Texte grec :
[3,46] 46. Δεῦρο δὲ ὄντι ἥ τε βουλὴ σχεδὸν ἅπασα καὶ τῶν ἱππέων τὸ
πλεῖστον ἀφίκετο ἐπὶ τιμῇ καὶ ἀπὸ τοῦ δήμου τὸ ἀξιολογώτατον·
οἱ καὶ καταλαβόντες αὐτὸν ὁρκοῦντα τοὺς παρόντας οἱ
στρατιώτας καὶ τοὺς ἐκ τῶν πάλαι στρατευσαμένων
συνδραμόντας (πολὺ γὰρ καὶ τοῦτο ἦν) συνώμνυον ἑκόντες οὐκ
ἐκλείψειν τὴν ἐς Ἀντώνιον εὔνοιάν τε καὶ πίστιν, ὡς ἀπορῆσαι,
τίνες ἦσαν, οἳ πρὸ ὀλίγου παρὰ τὴν Καίσαρος ἐκκλησίαν τὸν
Ἀντώνιον ἐβλασφήμουν.
Ὁ μὲν δὴ λαμπρῶς οὕτως ἐς τὸ Ἀρίμινον προεπέμπετο, ὅθεν
ἐστὶν ἡ τῆς Κελτικῆς ἀρχή. Καὶ ὁ στρατὸς ἦν αὐτῷ, χωρίς γε τῶν
νεολέκτων, τρία τέλη τὰ ἐκ Μακεδονίας μετάπεμπτα (ἤδη γὰρ
αὐτῷ καὶ τὸ λοιπὸν ἀφῖκτο), ἐξεστρατευμένων δὲ ἕν, οἳ καὶ
γηρῶντες ὅμως ἐδόκουν νεοσυλλόγων ἀμείνους ἐς τὸ
διπλάσιον εἶναι. Οὕτω μὲν Ἀντωνίῳ τέσσαρα ἐγίγνετο τέλη
γεγυμνασμένων ἀνδρῶν καὶ ὅσον ἐξ ἔθους αὐτοῖς ἐπίκουρον
ἄλλο ἕπεται, καὶ ἡ τοῦ σώματος φρουρὰ καὶ τὰ νεόλεκτα.
Λέπιδός τε ἔχων ἐν Ἰβηρίᾳ τέσσαρα τέλη καὶ Ἀσίνιος Πολλίων
δύο καὶ Πλάγκος ἐν τῇ ἑτέρᾳ Κελτικῇ τρία ἐδόκουν αἱρήσεσθαι
τὰ Ἀντωνίου.
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Traduction française :
[3,46] 46. Tandis qu'Antoine était à Tibur, presque tout le
sénat, la plupart des chevaliers et les plébéiens
les plus influents, vinrent lui rendre honneur. Ces
personnes, arrivant alors qu'il faisait prêter serment
à ses soldats présents et aussi aux vétérans qui
n'étaient plus sous les armes et qui s'étaient
rassemblés (il y avait un nombre considérable),
ils firent volontairement le serment qu'ils resteraient
les amis fidèles d'Antoine; de sorte que certains se
demandaient si ces gens étaient les mêmes
personnes qui peu auparavant avaient hué
Antoine lors de la réunion publique d'Octave.
Au milieu d'un enthousiasme débordant, Antoine
partit pour Ariminum, qui se trouve à la frontière
de la Gaule Cisalpine. Son armée, à part les
nouvelles recrues, était composée de trois légions
rappelées de Macédoine (le reste était maintenant
arrivé). Il y avait également des vétérans
dispensés, hommes âgés, qui paraissaient
néanmoins valoir deux fois plus que les nouvelles
recrues. Ainsi Antoine avait quatre légions de
troupes disciplinées, et les auxiliaires qui les
accompagnaient habituellement, sans compter sa
garde du corps et les nouvelles recrues. Lépide en
Espagne avec quatre légions, Asinius Pollio avec
deux, et Plancus en Gaule Transalpine avec trois,
paraissaient embrasser le parti d'Antoine.
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