HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

APPIEN d'Alexandrie, Histoire romaine - Les guerres civiles, livre III

ἐγὼ



Texte grec :

[3,39] VI. 39. Τοιαῦτα τοῦ Ἀντωνίου διεξιόντος, παρέστη τοῖς ταξιάρχαις αὐτὸν ἅπαντα μετ' ἔχθρας ἀκριβοῦς ἐς τοὺς ἀνδροφόνους, ἐπιτεχνάζοντα τῇ βουλῇ, πεποιηκέναι. Ἠξίουν δὲ καὶ ὣς τῷ Καίσαρι συναλλαγῆναι καὶ πείσαντες αὐτοὺς συνήλλασσον αὖθις ἐν τῷ Καπιτωλίῳ. Οὐ πολὺ δὲ ὕστερον ὁ Ἀντώνιος τῶν σωματοφυλάκων τινὰς ἐς τοὺς φίλους παρήγαγεν ὡς ὑπηρέτας γενομένους ἐπιβουλεύοντος αὑτῷ τοῦ Καίσαρος, εἴτε συκοφαντῶν εἴτε τῷ ὄντι νομίσας εἴτε περὶ τῶν εἰς τὰ στρατόπεδα περιπεμφθέντων πυθόμενος καὶ τὴν ἐς τὸ ἔργον ἐπιβουλὴν μεταφέρωι ἐς τὸ σῶμα. Ὅ τε λόγος ἐκδραμὼν αὐτίκα θόρυβον ἤγειρε πάνδημον, καὶ ἀγανάκτησις ἦν. Ὀλίγοι μὲν γάρ, οἷς τι λογισμοῦ βαθέος ἦν, ᾖδεσαν Καίσαρι συμφέρειν Ἀντώνιον καὶ βλάπτοντα ὅμως περιεῖναι, ἐπίφοβον ὄντα τοῖς φονεῦσιν· ἀποθανόντος γὰρ ἀδεέστερον ἐκείνους ἅπασιν ἐπιτολμήσειν, βοηθουμένους μάλιστα ὑπὸ τῆς βουλῆς. Ὧδε μὲν εἴκαζον οἱ συνετώτεροι· τὸ δὲ πλέον, ὁρῶντες, οἷα καθ' ἑκάστην ἡμέραν ὁ Καίσαρ ὑβριζόμενός τε καὶ ζημιούμενος πάσχοι, οὐκ ἄπιστον ἐτίθεντο τὴν διαβολὴν οὐδὲ ὅσιον ἢ ἀνεκτὸν ἐνόμιζον Ἀντώνιον ὑπατεύοντα ἐς τὸ σῶμα ἐπιβεβουλεῦσθαι. Ὁ δὲ Καῖσαρ καὶ πρὸς οὕτως ἔχοντας ἐξέτρεχε σὺν ὀργῇ μανιώδει καὶ ἐβόα αὐτὸς ἐπιβουλεύεσθαι πρὸς Ἀντωνίου ἐς τὴν παρὰ τῷ δήμῳ φιλίαν ἔτι οἱ μόνην οὖσαν· ἐπί τε τὰς θύρας τοῦ Ἀντωνίου δραμὼν τὰ αὐτὰ ἐβόα καὶ θεοὺς ἐμαρτύρετο καὶ ἀρὰς ἠρᾶτο πάσας καὶ ἐς δίκην ἐλθεῖν προυκαλεῖτο. Οὐδενὸς δὲ προϊόντος, ἐν τοῖς φίλοις, ἔφη, δέχομαι τοῖς σοῖς κριθῆναι," καὶ εἰπὼν ἐπέτρεχεν ἔσω. Κωλυθεὶς δὲ αὖθις ᾤμωζε καὶ ἐλοιδορεῖτο αὐτῷ καὶ τοῖς περὶ θύρας ἠγανάκτει κωλύουσι τὸν Ἀντώνιον ἐλεγχθῆναι. Ἀπιών τε τὸν δῆμον ἐμαρτύρετο, εἴ τι πάθοι, πρὸς Ἀντωνίου δολοφονεῖσθαι. Λεγομένων δὲ τῶνδε σὺν πάθει πολλῷ μετέπιπτε τὸ πλῆθος, καί τις αὐτοῖς τῆς πρὶν δόξης μετάνοια ἐνεγίγνετο. Εἰσὶ δὲ οἳ καὶ τότε ἀπιστοῦντες ὤκνουν ἑκατέρῳ τὸ πιστὸν νέμειν, καί τινες ὑπόκρισιν ἀμφοῖν τὰ γιγνόμενα διέβαλλον εἶναι, συνθεμένων μὲν ἄρτι ἐν ἱερῷ, μηχανωμένων δὲ ταῦτα ἐπὶ τοὺς ἐχθρούς. Οἱ δὲ αὐτὰ τὸν Ἀντώνιον ἡγοῦντο ἐπινοεῖν εἰς ἀφορμὴν φρουρᾶς πλείονος ἢ ἐς ἀλλοτρίωσιν τῶν κληρουχιῶν Καίσαρι.

Traduction française :

[3,39] 39. Ces paroles d'Antoine convainquirent les tribuns que tout ce qu'il avait fait l'avait été par grande animosité contre les assassins et qu'il avait comploté contre le sénat. Néanmoins ils l'invitèrent à signer un accord avec Octave; et, les ayant persuadés, ils les réconcilièrent dans le Capitole. Mais peu après Antoine annonça à ses amis qu'une partie de ses gardes du corps avait été soudoyée par Octave, qui complotait contre lui. Il le raconta soit en calomnie, soit parce qu'il pensait que c'était vrai, soit parce qu'il avait entendu parler des émissaires d'Octave dans son camp, et faire croire que le complot pour faire échec à ses manoeuvres était un complot contre sa propre vie. Quand cette histoire fut ébruitée, il y eut immédiatement un tumulte général et une grande indignation, parce il y avait peu de personnes assez intelligentes pour voir que c'était de l'intérêt d'Octave qu'Antoine, quoiqu'il fût injuste envers lui, vive, parce qu'il (Antoine) faisait peur aux meurtriers. Si Antoine venait à mourir, ils oseraient tout faire sans aucune crainte, surtout qu'ils avaient l'appui du sénat. Les plus intelligents le savaient, mais la plupart, voyant ce qu'Octave subissait quotidiennement comme indignités et comme dommages, considéraient l'accusation comme infondée, mais ils jugeaient impie et intolérable qu'une conspiration soit ourdie contre la vie d'Antoine durant son consulat. Octave fut fou furieux contre ceux qui avaient cette opinion et il hurlait que c'était Antoine qui conspirait contre lui pour lui retirer l'amitié du peuple, qui était la seule chose encore qu'il possédait. Il courut à la porte d'Antoine et répéta les mêmes choses, en prenant les dieux à témoin, au milieu de toutes sortes de serments, et il invita Antoine à demander une enquête. Comme personne ne venait il dit, "J'accepterai tes amis comme juges." En disant ces mots il essaya d'entrer dans la maison. Comme on l'en empêchait, il pleura encore dehors et injuria Antoine et exhala sa colère contre les portiers qui avaient empêché Antoine de le recevoir. Alors il s'en alla et prit le peuple à témoin que si quelque chose lui arrivait sa mort serait due au complot d'Antoine. Pendant qu'il disait ses mots avec passion, la foule changea de sentiment, et une sorte de regret remplaça leur ancien avis. Il y en avait qui doutaient toujours, et hésitaient à croire l'un ou l'autre. Certains les accusaient tous les deux de prendre de faux prétextes, croyant qu'ils étaient parvenus à un accord dans le temple, et que ces complots étaient ourdis contre leurs ennemis. Et d'autres encore pensaient que c'était une manoeuvre d'Antoine pour augmenter ses gardes du corps ou pour aliéner les colonies des vétérans d'Octave.





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Dernière mise à jour : 5/10/2006