Texte grec :
[2,92] Μετὰ δὲ τοῦτο Φαρνάκης μὲν ἀγαπῶν ἐς τὴν ἀρχὴν Βοσπόρου,
τὴν δεδομένην οἱ παρὰ Πομπηίου, συνέφυγεν· ὁ δὲ Καῖσαρ, οὐ
σχολὴν ἄγων περὶ μικρὰ τρίβεσθαι τοσῶνδε πολέμων αὐτὸν
περιμενόντων, ἐς τὴν Ἀσίαν μετῆλθε καὶ παροδεύων αὐτὴν
ἐχρημάτιζε ταῖς πόλεσιν ἐνοχλουμέναις ὑπὸ τῶν μισθουμένων
τοὺς φόρους, ὥς μοι κατὰ τὴν Ἀσιανὴν συγγραφὴν δεδήλωται.
Πυθόμενος δ' ἐν Ῥώμῃ στάσιν εἶναι καὶ Ἀντώνιον τὸν ἵππαρχον
αὑτοῦ τὴν ἀγορὰν στρατιᾷ φυλάσσειν, πάντα μεθεὶς ἐς Ῥώμην
ἠπείγετο. Ὡς δ' ἦλθεν, ἡ μὲν στάσις ἡ πολιτικὴ κατεπαύετο, ἑτέρα
δ' ἐπ' αὐτὸν ἀνίστατο τοῦ στρατοῦ, ὡς οὔτε τὰ ἐπηγγελμένα σφίσιν
ἐπὶ τῷ κατὰ Φάρσαλον ἔργῳ λαβόντες οὔτε ἐννόμως ἔτι
βραδύνοντες ἐν τῇ στρατείᾳ· ἀφεθῆναί τε πάντες ἐπὶ τὰ αὑτῶν
ἠξίουν. Ὁ δ' ἐπηγγέλλετο μὲν αὐτοῖς ἀόριστά τινα ἐν Φαρσάλῳ, καὶ
ἕτερα ἀόριστα, ὅταν ὁ ἐν Λιβύῃ πόλεμος ἐκτελεσθῇ· τότε δ'
ἔπεμπεν ἄλλας ὁρίζων ἑκάστῳ χιλίας δραχμάς. Οἱ δὲ αὐτὸν οὐχ
ὑπισχνεῖσθαι μᾶλλον ἢ αὐτίκα διδόναι πάντα ἐκέλευον· καὶ περὶ
τῶνδε Σαλούστιον Κρίσπον πεμφθέντα πρὸς αὐτοὺς ὀλίγου καὶ
διέφθειραν, εἰ μὴ διέφυγε. Πυθόμενος δ' ὁ Καῖσαρ τέλος μὲν ἄλλο
στρατιωτῶν, οἳ τὴν πόλιν ἐξ Ἀντωνίου παρεφύλασσον, περιέστησε
τῇ οἰκίᾳ καὶ ταῖς τῆς πόλεως ἐξόδοις, δείσας περὶ ἁρπαγῆς· αὐτὸς
δέ, πάντων δεδιότων καὶ παραινούντων αὐτῷ τὴν ὁρμὴν τοῦ
στρατοῦ φυλάξασθαι, μάλα θρασέως αὐτοῖς ἔτι στασιάζουσιν ἐς τὸ
Ἄρειον πεδίον ἐπῆλθεν οὐ προμηνύσας καὶ ἐπὶ βήματος ὤφθη.
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Traduction française :
[2,92] Après cette mésaventure, Pharnace eut l'heureuse
idée de se réfugier dans son royaume du Bosphore, qui
lui avait été attribué par Pompée. Et César, qui n'avait
pas de temps à perdre à des détails alors que de si
grandes guerres l'attendaient, retourna dans la province
d'Asie, et, en chemin, régla les problèmes des villes
écrasées par les fermiers du tributs, comme je l'ai
expliqué dans mon livre sur l'Asie. Mais quand il apprit
que des troubles avaient éclaté à Rome et qu'Antoine,
son maître de la cavalerie, faisait garder le Forum par la
troupe, il laissa tout cela pour gagner Rome au plus vite.
À son arrivée, les troubles civils avaient cessé, mais
d'autres avaient éclaté contre lui dans l'armée, qui se
plaignait de ne pas avoir reçu les récompenses promises
après la bataille de Pharsale et de rester en service au-delà
du temps légal ; les soldats voulaient tous qu'on les
laisse repartir chez eux. César leur avait fait des
promesses imprécises à Pharsale, et d'autres
promesses imprécises pour quand la guerre d'Afrique
serait terminée : il leur transmit alors une promesse
précise de mille drachmes de plus pour chacun. Mais ils
lui dirent de ne plus faire de promesses et de tout donner
sur-le-champ. Et Sallustius Crispus, qui leur avait été
envoyé, aurait sans doute été tué, s'il n'avait pris la fuite.
Mis au courant, César disposa une autre légion de
soldats, qu'Antoine avait prévus pour la garde de la Ville,
autour de sa maison et aux sorties de la Ville, par crainte
de pillages. Puis lui-même, alors que tout le monde
tremblait et lui conseillait de se méfier de l'impulsivité
des soldats, eut l'extraordinaire audace, alors qu'ils
étaient encore en pleine mutinerie, de se rendre au
Champ de Mars, sans s'annoncer, et de se montrer à la tribune.
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