Texte grec :
[3,34] 34. « Καίσαρος ἐν τῷ βουλευτηρίῳ σφαγέντος ἄφνω, δέος
ἐπέσχεν ἐκ πάντων δὴ μάλιστα πλεῖστον ἐμὲ φιλίᾳ τε αὐτοῦ
Καίσαρος καὶ ἀγνοίᾳ τοῦ ἀκριβοῦς· οὐ γάρ πω τὴν συνθήκην
ἑώρων οὐδὲ ἐπὶ ὅσοις. Ὁ δὲ δῆμος ἐθορυβεῖτο, καὶ οἱ σφαγεῖς
σὺν μονομάχοις τὸ Καπιτώλιον καταλαβόντες ἀπέκλειον, καὶ ἡ
βουλὴ σὺν ἐκείνοις ἦν, ᾗ καὶ νῦν ἐστι φανερώτερον, γέρα τε τοῖς
ἀνελοῦσιν ὡς τυραννοκτόνοις ἐψηφίζετο. Καὶ εἰ τύραννος ὁ
Καῖσαρ ἐφάνη, ἡμῖν ὑπῆρχεν ἀπολέσθαι πᾶσιν ὡς τυράννου
φίλοις. Ὧδε δή με ἔχοντα θορύβου καὶ μερίμνης καὶ δέους, ὅτε
οὐκ ἦν γνώμης παράδοξον οὐδὲ ἀπορῆσαι, σκοποῦντες
εὑρήσετε, ἔνθα μὲν ἔδει τόλμης, θρασύτατον, ἔνθα δὲ
ὑποκρίσεως, εὐμήχανον. Τὸ μὲν δὴ πρῶτον ἐκ πάντων καὶ τὰ
λοιπὰ συνέχον ἦν ἀναιρεθῆναι τὰ γέρα τὰ ψηφιζόμενα τοῖς
ἀνδράσιν· ὅπερ, ἀντιτάξας ἐμαυτὸν ἐγὼ τῇ τε βουλῇ καὶ τοῖς
σφαγεῦσιν ἐγκρατῶς, ἔπραττον σὺν θράσει παραβόλῳ καὶ
ἐπικινδύνῳ, τότε μόνον ἡγούμενος ἡμᾶς τοὺς Καίσαρος
ἀσφαλῶς περιέσεσθαι, ὅταν μὴ Καῖσαρ εἶναι δόξῃ τύραννος.
Τῷ δ' αὐτῷ δέει τῶν ἐχθρῶν καὶ τῆς βουλῆς αὐτῆς ἐχομένων,
ὅτε μὴ Καῖσαρ εἴη τύραννος, ἀνδροφονίας αὐτοὺς ἁλώσεσθαι,
καὶ διὰ τοῦτο φιλονικούντων, εἶξα τῆς ἀμνηστίας διδομένης ἀντὶ
τῶν γερῶν, ἵν' ὅσων ἔχρῃζον ἀντιλάβοιμι. Τὰ δὲ ἦν πόσα καὶ
πηλίκα; Μήτε τὴν ἐπωνυμίαν τοῦ Καίσαρος ἀπηλεῖφθαι τὴν ἐμοὶ
μάλιστα πάντων ἡδίστην μήτε τὴν περιουσίαν δεδημεῦσθαι μήτε
τὴν θέσιν, ἐφ' ᾗ νῦν οὗτος γαυριᾷ, διαλελύσθαι μήτε τὰς
διαθήκας ἀκύρους γενέσθαι τό τε σῶμα τεθάφθαι βασιλικῶς καὶ
τιμὰς αὐτῷ τὰς πάλαι δεδομένας ἀθανάτους διαμένειν καὶ τὰ
πεπραγμένα πάντα κύρια εἶναι καὶ τὸν ἐκείνου παῖδα καὶ τοὺς
φίλους ἡμᾶς, καὶ στρατηγοὺς καὶ στρατιώτας, ἐν ἀσφαλεῖ
γενέσθαι σωτηρίᾳ καὶ ἐνδόξῳ βίῳ ἀντὶ ἐπονειδίστου.
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Traduction française :
[3,34] 34. "Quand César fut soudainement massacré
dans le Sénat, j'ai pris peur surtout en raison de
mon amitié pour lui et de mon ignorance des faits,
car je ne savais pas encore les causes exactes de
la conspiration ni contre qui elle était perpétrée. Le
peuple était frappé de terreur. Les meurtriers avec
une troupe des gladiateurs avaient pris
possession du Capitole et s'y étaient enfermés. Le
sénat était de leur côté, comme il l'est encore
ouvertement maintenant, et allait leur voter des
récompenses comme tyrannicides. Si César avait
été déclaré tyran alors nous aurions tous péri
comme amis d'un tyran. Au milieu de tant de
confusion, d'inquiétude et de crainte, alors que ce
n'était pas le moment d'être impulsif ni d'hésiter
longtemps, vous verrez, si vous examinez, que
quand le courage était nécessaire j'ai été le plus
intrépide et quand l'artifice était requis j'ai été le
plus astucieux. La première chose à faire, parce
d'elle tout découlait, était d'empêcher qu'on vote
des récompenses aux conspirateurs. C'est ce que
j'ai accompli malgré la forte opposition du sénat et
des meurtriers, avec un courage sans faille et face
au danger, parce que j'ai alors cru que nous, les
partisans de César, nous pourrions être en
sécurité uniquement si César n'était pas déclaré
tyran. Mais quand j'ai vu nos ennemis, et le sénat
lui-même, plongés dans la même la crainte (de
peur que, si César n'était pas déclaré tyran, eux-mêmes
ne soient condamnés pour meurtre), et en
les combattant pour cette raison, j'ai cédé et leur
ai accordé l'amnistie au lieu de récompenser des
meurtriers, afin de gagner ce que je voulais en
échange. Quelles sont les choses que j'ai voulu et
quelle était leur importance? Que le nom de
César, qui m'est le plus cher, ne soit pas effacé,
que l'adoption dont ce jeune homme se glorifie ne
soit pas être annulée, que ses volontés ne soient
pas invalidées, que son corps ait un enterrement
royal, que les honneurs immortels qu'on lui avait
accordés auparavant lui soient rendus, que tous
ses actes soient confirmés, et que son fils, et nous
ses amis, généraux et soldats, soyons en sécurité
totale et que nous jouissions d'une vie honorable
au lieu de souffrir l'ignominie.
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