καίσαρι μὲν ὄντα φίλον
ἐμίσει, ἀνδροφόνον δὲ αὐτοῦ γενόμενον ἀγαπᾷ, καὶ τῷ μὲν
παρ' οὐδενὸς μετὰ Καίσαρα λαβόντι τὴν Κελτικὴν προστίθεται,
τῷ δὲ παρὰ τοῦ δήμου λαβόντι πολεμεῖ. Τῶν τε ἐψηφισμένων
μοι τελῶν τοῖς μὲν αὐτομολήσασι γέρα δίδωσι, τοῖς δὲ
παραμείνασιν οὔ, διαφθείρων οὐκ ἐμοὶ μᾶλλον ἀλλὰ τῇ πόλει τὰ
στρατιωτικά. Καὶ τοῖς μὲν ἀνδροφόνοις ἀμνηστίαν ἔδωκεν, ᾗ
κἀγὼ συνεθέμην διὰ δύο ἄνδρας αἰδεσίμους· Ἀντώνιον δὲ καὶ
Δολοβέλλαν ἡγεῖται πολεμίους, ὅτι τῶν δεδομένων ἐχόμεθα.
Ἥδε γάρ ἐστιν ἡ ἀληθὴς αἰτία· κἂν ἀποστῶ τῆς Κελτικῆς, οὔτε
πολέμιος οὔτε μόναρχός εἰμι. Ταῦτα μέντοι μαρτύρομαι λύσειν
τὴν οὐκ ἀγαπωμένην ἀμνηστίαν. »
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Traduction française :
[3,62] 62. Les ambassadeurs qui avaient été envoyés à
Antoine, honteux du caractère extraordinaire des
ordres, ne dirent rien, mais simplement lui
donnèrent le message. Antoine en colère adressa
beaucoup d'injures contre le sénat et contre
Cicéron. "Je suis étonné," dit-il, "qu'ils considèrent
César (l'homme qui avait le plus aidé les Romains)
comme un tyran et un roi, et qu'ils ne considèrent
pas de même Cicéron, que César a capturé lors
de la guerre et dont il a épargné la vie, alors que
ce Cicéron préfère maintenant les assassins de
César à ses amis. Il a détesté Decimus aussi
longtemps que le dernier était l'ami de Caesar,
mais il l'aime maintenant qu'il était devenu son
meurtrier. Il favorise un homme qui a pris la
province de Gaule après la mort de César sans en
avoir l'autorisation, et qui fait la guerre à quelqu'un
qui l'avait reçue des mains du peuple. Il
récompense les déserteurs des légions qui m'ont
été attribuées par vote, et aucune à celles qui me
restent fidèles : en faisant cela il détruit la
discipline militaire moins à mon désavantage qu'à
celui de l'état. Il donne l'amnistie aux meurtriers, à
laquelle j'ai donné mon accord à cause de deux
hommes qui méritent le respect. Il considère
Dolabella et moi-même comme ennemis parce
que nous gardons ce qui nous a été donnés. C'est
la vraie raison. Et si je me retire de la Gaule, alors
je ne suis plus ni ennemi ni autocrate! Je déclare
que je ne supprimerai pas l'amnistie dont ils ne
sont pas satisfaits."
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