Texte grec :
[3,58] 58. « Ἐπεὶ δέ γε ἐπὶ τοῖς ἐγκλήμασι καὶ μαντεύματα ἐπάγουσιν,
ὡς ὁ Ἀντώνιος ἔμελλε μὲν τὸν στρατὸν ἄξειν ἐπὶ τὴν πόλιν,
δείσειε δὲ προλαβόντος αὐτὴν ἑτέρῳ στρατῷ Καίσαρος, πῶς
οὖν, εἰ τὸ μελλῆσαι μόνον ἐστὶν ἀνδρὸς πολεμίου, τὸν ἐλθόντα
καὶ παραστρατοπεδεύσαντα ἡμῖν ἀσήμαντον οὐχ ἡγεῖται
πολέμιον; Πῶς δ', εἴπερ ἤθελεν ὁ Ἀντώνιος, οὐκ ἀφίκετο; Ἢ
τρισμυρίους ἔχων συντεταγμένους ἔδεισε τρισχιλίους τοὺς ἀμφὶ
τὸν Καίσαρα ὄντας ἀνόπλους, ἀσυντάκτους, ἐς μόνας Καίσαρι
διαλλαγὰς συνελθόντας καὶ εὐθύς, ὡς ἔγνωσαν πολεμεῖν
αἱρούμενον, καταλιπόντας; Εἰ δὲ μετὰ τρισμυρίων ἐλθεῖν ἔδεισε,
πῶς ἦλθε μετὰ μόνων χιλίων; Μεθ' ὧν αὐτὸν ἐς τὸ Τίβυρον
ἐξιόντα πόσοι προεπέμπομεν καὶ πόσοι συνώμνυμεν οὐχ
ὁρκούμενοι; Πόσους δὲ Κικέρων ἐπαίνους ἐς τὴν πολιτείαν
αὐτοῦ καὶ ἀρετὴν ἀνάλισκε; Πῶς δ' αὐτὸς Ἀντώνιος, εἴ τι
τοιοῦτον ἐγίγνωσκε, τὰ ἐνέχυρα τὰ νῦν ὄντα πρὸ τοῦ
βουλευτηρίου κατέλιπεν ἡμῖν; Μητέρα καὶ γυναῖκα καὶ μειράκιον
υἱόν; Οἳ κλαίουσι καὶ δεδίασι νῦν οὐ τὴν Ἀντωνίου πολιτείαν,
ἀλλὰ τὴν τῶν ἐχθρῶν δυναστείαν.
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Traduction française :
[3,58] 58. Mais puisqu'en plus des accusations, on
prétend qu'Antoine a voulu mener une armée en
ville, mais a pris peur parce qu'Octave l'avait
prévenu avec une autre armée, comment se fait-il
que, quand la seule intention de faire cela fait d'un
homme un ennemi, celui qui vient réellement et
campe tout près sans aucune autorisation ne soit
pas considéré par Cicéron comme un ennemi?
Qu'est-ce qui aurait empêché Antoine de venir s'il
l'avait voulu? Avec 30.000 hommes, était-il effrayé
par les 3.000 d'Octave, à moitié armés,
désorganisés, qui s'étaient rassemblés
uniquement pour gagner son amitié, et qui l'ont
abandonné dès qu'ils ont su qu'il les avait choisis
pour faire la guerre? Si Antoine avait peur de venir
avec 30.000 hommes comment est-il venu avec
seulement 1000? Avec ceux-ci combien d'entre
nous ne l'ont-ils pas accompagné à Tibur!
Combien d'entre nous se sont-ils pas
volontairement joint comme soldats en lui prêtant
serment de fidélité! Quelles éloges Cicéron n'a-t-il
pas prononcés sur ses actes et ses vertus! Si
Antoine lui-même envisageait cela comme une
invasion pourquoi a-t-il laissé en otages dans des
nos mains sa mère, son épouse, et son grandi fils,
qui sont maintenant à la porte du Sénat en pleurs
et dans la crainte, non à cause de la politique
d'Antoine, mais à cause de la puissance
accablante de ses ennemis.
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