Texte grec :
[3,36] 36. Ὧδε δὲ ἀπορῶν καὶ ἐπειγόμενος ἐξοπλίσαι τοὺς πολεμίους
καὶ ἐς ἡμᾶς ἀντ' ἐκείνων τὰ ὅπλα μετενεγκεῖν, Ἀμάτιον ἔκτεινα
καὶ κατεκάλεσα Πομπήιον, ἵνα τοῖσδε αὖθις ἁλοῦσα ἡ βουλὴ
πρός με μεταθοῖτο. Καὶ οὐδ' ὣς αὐτῇ πιστεύων ἔπεισα Συρίαν
αἰτεῖν Δολοβέλλαν, οὐ παρὰ τῆς βουλῆς, ἀλλὰ παρὰ τοῦ δήμου
νόμῳ, καὶ συνέπραξα αἰτοῦντι, ἵνα τοῖς τε σφαγεῦσι Δολοβέλλας
ἐχθρὸς ἀντὶ φίλου γένοιτο καὶ τοῖς βουλευταῖς αἰσχρὸν ᾖ μετὰ
Δολοβέλλαν ἀντειπεῖν ἐμοὶ περὶ Μακεδονίας. Οὐ μέντ' ἂν οὐδ'
ὥς μοι Μακεδονίαν ἔδοσαν, οὐδ' ἐπὶ Δολοβέλλᾳ, διὰ τὴν ἐν
αὐτῇ στρατιάν, εἰ μὴ τὴν στρατιὰν προμεθῆκα τῷ Δολοβέλλᾳ ὡς
Συρίαν καὶ τὰ ἐς Πάρθους διαλαχόντι. Τοὺς δ' αὖ περὶ τὸν
Κάσσιον οὔτε Μακεδονίαν ἀφείλοντο ἂν οὔτε Συρίαν, μὴ ἕτερα
αὐτοῖς ἐς ἀσφάλειαν ἀντιλαβόντες ἔθνη. Δεῆσαν οὖν ἀντιδοῦναι
θεάσασθε, οἷα ἀνθ' οἵων καὶ ὡς στρατοῦ γυμνὰ ἐδόθη, Κυρήνη
τε καὶ Κρήτη· ὧν καὶ οἱ ἐχθροὶ καταφρονοῦσιν οὐκ ἀσφαλῶν
σφίσιν ὄντων καὶ ἐς τὰ ἀφῃρημένα βιάζονται. Οὕτω μὲν δὴ καὶ ὁ
στρατὸς ἐς Δολοβέλλαν μετενήνεκτο ἀπὸ τῶν ἐχθρῶν τέχναις
καὶ μηχαναῖς καὶ ἀντιδόσεσιν ἑτέρων· οὐ γάρ πω τῶν ὅπλων
φανέντων ὑπὸ τοῖς νόμοις ἔδει πράσσειν.
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Traduction française :
[3,36] 36. "Alors que j'hésitais sur ce que je devais faire,
désirant désarmer nos ennemis et nous armer à
leur place, j'ai fais mettre Amatius à mort et j'ai
fait rappeler Sextus Pompée pour embobiner le
sénat encore et le mettre de mon côté. Mais
comme même alors je n'avais aucune confiance
en lui, j'ai persuadé Dolabella de demander la
province de Syrie, non au sénat, mais au peuple
par une loi, et j'ai favorisé sa demande pour qu'il
devienne un ennemi au lieu d'un ami des
meurtriers, et pour que les sénateurs aient honte
de me refuser la Macédoine après. Jamais le
sénat ne m'aurait donné la Macédoine, même
avec l'aide de Dolabella, en raison de l'armée qui
s'y trouvait, si je n'avais pas auparavant transféré
l'armée à Dolabella, parce qu'il avait obtenu par le
sort la Syrie et la guerre contre les Parthes. Et
encore ils n'auraient pas retiré la Macédoine et la
Syrie à Brutus et à Cassius si ceux-ci n'avaient
pas reçu d'autres provinces qu'ils assurent leur
sécurité. Quand on fut obligé de les récompenser,
regardez la compensation qui leur a été donnée -
Cyrène et la Crète, sans troupes, provinces que
même nos ennemis dédaignent comme
insuffisantes pour leur sécurité; et ils essayent
maintenant de reprendre de force ce qu'on leur a
pris. C'est ainsi que l'armée fut transférée de nos
ennemis à Dolabella par artifice, par stratagème,
par échange; quand il n'y a plus moyen de gagner
par les armes, il faut nécessairement avoir recours aux lois.
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