Texte grec :
[3,16] 16. « Ἀλλὰ Μάριος μὲν ἐξ ἐπιτάγματος ἀνῃρέθη κατὰ τὸ τῆς
ἀρχῆς μέγεθος, ἀνδροφόνους δὲ ἐκφυγεῖν ὑπερεῖδες καὶ ἐς
ἡγεμονίας ἐνίους διαδραμεῖν, ἃς ἀθεμίστως ἔχουσι τὸν δόντα
ἀνελόντες. Συρίαν μὲν δὴ καὶ Μακεδονίαν εὖ ποιοῦντες οἱ
ὕπατοι, σὺ καὶ Δολοβέλλας, καθισταμένων ἄρτι τῶν πραγμάτων
περιεσπάσατε ἐς ἑαυτούς. Καὶ τοῦδέ σοι χάριν ᾖδειν ἄν, εἰ μὴ
αὐτίκα Κυρήνην καὶ Κρήτην αὐτοῖς ἐψηφίσασθε καὶ φυγάδας
ἠξιώσατε ἡγεμονίαις αἰεὶ κατ' ἐμοῦ δορυφορεῖσθαι· Δέκμον τε
τὴν ἐγγὺς Κελτικὴν ὑπερορᾶτε ἔχοντα, καὶ τόνδε τοῖς ἄλλοις
ὁμοίως αὐθέντην τοὐμοῦ πατρὸς γενόμενον. Ἀλλὰ καὶ τάδε τὴν
βουλὴν ἐρεῖ τις ἐγνωκέναι. Σὺ δ' ἐπεψήφιζες καὶ προυκάθησο
τῆς βουλῆς, ᾧ μάλιστα πάντων ἥρμοζε διὰ σαυτὸν ἀντειπεῖν· τὸ
γὰρ ἀμνηστίαν δοῦναι τὴν σωτηρίαν ἦν ἐκείνοις χαριζομένων
μόνον, τὸ δὲ ἡγεμονίας αὖθις ψηφίζεσθαι καὶ γέρα ὑβριζόντων
Καίσαρα καὶ τὴν σὴν γνώμην ἀκυρούντων.
« Ἐπὶ τάδε με δὴ τὸ πάθος ἐξήνεγκε παρὰ τὸ ἁρμόζον ἴσως ἐμοὶ
τῆς τε ἡλικίας καὶ τῆς πρὸς σὲ αἰδοῦς. Εἴρηται δ' ὅμως ὡς ἐς
ἀκριβέστερον φίλον Καίσαρι καὶ πλείστης ὑπ' ἐκείνου τιμῆς καὶ
δυνάμεως ἠξιωμένον καὶ τάχα ἂν αὐτῷ καὶ θετὸν γενόμενον, εἰ
ᾖδει σε δεξόμενον Αἰνεάδην ἀντὶ Ἡρακλείδου γενέσθαι· τοῦτο
γὰρ αὐτὸν - - - Ἐνδοιάσαι, πολὺν τῆς διαδοχῆς λόγον ποιούμενον.
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Traduction française :
[3,16] 16. "Le pseudo-Marius a été mis à la mort sur ton
ordre dans le plénitude de ton autorité, mais tu as
fermé les yeux sur l'évasion des meurtriers : une
partie s'est précipitée vers des provinces qu'ils
tiennent d'une manière scélérate comme cadeaux
des mains de celui qu'ils ont tué. Aussitôt ces
choses faites, Dolabella et toi, les consuls, vous
avez agi très correctement pour les dépouiller et
pour vous emparer de la Syrie et de Macédoine.
Je devrais te remercier de cela également, si vous
ne leur aviez pas donné par vote immédiatement
après la Cyrénaïque et la Crète; si vous n'aviez
pas donné à ces fugitifs des gouvernements, où ils
peuvent toujours se défendre contre moi, et si
vous n'aviez pas accepté que Decimus Brutus ait
le commandement de la Gaule Citérieure, alors
que, comme les autres, il était un des meurtriers
de mon père. On pourrait dire que c'étaient des
décrets du sénat. Mais tu as voté et tu as présidé
le sénat - toi qui par toi-même dois surtout leur
être le plus opposé. Accorder l'amnistie aux
meurtriers c'était simplement assurer leur sécurité
personnelle comme une sorte de faveur, mais
aussitôt leur voter des provinces et des
récompenses c'était insulter César et considérer
comme non avenu votre propre jugement.
J'ai de la peine à dire ces mots, sans doute
contre les règles de politesse, vu ma jeunesse et
le respect que je te dois. Mais je les ai dits,
comme à l'ami le plus dévoué de César, comme à
celui qui a été investi par lui des plus grands
honneurs et du plus grand pouvoir, et qui aurait
été adopté par lui sans aucun doute s'il avait su
que tu accepterais la parenté avec la famille d'Énée
en échange de celle d'Hercule; cela créa le doute
dans son esprit quand il pensa fortement te
désigner comme son successeur.
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