Texte grec :
[3,42] 42. Ὧδε δ' εἰπόντος αὐτοῦ καὶ τὴν ἐκκλησίαν διαλύσαντος ἐπὶ
τῷδε, ὁ στρατὸς ἡγούμενος ἐς τὸ ἐναντίον ἐπὶ διαλλαγαῖς
Ἀντωνίου τε καὶ Καίσαρος ἀφῖχθαι ἢ ἐς μόνην γε φυλακὴν τοῦ
Καίσαρος καὶ τῶν φονέων ἄμυναν, ἤχθοντο τῇ κατ' Ἀντωνίου
προαγορεύσει, στρατηγοῦ τε σφῶν γεγονότος καὶ ὄντος
ὑπάτου· καὶ οἱ μὲν αὐτῶν ἐπανελθεῖν ᾖτουν εἰς τὰ οἰκεῖα ὡς
ὁπλιούμενοι· οὐ γὰρ ἄλλων ἢ τῶν ἰδίων ὅπλων ἀνέξεσθαι· οἱ δὲ
καὶ τὸ ἀληθὲς ὑπέφαινον. Ὁ δὲ Καῖσαρ ἠπόρητο μὲν ἐς τὸ
ἐναντίον ὧν προσεδόκησε μετενεχθείς, ἐλπίσας δ' αὐτῶν πειθοῖ
μᾶλλον ἢ βίᾳ περιέσεσθαι, συνεχώρει ταῖς προφάσεσι καὶ τοὺς
μὲν ἐπὶ τὰ ὅπλα ἔπεμπε, τοὺς δὲ ἁπλῶς ἐς τὰ οἰκεῖα. Πάντας δ',
ἐπικρύπτων τὴν ἀχθηδόνα, ἐπῄνει τῆς συνόδου καὶ ἐδωρεῖτο
ἑτέραις δωρεαῖς καὶ δαψιλέστερον ἔτι ἀμείψεσθαι ἔλεγεν, αἰεὶ
χρώμενος ἐς τὰ ἐπείγοντα ὡς πατρικοῖς φίλοις μᾶλλον ἢ
στρατιώταις. Χιλίους μὲν δὴ μόνους ἢ τρισχιλίους τάδε λέγων
ἐπέκλασεν ἐκ μυρίων οἱ παραμεῖναι ιδιαφέρονται γὰρ περὶ τοῦ
ἀριθμοῦ. Οἱ δὲ λοιποὶ τότε μὲν ἐξῄεσαν, ἀνεμιμνήσκοντο δ'
αὐτίκα γεωργίας τε πόνων καὶ κερδῶν στρατείας καὶ λόγων τῶν
Καίσαρος καὶ εὐπειθείας αὐτοῦ, πρὸς ἃ ἐβούλοντο, καὶ
χαρίτων, ὧν τε εἰλήφεσαν καὶ ὧν ἤλπιζον ἔτι λήψεσθαι. Οἷόν τε
ὄχλος ἀνώμαλος μετενόουν καὶ τῆς προφάσεως ἐς εὐπρέπειαν
ἐπιβαίνοντες ὡπλίζοντο καὶ πρὸς αὐτὸν ἐπανῄεσαν. Ὁ δὲ ἤδη
μετὰ χρημάτων ἄλλων τήν τε Ῥάβενναν καὶ τὰ ἀγχοῦ πάντα
περιῄει, στρατεύων ἑτέρους ἐφ' ἑτέροις· καὶ πάντας ἐς Ἀρρήτιον
ἔπεμπεν.
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Traduction française :
[3,42] 42. Après avoir parlé et renvoyé l'assemblée, les
soldats, changeant d'avis (car ils étaient venus
pour soutenir l'alliance d'Antoine et d'Octave ou
comme gardes de ce dernier et pour punir les
meurtriers), furent irrités de la déclaration de
guerre contre Antoine, qui avait été leur général et
était maintenant consul. Certains d'entre eux
demandèrent congé pour rentrer chez eux afin de
s'armer, disant qu'ils ne pouvaient pas faire leur
devoir avec d'autres armes que les leurs. D'autres
laissèrent entendre la vérité. Comme les choses
ne se déroulaient pas comme il l'avait espéré,
Octave était dans l'embarras. Espérant,
cependant, les garder par persuasion plutôt que
par la force, il accepta leurs demandes, et renvoya
certains d'entre eux chercher leurs armes et
d'autres simplement chez eux. Cachant sa
déception, il félicita toute la foule assemblée, leur
donna d'autres présents, et leur dit qu'il les
récompensait toujours plus généreusement, parce
que il se servait d'eux pour des affaires urgentes
plus comme amis de son père que comme
soldats. Après ces paroles, il persuada seulement
1000 des 10.000 de rester avec lui, ou peut-être
3000, parce que les avis diffèrent quant au
nombre. Le reste alors s'en alla, mais à ce
moment ils se rappelèrent les travaux durs de
l'agriculture et les gains du service militaire, les
paroles d'Octave, sa conformité à leurs souhaits,
et les faveurs qu'ils avaient toujours reçues et qu'il
avaient espéré recevoir de lui. Et ainsi, comme
une multitude inconsistante, ils regrettèrent, et
saisissant ce dernier prétexte, ils s'armèrent et
revinrent à lui. Octave était déjà arrivé avec de
nouveaux approvisionnements en argent à
Ravenne et dans les environs, enrôlant
continuellement de nouvelles troupes et il les
envoyait toutes à Arretium.
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