Texte grec :
[3,24] 24. Διέδειξαν δὲ παρὰ τὰς Βρούτου θέας, πολυτελεστάτας δὴ
γενομένας· ἐμμίσθων γάρ τινων ἀνακραγόντων κατακαλεῖν
Βροῦτόν τε καὶ Κάσσιον, ἐπεὶ τὸ λοιπὸν αὐτοῖς θέατρον
συνεδημαγωγεῖτο ἐς τὸν ἔλεον, ἐσέδραμον ἀθρόοι καὶ τὰς θέας
ἐπέσχον, μέχρι τὴν ἀξίωσιν αὐτῶν σβέσαι.
Βροῦτος δὲ καὶ Κάσσιος, ἐπεὶ σφῶν τὰς ἐλπίδας τὰς ἐν ταῖς
θέαις ὁ Καῖσαρ διέχεεν, ἔγνωσαν εἰς Συρίαν καὶ Μακεδονίαν, ὡς
πρὸ Ἀντωνίου καὶ Δολοβέλλα σφίσιν ἐψηφισμένας, χωρεῖν καὶ
βιάζεσθαι. Καὶ τῶνδε φανερῶν γενομένων ἠπείγετο καὶ
Δολοβέλλας εἰς τὴν Συρίαν, καὶ πρὸ Συρίας ἐς τὴν Ἀσίαν, ὡς
χρηματιούμενος ἀπ' αὐτῆς. Ὁ δ' Ἀντώνιος ἡγούμενος ἐς τὰ
μέλλοντά οἱ δεήσειν δυνάμεως, τὴν ἐν Μακεδονίᾳ στρατιάν,
ἀρετῇ τε οὖσαν ἀρίστην καὶ πλήθει μεγίστην, ἓξ γὰρ ἦν τέλη
ηκαὶ ὅσον ἄλλο πλῆθος αὐτοῖς τοξοτῶν καὶ ψιλῶν ἢ γυμνητῶν
συνεζεύγνυτο, ἵππος τε πολλὴ καὶ παρασκευὴ κατὰ λόγον
ἐντελής δοκοῦντα προσήκειν Δολοβέλλᾳ, Συρίαν καὶ τὰ ἐς
Παρθυαίους ἐπιτετραμμένῳ, διότι καὶ ὁ Καῖσαρ αὐτοῖς ἐς
Παρθυαίους ἔμελλε χρῆσθαι πρὸς ἑαυτὸν ἐπενόει μετενεγκεῖν,
ὅτι καὶ μάλιστα ἦν ἀγχοῦ, ὡς τὸν Ἰόνιον περάσαντα εὐθὺς ἐν τῇ
Ἰταλίᾳ εἶναι.
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Traduction française :
[3,24] 24. Ils montrèrent clairement leurs sentiments lors
des jeux de Brutus, qui furent magnifiques.
Comme un certain nombre, qui avaient été payés
pour cela, criaient qu'il fallait rappeler Brutus et
Cassius et qu'un sentiment de pitié pour ceux-ci
gagna aussi le reste des spectateurs, la foule
accourut et arrêta les jeux jusqu'à ce qu'on ait
examiné la demande de leur rappel.
Quand Brutus et Cassius apprirent qu'Octave avait
empêché les espoirs qu'ils avaient mis dans ces
jeux, ils décidèrent d'aller en Syrie et en
Macédoine, qui leur appartenait avant que ces
provinces soient données à Dolabella et à
Antoine, et de s'en emparer de force. Quand leurs
intentions furent claires, Dolabella se hâta de se
rendre en Syrie, passant en cours de route par la
province d'Asie afin d'y rassembler de l'argent.
Antoine, pensant qu'il devrait bientôt avoir besoin
de troupes pour ses propres desseins, eut l'idée
de transférer son armée en Macédoine (elle
possédait le meilleur matériel et était fort
nombreuse : elle se composait de six légions,
sans compter un grand nombre d'archers et de
troupes légères, de beaucoup de cavalerie, et
d'une quantité correspondante de machines de
toutes les sortes), bien que théoriquement elle ait
appartenu à Dolabella, qui l'avait reçue avec la Syrie
et la guerre contre le Parthes, parce que César
était sur le point d'employer ces forces contre les
Parthes. Antoine la voulait particulièrement parce
qu'elle était très près, et, en croisant l'Adriatique, il
pouvait se jeter immédiatement sur l'Italie.
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