Texte grec :
[3,18] 18. Τοιαῦτα τοῦ Καίσαρος εἰπόντος ο Ἀντώνιος κατεπλάγη, τῆς
τε παρρησίας καὶ τῆς εὐτολμίας παρὰ δόξαν οἱ πολλῆς καὶ παρ'
ἡλικίαν φανείσης· χαλεψάμενος δὲ τοῖς τε λόγοις οὐχ ὅσον ἔδει
τὸ πρέπον ἐς αὐτὸν ἐσχηκόσι καὶ μάλιστα τῶν χρημάτων τῇ
ἀπαιτήσει, αὐστηρότερον αὐτὸν ὧδε ἠμείψατο·
« Εἰ μὲν ὁ Καῖσάρ σοι μετὰ κλήρου καὶ τῆς ἐπωνυμίας, ὦ παῖ,
καὶ τὴν ἡγεμονίαν κατέλιπεν, εἰκὸς σὲ τῶν κοινῶν τοὺς
λογισμοὺς αἰτεῖν κἀμὲ ὑπέχειν. Εἰ δὲ οὐδενί πω Ῥωμαῖοι τὴν
ἡγεμονίαν ἔδοσαν ἐκ διαδοχῆς, οὐδὲ τῶν βασιλέων, οὓς
ἐκβαλόντες ἐπώμοσαν μηδ' ἄλλων ἔτι ἀνέξεσθαι, ὃ καὶ τῷ πατρί
σου μάλιστα οἱ φονεῖς ἐπιλέγοντες φασὶν ἀνελεῖν αὐτὸν
βασιλιζόμενον, οὐχ ἡγούμενον ἔτἰ, ἐμοὶ μὲν οὐδ' ἀποκρίσεως
δεῖ πρὸς σὲ περὶ τῶν κοινῶν, τῷ δ' αὐτῷ λόγῳ καὶ σὲ κουφίζω,
μὴ χάριν ὀφείλειν ἡμῖν ἐπ' αὐτοῖς. Ἐπράσσετο γὰρ οὐ σοῦ
χάριν, ἀλλὰ τοῦ δήμου, πλὴν ἑνὸς τοῦ μεγίστου δὴ μάλιστα
πάντων ἔς τε Καίσαρα καὶ σὲ ἔργου. Εἰ γὰρ τοῦ κατ' ἐμαυτὸν
ἕνεκα ἀδεοῦς καὶ ἀνεπιφθόνου περιεῖδον ἐγὼ τιμὰς
ψηφιζομένας τοῖς φονεῦσιν ὡς τυραννοκτόνοις, τύραννος ὁ
Καῖσαρ ἐγίγνετο, ᾧ μήτε δόξης μήτε τιμῆς τινος ἢ τῶν
ἐγνωσμένων βεβαιώσεως ἔτι μετῆν. Οὐ διαθήκας εἶχεν ἄν, οὐ
παῖδα, οὐκ οὐσίαν, οὐκ αὐτὸ τὸ σῶμα ταφῆς ἀξιούμενον, οὐδὲ
ἰδιώτου· ἄταφα γὰρ οἱ νόμοι τὰ σώματα τῶν τυράννων
ὑπερορίζουσι καὶ τὴν μνήμην ἀτιμοῦσι καὶ δημεύουσι τὴν περιουσίαν.
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Traduction française :
[3,18] 18. Tandis qu'Octave parlait ainsi, Antoine fut
surpris de sa liberté de parole et de son audace,
qui lui semblaient aller beaucoup au delà des
limites de la convenance et de son âge. Il fut
offensé par ses paroles parce qu'elles manquaient
du respect qui lui était dû, et encore plus par la
demande d'argent, et, en conséquence, il lui
répondit en ces termes assez sévères: " Si César,
jeune homme, t'avait laissé le gouvernement,
ainsi que son héritage et son nom, il serait normal
que tu réclames les raisons de mes actes publics
et que je te les donne. Mais si les Romains n'ont
jamais donné le gouvernement à quelqu'un par
héritage, pas même lorsqu'ils avaient des rois,
qu'ils ont expulsé et ont juré de ne plus jamais en
avoir (c'était même l'accusation portée par les
meurtriers contre votre père, disant qu'ils l'ont tué
parce qu'il n'était plus un chef mais un roi), je n'ai
pas besoin de te répondre de mes actes publics.
Pour la même raison je te libère de toute dette de
gratitude pour ces actes à mon égard. Ils ont été
exécutés non pas dans ton intérêt, mais dans
l'intérêt du peuple, sauf dans un cas particulier, qui
était de la plus grande importance, pour César et
pour toi-même. Si, pour assurer ma propre
sécurité et pour me protéger de l'hostilité, j'avais
permis que des honneurs soient votés aux
meurtriers comme tyrannicides, César aurait été
déclaré tyran : il n'aurait pu obtenir ni la gloire, ni
aucun honneur, ni confirmation de ses actes; pas
de dispositions testamentaires, pas de fils, pas de
propriété, pas d'enterrement, même comme
citoyen privé. Les lois disent que les corps des
tyrans sont bannis sans sépultures, leur mémoire
stigmatisée, et leur propriété confisquée.
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