Texte grec :
[3,52] 52. « Ἃ μὲν ἔδει γνῶναι περὶ Ἀντωνίου, ἐχθὲς ἔγνωμεν· οἷς γὰρ
αὐτοῦ τοὺς ἐχθροὺς ἐτιμῶμεν, τούτοις ἐψηφιζόμεθα εἶναι
πολέμιον. Σάλουιον δὲ τὸν μόνον ἐμποδὼν γινόμενον ἢ πάντων
εἶναι χρὴ συνετώτερον ἢ φιλίᾳ τάδε πράσσειν ἢ τῶν ἐνεστώτων
ἀμαθίᾳ. Ὧν τὸ μὲν αἴσχιστόν ἐστιν ἡμῖν, εἰ δόξομεν
ἀσυνετώτεροι πάντες ἑνὸς εἶναι, τὸ δὲ αὐτῷ Σαλουίῳ, εἰ φιλίαν
τῶν κοινῶν προτιμῴη· ἀμαθῶς δ' αὐτὸν ἔχοντα τῶν παρόντων
ἔδει πιστεύειν ὑπάτοις ἀνθ' ἑαυτοῦ καὶ στρατηγοῖς καὶ
δημάρχοις τοῖς συνάρχουσιν αὐτῷ καὶ τοῖς ἄλλοις βουλευταῖς,
οἳ τοσοίδε τὴν ἀξίωσίν τε καὶ τὸν ἀριθμὸν ὄντες διά τε ἡλικίαν
καὶ ἐμπειρίαν ὑπὲρ τὸν Σάλουιον, καταγινώκομεν Ἀντωνίου.
Ἔστι δ' ἔν τε χειροτονίαις καὶ δίκαις αἰεὶ τὸ πλέον δικαιότερον. Εἰ
δὲ καὶ νῦν ἔτι χρῄζει τὰς αἰτίας μαθεῖν, λελέξεται διὰ βραχέος,
ὡς ἐν ἀναμνήσει, τὰ μέγιστα αὐτῶν.
« Τὰ χρήματα ἡμῶν Καίσαρος ἀποθανόντος ἐσφετερίσατο
Ἀντώνιος. Μακεδονίας ἄρχειν παρ' ἡμῶν ἐπιτυχὼν ἐπὶ τὴν
Κελτικὴν ὥρμησε χωρὶς ἡμῶν. Τὸν στρατὸν ἐπὶ Θρᾷκας λαβὼν
ἀντὶ Θρᾳκῶν ἐπήγαγεν ἡμῖν ἐς τὴν Ἰταλίαν. Ἑκάτερα τούτων
αἰτήσας ἡμᾶς ἐπ' ἐνέδρᾳ καὶ οὐ λαβὼν ἔπραξε δι' ἑαυτοῦ.
Σπεῖραν ἐν Βρεντεσίῳ βασιλικὴν συνέταξεν ἀμφ' αὑτὸν εἶναι,
καὶ φανερῶς αὐτὸν ἐν τῇ πόλει σιδηροφοροῦντες ἄνδρες
ἐδορυφόρουν τε καὶ ἐνυκτοφυλάκουν ὑπὸ συνθήματι. Ἦγεν ἐκ
τοῦ Βρεντεσίου καὶ τὸν ἄλλον στρατὸν ἐς τὴν πόλιν ἅπαντα,
συντομώτερον ἐφιέμενος ὧν ἐπενόει Καῖσαρ· Καίσαρος δὲ
αὐτὸν τοῦ νέου σὺν ἑτέρῳ στρατῷ φθάσαντος ἔδεισε καὶ ἐς τὴν
Κελτικὴν ἐτράπετο ὡς εὔκαιρον ἐφ' ἡμῖν ὁρμητήριον, ὅτι καὶ ὁ
Καῖσαρ ἐκεῖθεν ὁρμώμενος ἐδυνάστευσεν ἡμῶν.
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Traduction française :
[3,52] 52. " Les décisions que nous devions prendre
contre Antoine nous les avons prises. Nous
avons accordé des honneurs à ses ennemis et, de ce fait,
nous l'avons considéré comme un ennemi.
Salvius, qui seul a interrompu la procédure, soit
est plus sage que tout les autres, soit a fait cela
par amitié privée, soit par ignorance des
circonstances actuelles. Il serait vraiment très
honteux d'une part pour nous, de paraître en
connaître moins qu'un seul, et d'autre part pour
Salvius, de préférer l'amitié privée au bien public.
S'il n'est pas bien au courant de la situation, il doit
faire plus confiance aux consuls qu'à lui-même,
aux préteurs, aux autres tribuns, et aux autres
sénateurs, qui, si imposants dans leur dignité et
dans leur nombre, tellement supérieurs à lui en
âge et en expérience, ont condamné Antoine.
Dans nos élections et dans nos tribunaux la justice
est toujours du côté de la majorité. Si maintenant il
faut qu'on le mette au courant des raisons de
notre action, je vais lui rappeler brièvement les
faits principaux.
A la mort de César, Antoine s'est emparé de
notre argent. Après avoir été investi par nous du
gouvernement de la Macédoine, il s'est emparé de
celui de la Gaule Cisalpine sans notre
autorisation. Après avoir reçu une armée pour
opérer contre les Thraces, il l'a introduite en Italie
à la place. Chacun de ces pouvoirs, il nous les a
demandés pour ses propres motifs secrets, et
quand on les lui a refusés il a agi de sa propre
initiative. A Brundusium il a créé une cohorte
royale pour son usage personnel et ouvertement il
a pris des hommes en armes comme gardes
privés et gardiens de nuit, avec mots de passe.
Le reste entier de l'armée, il l'a menée de
Brundusium à la ville, recherchant par un chemin
plus court les mêmes desseins que César avait
imaginés. Mais contrecarré par César le Jeune et
son armée il a pris peur et s'est dirigé vers la
province gauloise comme point de départ
commode pour nous attaquer, parce que César
l'avait utilisée comme base de départ quand il nous a asservis.
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