Texte grec :
[2,86] Πομπηίου δὲ τὴν μὲν κεφαλὴν ἀποτεμόντες οἱ περὶ Ποθεινὸν
ἐφύλασσον Καίσαρι ὡς ἐπὶ μεγίσταις ἀμοιβαῖς (ὁ δὲ αὐτοὺς
ἠμύνατο ἀξίως τῆς ἀθεμιστίας), τὸ δὲ λοιπὸν σῶμά τις ἔθαψεν ἐπὶ
τῆς ἠϊόνος καὶ τάφον ἤγειρεν εὐτελῆ· καὶ ἐπίγραμμα ἄλλος
ἐπέγραψε· « Τῷ ναοῖς βρίθοντι πόση απάνις ἔπλετο τύμβου. »
Χρόνῳ δὲ τὸν τάφον τόνδε ἐπικρυφθέντα ὅλον ὑπὸ ψάμμου καὶ
εἰκόνας, ὅσας ἀπὸ χαλκοῦ τῷ Πομπηίῳ περὶ τὸ Κάσσιον ὕστερον οἱ
προσήκοντες ἀνέθηκαν, λελωβημένα πάντα καὶ ἐς τὸ ἄδυτόν του
ἱεροῦ κατενεχθέντα ἐζήτησε καὶ εὗρεν ἐπ' ἐμοῦ Ῥωμαίων βασιλεὺς
Ἁδριανὸς ἐπιδημῶν, καὶ τὸν τάφον ἀνεκάθηρε γνώριμον αὖθις
εἶναι καὶ τὰς εἰκόνας αὐτοῦ Πομπηίου διωρθώσατο.
Τόδε μὲν δὴ τοῦ βίου τέλος ἦν Πομπηίῳ τῷ μεγίστους πολέμους
ἀνύσαντι καὶ μέγιστα τὴν Ῥωμαίων ἀρχὴν ὠφελήσαντι καὶ
Μεγάλῳ διὰ ταῦτα ὀνομασθέντι καὶ οὐχ ἡττηθέντι ποτὲ πρότερον,
ἀλλὰ ἀηττήτῳ καὶ εὐτυχεστάτῳ ἐξέτι νέου γενομένῳ· ἀπὸ γὰρ
τριῶν καὶ εἴκοσιν ἐτῶν οὐ διέλιπεν ἐς ὀκτὼ καὶ πεντήκοντα τῇ μὲν
ἰσχύι μοναρχικῶς δυναστεύων, τῇ δε δόξῃ διὰ τὸν Καίσαρος ζῆλον
δημοτικῶς νομιζόμενος ἄρχειν.
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Traduction française :
[2,86] La tête de Pompée fut coupée et conservée par
Pothinos et son entourage pour César, dont ils
espéraient de grandes compensations, mais qui leur fit
payer comme il fallait leur infamie ; le reste de son corps
fut enseveli sur la côte par un inconnu qui lui érigea
également un tombeau modeste, où une autre personne
fit inscrire :« Pour qui de temples regorgea, quelle
misère est celle de ce tombeau ! » Puis ce tombeau,
avec le temps, fut tout entier recouvert par le sable ;
toutes les statues de bronze, érigées ensuite en
l'honneur de Pompée par ses partisans, et qui avaient
été outragées puis transportées dans la partie secrète du
sanctuaire, furent recherchées et retrouvées, de mon
temps, lors d'un de ses voyages, par les soins de
l'empereur romain Hadrien, qui fit nettoyer le tombeau,
de façon à lui rendre son ancien lustre, et redresser les
statues de Pompée lui-même.
Ainsi se termina donc la vie de Pompée, qui vint à bout
des plus grandes guerres, rendit les plus grands services
à l'empire romain, fut pour cela nommé « Le Grand » ; il
n'avait jamais auparavant connu la défaite, mais était
resté invaincu et avait joui du plus grand succès depuis
sa prime jeunesse : car depuis l'âge de vingt-trois ans
jusqu'à celui de cinquante-huit, il disposa sans cesse
d'une puissance qui lui permit d'exercer le pouvoir de
façon absolue, bien qu'il eût, par contraste avec César,
la réputation de gouverner de façon républicaine.
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