Texte grec :
[3,44] 44. Ταῦτα δ' ὁρῶντες οὓς ὁ Καῖσαρ ἐπὶ διαφθορᾷ τῶνδε
προπεπόμφει, βιβλία πολλὰ τότε μάλιστα διερρίπτουν ἐς τὸ
στρατόπεδον, ἀντὶ τῆς Ἀντωνίου μικρολογίας τε καὶ ὠμότητος ἐς
τὴν Καίσαρος μνήμην τοῦ προτέρου καὶ βοήθειαν τοῦ νῦν καὶ
χορηγίας δαψιλεῖς μετατίθεσθαι. Οὓς ὁ Ἀντώνιος μηνύμασι τε
μεγάλοις ἐζήτει, καὶ ἀπειλαῖς, εἴ τις ἐπικρύπτοι. Οὐδένα δὲ
συλλαβὼν ἐχαλέπηνεν ὡς τοῦ στρατοῦ σφᾶς ἐπικρύπτοντος.
Ἀπαγγελλομένων δὲ καὶ τῶν ἐν ταῖς ἀποικίαις τε καὶ ἐν Ῥώμῃ
Καίσαρι πεπραγμένων ἐθορυβεῖτο. Καὶ ἐπελθὼν αὖθις ἐπὶ τὸν
στρατὸν ἔφη χαλεπῆναι μὲν τῶν γεγονότων ὑπὸ ἀνάγκης
στρατιωτικῆς ὀλίγοις ἀντὶ πλεόνων ὧν ἐκόλαζεν ὁ νόμος,
αὐτοὺς δὲ εἰδέναι σαφῶς οὔτε ὠμὸν οὔτε μικρολόγον Ἀντώνιον.
« Ἀλλ' ὁ μὲν φθόνος οἰχέσθω, κεκορεσμένος, ἔφη, καὶ τοῖς
ἁμαρτήμασι καὶ ταῖς κολάσεσι· τὰς δὲ ἑκατὸν δραχμὰς ὑμῖν οὐ
δωρεάν (οὐ γὰρ τοῦτό γε τῆς Ἀντωνίου τύχης), ἀλλὰ τῆς
πρώτης ἐς ὑμᾶς ἐντεύξεως προσαγορευτικὸν μᾶλλον ἢ δωρεὰν
ἐκέλευσα δοθῆναι, καὶ χρὴ νόμῳ πατρίῳ τε καὶ στρατιωτικῷ καὶ
ἐς τάδε καὶ ἐς πάντα εὐπειθεῖς ὑπάρχειν. » Ὁ μὲν οὕτως εἶπεν,
οὐδέν τι ἔτι προσθεὶς τῇ δωρεᾷ τοῦ μὴ δοκεῖν ὁ στρατηγὸς
ἡσσῆσθαι τοῦ στρατοῦ. Οἱ δὲ ἐλάμβανον, εἴτε μεταγνόντες εἴτε
καὶ δεδιότες. Ὁ δὲ αὐτῶν τοὺς μὲν ταξιάρχους, εἴτε μηνίων ἔτι
τῆς στάσεως εἴθ' ἑτέρως ὑπονοῶν, ἐνήλλασσε, τοὺς δὲ λοιποὺς
καὶ τἆλλα ἐν ταῖς χρείαις ἐδεξιοῦτο καὶ προύπεμπεν ἀνὰ μέρος
τὴν παραθαλάσσιον ὁδεύειν ἐπὶ Ἀριμίνου.
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Traduction française :
[3,44] 44. En voyant cela, les hommes qu'Octave avait
envoyés pour se mêler aux soldats distribuèrent
le plus grand nombre possible de libelles dans tout le
camp, flétrissant l'avarice et la cruauté d'Antoine,
rappelant la mémoire de César l'Ancien et les
invitant à se mettre au service du plus jeune et de
partager ses cadeaux libéraux. Antoine essaya de
trouver ces émissaires en promettant des
récompenses aux délateurs et menaçant ceux qui
les encourageaient, mais comme il n'attrapait
personne il se fâcha, croyant que les soldats les
cachaient. Quand les nouvelles arrivèrent de ce
qu'Octave faisait chez les vétérans des colonies et
à Rome, il s'alarma, et allant de nouveau devant
l'armée il dit qu'il était désolé de ce qu'il avait été
obligé de faire par discipline militaire à quelques
uns alors qu'un nombre beaucoup plus grand était
punissable selon la loi, et qu'ils devaient savoir
très bien qu'Antoine n'était ni cruel ni avare.
"Laissons de côté la malveillance," dit-il, "et
soyons rassasiés de nos fautes et des punitions.
Les 100 drachmes que j'ai promis de vous donner
ne sont pas ma gratification, parce que ce serait
indigne de la fortune d'Antoine, mais plutôt une
petite indemnité pour marquer notre première
rencontre qu'une récompense entière; mais il est
nécessaire d'obéir aux lois de notre pays, et de
l'armée, dans cette affaire comme dans tous les
autres." Quand il eut parlé, il n'ajouta rien à la
gratification, pour ne pas paraître comme général
être soumis à l'armée; mais les soldats, poussés
soit par le regret soit par la crainte, prirent ce
qu'on leur donnait. Mais Antoine encore fâché
contre la manifestation, ou soupçonnant autre
chose, changea leurs tribuns, mais traita bien le
reste de l'armée parce qu'il avait besoin d'eux, et il
les envoya par détachements le long du littoral
vers Ariminum.
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