Texte grec :
[3,20] 20. « Περὶ δὲ τῶν σῶν χρειῶν, ἐθέλοντα μέν σε ἐκ τῶν
δημοσίων δανείσασθαι ἡγούμην ἂν εἰρωνείαν λέγειν, εἰ μὴ
πιθανὸν ἦν ἔτι ἀγνοεῖν σε κενὰ πρὸς τοῦ πατρὸς ἀπολελεῖφθαι
τὰ κοινὰ ταμιεῖα, τῶν προσόδων, ἐξ οὗ παρῆλθεν ἐπὶ τὴν
ἀρχήν, ἐς αὐτὸν ἀντὶ τοῦ ταμιείου συμφερομένων καὶ
εὑρεθησομένων αὐτίκα ἐν τῇ Καίσαρος περιουσίᾳ, ὅταν αὐτὰ
ζητεῖν ψηφισώμεθα. Ἄδικον γὰρ οὐδὲν τοῦτο ἐς τὸν Καίσαρα
ἔσται, τεθνεῶτά τε ἤδη καὶ οὐκ ἂν εἰπόντα ἄδικον εἶναι, εἰ καὶ
ζῶν ᾐτεῖτο τοὺς λογισμούς, ἐπεὶ καὶ τῶν ἰδιωτῶν πολλοῖς
ἀμφισβητοῦσί σοι καθ' ἕνα τῆς οὐσίας οὐκ ἀδήριτον αὐτὴν ἔχων
γνώσῃ. Τῶν δὲ μετενεχθέντων πρός με χρημάτων οὔτε τὸ
πλῆθός ἐστιν, ὅσον εἰκάζεις, οὔτε τι νῦν ἔστι παρ' ἐμοί, πάντα
τῶν ἐν ἀρχαῖς καὶ δυνάμει, πλὴν Δολοβέλλα καὶ τῶν ἐμῶν
ἀδελφῶν νειμαμένων μὲν εὐθὺς ὡς τυράννου, δι' ἐμὲ δὲ
μετατεθέντων ἐς χάριν τῶν ὑπὲρ Καίσαρος ἐψηφισμένων, ἐπεὶ
καὶ σὺ τὰ λοιπὰ φέρων οἴσεις ἀντὶ τοῦ δήμου τοῖς
δυσχεραίνουσιν, ἂν σωφρονῇς. Οἱ μὲν γὰρ ἐκπέμψουσιν, ἂν
συμφρονῶσι, τὸν δῆμον ἐπὶ τὰς ἀποικίας· ὁ δὲ δῆμός ἐστιν,
ὥσπερ καὶ σὺ τῶν Ἑλληνικῶν ἀρτιδίδακτος ὢν ἔμαθες,
ἀστάθμητον ὥσπερ ἐν θαλάσσῃ κῦμα κινούμενον· ὁ μὲν ἦλθεν,
ὁ δ' ἀπῆλθεν. ᾯ λόγῳ καὶ τῶν ἡμετέρων αἰεὶ τοὺς δημοκόπους
ὁ δῆμος ἐπὶ πλεῖστον ἐξάρας ἐς γόνυ ἔρριψε. »
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Traduction française :
[3,20] 20. "Quant à tes besoins pécuniaires et à ton
souhait d'emprunter sur les fonds publics, je me
plais à croire que tu plaisantes, car il n'est pas
possible de penser que tu ignores encore que le
trésor public a été laissé vide par ton père; quand
il assumait le gouvernement, les revenus publics
lui furent remis en main au lieu d'aller au trésor, et
on les trouverait actuellement dans les capitaux de
César si on faisait une enquête à ce sujet. Une
telle recherche ne serait pas injuste envers César
maintenant qu'il est mort, lui qui n'aurait pas dit
que c'était injuste si on lui avait demandé des
comptes de son vivant. Et comme il y aura
beaucoup de gens pour te contester chaque partie
de tes propriétés, tu peux donc supposer que
cette partie sera aussi contestée. L'argent
transféré chez moi n'était pas aussi important que
tu le crois et il ne se trouve plus chez moi
maintenant. Les hommes qui ont le pouvoir et
l'autorité, sauf Dolabella et mes frères, l'ont
partagé aussitôt comme propriété d'un tyran, mais
ont été amenés par moi à soutenir les décrets en
faveur de César, et toi, si tu es raisonnable, quand
tu auras la possession du reste, tu le distribueras
parmi ceux qui sont mécontents de toi plutôt qu'au
peuple. Ces derniers, s'ils sont raisonnables,
enverront le peuple dans les colonies. Les gens,
comme tu dois l'avoir appris lors de tes études
grecques que tu as récemment suivies, sont aussi
instables que les vagues de la mer, tantôt
avançant, tantôt reculant. De la même manière,
parmi nous aussi, le peuple exalte toujours ses
favoris, et ensuite les foule aux pieds."
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