Texte grec :
[3,30] 30. Ταῦτα οἱ ταξίαρχοι ἀσπασάμενοι συνῆγον ἀμφοτέρους. Οἱ
δὲ ἐπεμέμφοντο ἀλλήλοις καὶ συνέβαινον ἐς φιλίαν. Ὅ τε νόμος
ὁ περὶ τῆς Κελτικῆς προυγράφετο αὐτίκα, ὀρρωδούσης πάνυ
τῆς βουλῆς καὶ ἐπινοούσης, εἰ μὲν ὁ Ἀντώνιος αὐτὸν
προβουλεύοι, κωλύειν προβουλευόμενον, εἰ δὲ ἀπροβούλευτον
ἐς τὸν δῆμον ἐσφέροι, τοὺς δημάρχους ἐς κώλυσιν ἐπιπέμπειν.
Ἦσαν δ' οἳ καὶ τὸ ἔθνος ὅλως ἐλευθεροῦν ἡγεμονίας ἠξίουν·
οὕτως ἐδεδοίκεσαν ἀγχοῦ τὴν Κελτικὴν οὖσαν. Ὁ δὲ Ἀντώνιος
αὐτοῖς ἀντενεκάλει, εἰ Δέκμῳ μὲν αὐτὴν πιστεύουσιν, ὅτι
Καίσαρα ἀπέκτεινεν, αὑτῷ δ' ἀπιστοῦσιν, ὅτι οὐκ ἀπέκτεινε τὸν
καταστρεψάμενον αὐτὴν καὶ κλίναντα ἐς γόνυ, ἀπορρίπτων ἤδη
ταῦτα φανερῶς ἐς ἅπαντας ὡς ἐφηδομένους τοῖς γεγονόσιν.
Ἐλθούσης δὲ τῆς κυρίας ἡμέρας ἡ μὲν βουλὴ τὴν λοχῖτιν
ἐνόμιζεν ἐκκλησίαν συλλεγήσεσθαι, οἱ δὲ νυκτὸς ἔτι τὴν ἀγορὰν
περισχοινισάμενοι τὴν φυλέτιν ἐκάλουν, ἀπὸ συνθήματος
ἐληλυθυῖαν. Καὶ ὁ δημότης λεώς, ἀχθόμενος τῷ Ἀντωνίῳ,
συνέπρασσεν ὅμως διὰ τὸν Καίσαρα ἐφεστῶτα τοῖς
περισχοινίσμασι καὶ δεόμενον. Ἐδεῖτο δὲ μάλιστα μέν, ἵνα μὴ
Δέκμος ἄρχοι χώρας τε ἐπικαίρου καὶ στρατιᾶς ἀνδροφόνος ὢν
τοῦ πατρός, ἐπὶ δὲ τούτῳ καὶ ἐς χάριν Ἀντωνίου
συνηλλαγμένου. Προσεδόκα δὲ ἄρα τι καὶ αὐτὸς ἀντιλήψεσθαι
παρὰ Ἀντωνίου. Διαφθαρέντων δὲ χρήμασι τῶν δημάρχων ὑπ'
Ἀντωνίου καὶ κατασιωπώντων ὁ νόμος ἐκυροῦτο, καὶ ὁ στρατὸς
Ἀντωνίῳ μετ' αἰτίας εὐπρεποῦς ἤδη τὸν Ἰόνιον ἐπέρα.
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Traduction française :
[3,30] 30. Les tribuns furent enchantés de cette réponse
et ils ramenèrent Antoine et Octave ensemble, qui,
après une bonne engueulade, formèrent une
alliance. On proposa immédiatement la loi sur la
Gaule Cisalpine à la grande consternation des
sénateurs. Ils eurent l'intention, si Antoine
proposait la loi devant eux, de la rejeter, et s'il la
portait devant l'assemblée du peuple sans les
consulter, d'envoyer les tribuns du peuple pour y
mettre leur veto. Il y en avait qui jugeaient que
cette province devait être complètement libre de
tout commandement, tellement ils la redoutaient à
cause de sa proximité. Antoine, de son coté
accusa les sénateurs de la confier à Décimus
parce qu'il avait été un des meurtriers de César et
de n'avoir aucune confiance en lui parce qu'il
n'avait pas pris part au meurtre de l'homme qui
avait soumis la province et l'avait mise à genoux;
il lançait ces paroles ouvertement contre tous ses
adversaires, comme s'ils se réjouissaient de
l'assassinat. Quand le jour des comices arriva, le
sénat supposait que le peuple serait appelé par
centuries, mais les partisans d'Antoine, qui avaient
entouré le forum avec une corde pendant la nuit
les rassembla par tribus selon le plan qu'ils
avaient convenu. Bien que les plébéiens fussent
remontés contre Antoine, ils coopérèrent
néanmoins avec lui pour faire plaisir à Octave, qui
se tenait à côté de la corde et qui leur demandait
de faire de même. Il faisait cela pour que
Decimus, qui avait été un des meurtriers de son
père, ne puisse avoir le gouvernement d'une
province si importante, et de l'armée qui s'y
trouvait, et, aussi pour faire plaisir à Antoine, qui
était maintenant lié à lui. Il comptait également
obtenir en retour l'aide d'Antoine. Les tribuns aussi
furent corrompus par Antoine avec de l'argent et
n'ouvrirent pas la bouche. Ainsi la loi passa et
Antoine maintenant, avec des raisons plausibles,
commença à faire traverser l'Adriatique à son armée.
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