Texte grec :
[3,40] 40. Ὡς δὲ τῷ Καίσαρι ὑπὸ τῶν κρύφα ἀπεσταλμένων
ἀπηγγέλθη τὸν ἐν Βρεντεσίῳ στρατὸν καὶ τοὺς ἀπῳκισμένους
ἐν ὀργῇ τὸν Ἀντώνιον ἔχειν, ἀμελοῦντα τοῦ Καίσαρος φόνου,
καὶ σφᾶς ἐπικουρήσειν, ἂν δύνωνται, ὁ μὲν Ἀντώνιος ἐς τὸ
Βρεντέσιον ἐξῄει διὰ τάδε. Δείσας δὲ ὁ Καῖσαρ, μὴ μετὰ τῆς
στρατιᾶς ἐπανελθὼν ἀφρούρητον αὑτὸν λάβοι, χρήματα φέρων
εἰς Καμπανίαν ᾖει, πείσων τὰς πόλεις οἱ στρατεύεσθαι, τὰς ὑπὸ
τοῦ πατρὸς ᾠκισμένας. Καὶ ἔπεισε Καλατίαν πρώτην, ἐπὶ δ'
ἐκείνῃ Κασιλῖνον, δύο τάσδε Καπύης ἑκατέρωθεν· ἐπιδοὺς δ'
ἑκάστῳ δραχμὰς πεντακοσίας ἦγεν ἐς μυρίους ἄνδρας, οὔτε
ὡπλισμένους ἐντελῶς οὔτε συντεταγμένους πω κατὰ ἴλας, ἀλλ'
ὡς ἐς μόνην τοῦ σώματος φυλακήν, ὑφ' ἑνὶ σημείῳ. Οἱ δὲ ἐν
ἄστει τὸν Ἀντώνιον δεδιότες μετὰ στρατιᾶς ἐπανιόντα, ὡς
ἐπύθοντο καὶ τὸν Καίσαρα μεθ' ἑτέρας προσιέναι, οἱ μὲν
διπλασίως ἐδεδοίκεσαν, οἱ δ' ὡς χρησόμενοι κατ' Ἀντωνίου
Καίσαρι ἠσμένιζον· οἱ δὲ αὐτῶν τὰς ἐν τῷ Καπιτωλίῳ διαλλαγὰς
ἑωρακότες ὑπόκρισιν ἐνόμιζον εἶναι τὰ γιγνόμενα καὶ ἀντίδοσιν
Ἀντωνίῳ μὲν δυναστείας, Καίσαρι δὲ τῶν φονέων.
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Traduction française :
[3,40] 40. A ce moment ses émissaires secrets
rapportèrent à Octave que l'armée à Brundusium
et les colons étaient remontés contre Antoine
parce qu'il négligeait de venger le meurtre de
César, et qu'ils l'aideraient (Octave) à le faire si
on leur en donnait la possibilité. C'est pour cette
raison qu'Antoine partit à Brundusium. Et Octave
comme il craignit qu'Antoine, revenant avec l'armée, ne
l'attaque sans protection, il partit en Campanie avec
de l'argent pour enrôler les vétérans qui avaient
été installés dans des villes par son père. Il
persuada d'abord ceux de Calatia et ensuite ceux
de Casilinum, deux villes situées de chaque côté
de Capoue, en donnant 500 drachmes à chaque
homme. Il rassembla environ 10.000 hommes, pas
complètement armés et non rassemblés en
cohortes régulières, mais lui servant simplement
de gardes du corps sous une seule bannière. Les
citoyens de Rome furent alarmés de l'approche
d'Antoine avec une armée, et quand ils apprirent
qu'Octave avançait avec une autre, certains furent
doublement alarmés, alors que d'autres étaient
fort satisfaits, croyant qu'ils pourraient se servir
d'Octave contre Antoine. Et d'autres, qui
avaient vu leur réconciliation au Capitole,
considérer tout cela comme un jeu de faux
prétextes où Antoine obtiendrait le pouvoir
suprême et Octave se vengerait des meurtriers.
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