Texte grec :
[2,9] Ἐν δὲ τούτῳ Πομπήιος, ἐκ τῶν Μιθριδατείων ἔργων ἐπὶ μέγα
δόξης καὶ δυνάμεως ἐλθών, ἠξίου πολλά, ὅσα βασιλεῦσι καὶ
δυνάσταις καὶ πόλεσιν ἐδεδώκει, τὴν βουλὴν βεβαιῶσαι. Φθόνῳ δ'
αὐτῶν οἱ πολλοὶ καὶ μάλιστα Λεύκολλος, ὁ πρὸ τοῦ Πομπηίου
στρατεύσας ἐπὶ τὸν Μιθριδάτην, ὡς ἀσθενέστατον αὐτὸν
ἀπολιπὼν τῷ Πομπηίῳ, διεκώλυεν, ἴδιον ἔργον ἀποφαίνων τὸ
Μιθριδάτειον. Καὶ Λευκόλλῳ συνελάμβανε Κράσσος. Ἀγανακτῶν
οὖν ὁ Πομπήιος προσεταιρίζεται Καίσαρα, συμπράξειν ἐς τὴν
ὑπατείαν ἐπομόσας· ὁ δ' εὐθὺς αὐτῷ Κράσσον διήλλασσε. Καὶ τρεῖς
οἵδε τὸ μέγιστον ἐπὶ πᾶσι κράτος ἔχοντες τὰς χρείας ἀλλήλοις
συνηράνιζον. Καί τις αὐτῶν τήνδε τὴν συμφροσύνην συγγραφεύς,
Οὐάρρων, ἑνὶ βιβλίῳ περιλαβὼν ἐπέγραψε Τρικάρανον.
Ὑφορωμένη δ' αὐτοὺς ἡ βουλὴ Λεύκιον Βύβλον ἐς ἐναντίωσιν τοῦ
Καίσαρος ἐχειροτόνησεν αὐτῷ συνάρχειν·
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Traduction française :
[2,9] Pendant ce temps, Pompée, revenant de ses
campagnes contre Mithridate au faîte de la gloire et de la
puissance, voulait que toutes les nombreuses donations
qu'il avait accordées à des rois, à des princes et à des
cités, fussent confirmées par le Sénat. Mais, par jalousie,
la majorité des sénateurs s'y opposa, et surtout Lucullus,
qui, ayant, avant Pompée, guerroyé contre Mithridate,
estimait l'avoir laissé très affaibli à Pompée, et déclarait
que la victoire sur Mithridate était son oeuvre à lui. Et
Lucullus trouva le soutien de Crassus. Indigné donc,
Pompée se rapprocha de César et lui jura de contribuer
à lui obtenir le consulat. Ce dernier, de son côté, eut vite
fait de réconcilier Pompée avec Crassus. Et ces trois
hommes, qui disposaient du plus grand pouvoir dans
tous les domaines mirent en commun leurs moyens ; un
écrivain, Varron, embrassant dans un seul ouvrage le
récit de cette entente l'intitula Tricaranos, « le monstre à
trois têtes » Le Sénat, qui les regardait d'un oeil
soupçonneux, pour contrer César, lui fit élire comme
collègue Lucius Bibulus.
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