Texte grec :
[3,53] 53. « Τὴν στρατιὰν ἐπὶ τοῖσδε καταπλησσόμενος, ἵνα πρὸς
μηθὲν αὐτῷ παρανομοῦντι κατοκνῇ, διεκλήρωσεν ἐς θάνατον,
οὐ στασιάσαντας ἢ φυλακὴν ἢ τάξιν ἐν πολέμῳ λιπόντας, ἐφ'
ὧν μόνων ὁ στρατιωτικὸς νόμος τὴν οὕτως ὠμὴν ὥρισε
τιμωρίαν, καὶ ὅμως αὐτῇ καὶ ἐπὶ τοῖσδε ὀλίγοι μόλις ἐν τοῖς πάνυ
κινδύνοις ἐχρήσαντο ὑπ' ἀνάγκης· ὁ δὲ φωνῆς ἢ γέλωτος ἦγεν
ἐς θάνατον τοὺς πολίτας καὶ θάνατον οὐ τῶν ἐλεγχθέντων,
ἀλλὰ τῶν διαλαχόντων. Τοιγαροῦν οἱ μὲν δυνηθέντες
ἀπέστησαν αὐτοῦ, καὶ ὑμεῖς αὐτοῖς ὡς εὖ πράξασι δωρεὰς χθὲς
ἐψηφίσασθε· οἱ δὲ οὐ δυνηθέντες ἀποδρᾶναι δεδιότες
συναδικοῦσι καὶ χωροῦσιν ἐπὶ χώραν ὑμετέραν πολέμιοι καὶ
πολιορκοῦσι στρατὸν ὑμέτερον καὶ στρατηγὸν ὑμέτερον, ᾧ
γράφετε μὲν ὑμεῖς ἐμμένειν τῇ Κελτικῇ, Ἀντώνιος δ' ἐξιέναι
κελεύει. Πότερον οὖν ἡμεῖς Ἀντώνιον ψηφιζόμεθα εἶναι
πολέμιον, ἢ Ἀντώνιος ἡμᾶς ἤδη πολεμεῖ, καὶ ὁ δήμαρχος ἡμῶν
ἔτι ἀγνοεῖ, μέχρι ἄρα Δέκμου πεσόντος ἥ τε χώρα τοσήδε οὖσα
καὶ ὅμορος ἡμῖν καὶ ἐπὶ τῇ χώρᾳ ὁ Δέκμου στρατὸς ἐς τὰς καθ'
ἡμῶν ἐλπίδας Ἀντωνίῳ προσγένηται. Τότε γὰρ αὐτόν, ὡς
ἔοικεν, ὁ δήμαρχος ψηφιεῖται πολέμιον, ὅταν ἡμῶν γένηται
δυνατώτερος. »
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Traduction française :
[3,53] 53. Afin d'obliger les soldats à faire l'acte illégal
qu'il leur ordonnait, il les a fait décimer alors qu'ils
ne s'étaient pas révoltés et n'avaient pas
abandonné leur poste ou leurs rangs en temps de
guerre, seuls faute que la loi militaire punit d'une
peine aussi cruelle, et que seulement quelques
généraux ont appliquée à leurs soldats et avec
beaucoup d'hésitation, dans les cas de péril
extrême, comme nécessité absolue. Ces citoyens,
Antoine les a mis à la mort pour un mot ou pour un
rire; la mort, d'ailleurs, d'hommes qui n'ont pas été
régulièrement condamnés mais simplement tirés
au sort. Pour cette raison ceux qui pouvaient le
faire, se sont révoltés contre lui, et vous leur
avez voté hier un cadeau pour leur bonne action.
Ceux qui ne pouvaient pas l'abandonner se sont
réunis à ses méfaits sous l'influence de la crainte,
ont marché contre notre province comme des
ennemis, et ont assiégé notre armée et notre
général, à qui vous avez envoyé des lettres leur
demandant de tenir la province, alors qu'Antoine
maintenant lui ordonne de l'évacuer.
Est-ce que nous avons voté qu'Antoine était notre
ennemi ou c'est lui qui fait déjà la guerre contre
nous? Et ces choses notre tribun les ignore
encore, et les ignorera jusqu'à ce que Decimus
tombe ainsi que cette grande province à notre
frontière, ainsi l'armée de Decimus, s'ajoutera aux
ressources avec lesquelles Antoine espère nous
attaquer. Je suppose que le tribun votera
qu'Antoine ennemi public seulement quand il sera
devenu notre maître."
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