Texte grec :
[3,56] 56. « Ἀλλ' ἔκτεινέ τινας τῶν στρατιωτῶν ὁ Ἀντώνιος.
Αὐτοκράτωρ γε ὢν καὶ ἐς τοῦτο ὑφ' ὑμῶν κεχειροτονημένος.
Καὶ οὐδείς πω τῶνδε λόγον ὑπέσχεν αὐτοκράτωρ. Οὐ γὰρ
ἔκριναν οἱ νόμοι λυσιτελήσειν ἡμῖν τὸν ἄρχοντα τοῖς
στρατευομένοις ὑπεύθυνον εἶναι· οὐδ' ἔστιν ἀπειθείας τι χεῖρον
ἐν στρατοπέδῳ, δι' ἣν καὶ νικῶντές τινες ἀνῃρέθησαν, καὶ
οὐδεὶς εὔθυνε τοὺς ἀνελόντας. Οὐδὲ τῶν νῦν συγγενὴς οὐδείς,
ἀλλὰ Κικέρων ἐπιμέμφεται καὶ φόνου κατηγορῶν πολέμιον
κοινὸν ἀντὶ τῶν ὡρισμένων ἐπιτιμίων τοῖς φονεῦσι τίθεται.
Ἀντωνίῳ δὲ τὸ στρατόπεδον ὅπως τε ἄτακτον ἦν καὶ ὅπως
κατεφρόνει, δηλοῖ καὶ τὰ μεταστάντα αὐτοῦ δύο τέλη, ἃ ὑμεῖς
μὲν ἐψηφίσασθε Ἀντωνίῳ στρατεύειν, αὐτομολήσαντα δὲ παρὰ
τοὺς στρατιωτικοὺς νόμους, οὐ πρὸς ὑμᾶς, ἀλλ' ἐς Καίσαρα, ὁ
Κικέρων ὅμως ἐπῄνεσε καὶ ἐκ τῶν κοινῶν ἐχθὲς ἐμισθοδότησε·
καὶ μή ποτε ὑμᾶς λυπήσειε τὸ παράδειγμα. Κικέρωνα δὲ καὶ ἐς
ἀνωμαλίαν ἐξέστησεν ἡ ἔχθρα· κατηγορεῖ γὰρ Ἀντωνίου
τυραννίδα καὶ κόλασιν στρατιωτῶν, ἀεὶ τῶν ἐπιβουλευόντων τὰ
στρατεύματα θεραπευόντων, οὐ κολαζόντων. Ἐπεὶ δὲ οὐκ
ὤκνησεν οὐδε τὴν ἄλλην Ἀντωνίου μετὰ Καίσαρα ἀρχὴν ὡς
τυραννικὴν διαβαλεῖν, φέρε πύθωμαι καθ' ἕκαστον ὧδε.
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Traduction française :
[3,56] 56. Mais on dit qu'Antoine a mis à mort des
soldats. Comme il était commandant en chef il
était autorisé d'agir ainsi de votre part. Aucun
commandant n'a encore jamais rendu des
comptes sur de tels sujets. Les lois ne le
considèrent pas qu'il soit utile à un général de
répondre se ses actes envers des soldats. Il n'y a
rien de pire dans une armée que la
désobéissance, à cause de laquelle des soldats
ont été mis à mort même après une victoire, et
personne n'a blâmé ceux qui les ont tués. Aucun
de leurs parents ne s'est jamais plaint, mais
Cicéron se plaint et tout en accusant Antoine du
meurtre le stigmatise comme ennemi public, au
lieu de réclamer la punition prescrite pour des
meurtriers. La désertion de deux de ses légions
montre à quel point l'armée d'Antoine était
insoumise et arrogante - ces légions, vous avez
voté qu'il devait les commander, et elles ont
déserté, en violation de la loi militaire, pas pour
passer chez vous, mais chez Octave. Néanmoins
Cicéron les a félicitées et hier a proposé qu'elles
soient payées par le trésor public. Plaise au ciel
que cet exemple ne puisse se retourner contre
vous dans la suite. La haine a poussé Cicéron à
se contredire, parce que il accuse Antoine de viser
le pouvoir suprême et de punir ses soldats, alors
que ceux qui conspirent sont toujours cléments et
ne punissent pas leurs troupes. Comme Cicéron
n'hésite pas à considérer comme tyrannique toute
l'administration d'Antoine depuis la mort de César,
allons, laissez-moi examiner ses actes un par un.
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