Texte grec :
[3,82] 82. Οἵ τε Πομπηιανοὶ πυθόμενοι θαυμαστοὶ ὅσοι διεφάνησαν,
ἐκβοῶντες ἄρτι τὴν πάτριον ἐλευθερίαν ἀπειληφέναι, καὶ θυσίαι
καθ' ἕνα ἦσαν καὶ χειροτονίαι δέκα ἀνδρῶν ἐς εὔθυναν τῆς
ἀρχῆς τῆς Ἀντωνίου. Πρόσχημα δὲ τοῦτο ἦν ἐς ἀκύρωσιν τῶν
ὑπὸ Καίσαρος διατεταγμένων· Ἀντώνιος γὰρ οὐδὲν αὐτὸς ἢ
πάνυ σμικρά, πάντα δὲ ἐκ τῶν Καίσαρος ὑπομνημάτων
διῳκήκει, καὶ τόδε σαφῶς εἰδυῖα ἡ βουλὴ τὰ μέν τινα αὐτῶν ἐπὶ
προφάσεσι διέλυεν, ἀθρόα δὲ οὕτως ἤλπιζε διαλύσειν. Οἱ μὲν
δὴ δέκα προύγραφον, ὅ τι τις λάβοι παρὰ τὴν ἀρχὴν Ἀντωνίου,
πάντας αὐτίκα ἀπογράφεσθαι καὶ διδάσκειν· ἀπειλαί τε τοῖς
ἀπειθοῦσιν ἐπετίθεντο. Καὶ τὴν ὕπατον ἀρχὴν ἐς τὸ λοιπὸν τοῦ
ἔτους οἱ Πομπηιανοὶ μετῄεσαν ἀντὶ Ἱρτίου τε καὶ Πάνσα· μετῄει
δὲ καὶ ὁ Καῖσαρ, οὐκ ἐς τὴν βουλὴν ἔτι πέμπων, ἀλλ' ἐς τὸν
Κικέρωνα ἰδίᾳ, καὶ αὐτὸν παρεκάλει καὶ συνάρξαι, ὡς Κικέρωνα
μὲν τὴν ἀρχὴν διοικήσοντα πρεσβύτερόν τε καὶ ἐμπειρότερον
ὄντα, αὐτὸς δὲ τὴν ἐπωνυμίαν καρπωσόμενος μόνην ἐς
ἀπόθεσιν τῶν ὅπλων εὐπρεπῆ, οὗ δὴ καὶ πρῴην ἕνεκα τὸν
θρίαμβον αἰτῆσαι. Κικέρων μὲν δὴ τούτοις ἐπαρθεὶς διὰ
φιλαρχίαν, ἔλεγεν αἰσθέσθαι σπονδῶν ἐν τοῖς ἔξω στρατηγοῖς
ὑπονοουμένων καὶ συνεβούλευε θεραπεῦσαι τὸν ἄνδρα,
ὑβρισμένον καὶ στρατοῦ ἔτι ἄρχοντα πολλοῦ, ἀνασχέσθαι τε
παρ' ἡλικίαν ἄρχοντος ἐν τῇ πόλει μᾶλλον ἢ μηνίοντος ἐν
ὅπλοις· ὡς δ' ἄν τι μὴ πράξειε παρὰ τὸ τῇ βουλῇ συμφέρον,
ἐκέλευεν αὐτῷ συνελέσθαι τῶν τινα πρεσβυτέρων ἔμφρονα, τῆς
ἐκείνου νεότητος ἐγκρατῆ παιδαγωγόν.
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Traduction française :
[3,82] 82. Quand les Pompéiens apprirent le nombre
d'hommes remarquables qui se montraient
ouvertement de leur côté, ils s'écrièrent que leur
liberté héréditaire était enfin retrouvée: chacun
offrit des sacrifices, et on choisit alors des
decemvirs pour examiner les comptes de la
magistrature d'Antoine. C'était une étape
préliminaire pour annuler les arrangements faits
par César, parce qu'Antoine avait fait peu ou rien
de lui-même, mais avait géré les affaires de l'État
selon les memoranda de César. Le sénat le savait
bien, mais il espérait en trouvant un prétexte pour
annuler une partie des mesures pouvoir de la
même manière les annuler toutes. Les decemvirs
notifièrent publiquement que celui qui en avait
reçu quelque chose lors du gouvernement
d'Antoine devrait le faire connaître par écrit
immédiatement, et menacèrent ceux qui
désobéiraient. Le Pompéiens cherchèrent aussi le
consulat pour le reste de l'année en remplacement
d'Hirtius et de Pansa; mais Octave le voulait aussi,
ne recourant pas au sénat, mais à Cicéron en
privé, qu'il invita à devenir son collègue, en lui
disant qu'il devait continuer à gouverner, car il était
l'aîné et avait plus d'expérience, et que lui-même
ne voulait que le titre, pour pouvoir licencier son
armée d'une façon régulière, et que c'était la
raison pour laquelle il avait précédemment
demandé les honneurs d'un triomphe. Cicéron,
que cette proposition enflamma du désir du
consulat, indiqua au sénat qu'il s'était aperçu qu'il
fallait mettre sur pied des négociations entre les
généraux commandant les provinces, et il
conseilla au sénateurs de faire la paix avec
l'homme qu'ils avaient traité avec dédain et qui
était toujours à la tête d'une grande armée, et de
lui permettre d'obtenir une magistrature dans la
ville, malgré sa jeunesse, plutôt que de le laisser
en armes plein de ressentiment. Mais pour ne pas
faire quelque chose de contraire aux intérêts du
sénat, Cicéron proposa qu'on choisisse un homme
expérimenté parmi les plus anciens pour être son
collègue comme un garde-fou contre la nature
immature d'Octave.
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