Texte grec :
[2,84] Ὁ μὲν δὴ διὰ τάδε ἐς τὴν Αἴγυπτον ἔπλει· ἄρτι δ' ἐκπεσούσης ἀπ'
Αἰγύπτου Κλεοπάτρας, ἣ τῷ ἀδελφῷ συνῆρχε, καὶ στρατὸν ἀμφὶ
τὴν Συρίαν ἀγειρούσης, Πτολεμαῖος ὁ τῆς Κλεοπάτρας ἀδελφὸς
ἀμφὶ τὸ Κάσσιον τῆς Αἰγύπτου ταῖς Κλεοπάτρας ἐσβολαῖς
ἐφήδρευε, καί πως κατὰ δαίμονα ἐς τὸ Κάσσιον τὸ πνεῦμα τὸν
Πομπήιον κατέφερε. Θεασάμενος δὲ στρατὸν ἐπὶ τῆς γῆς πολὺν
ἔστησε τὸν πλοῦν καὶ εἴκασεν, ὅπερ ἦν, παρεῖναι τὸν βασιλέα.
Πέμψας τε ἔφραζε περὶ ἑαυτοῦ καὶ τῆς τοῦ πατρὸς φιλίας. Ὁ δὲ ἦν
μὲν περὶ τρισκαίδεκα ἔτη μάλιστα γεγονώς, ἐπετρόπευον δ' αὐτῷ
τὴν μὲν στρατιὰν Ἀχιλλᾶς, τὰ δὲ χρήματα Ποθεινὸς εὐνοῦχος· οἳ
βουλὴν προυτίθεντο περὶ τοῦ Πομπηίου. Καὶ παρὼν ὁ Σάμιος
Θεόδοτος ὁ ῥήτωρ, διδάσκαλος ὢν τοῦ παιδός, ἀθέμιστον εἰσηγεῖτο
ἔργον, ἐνεδρεῦσαι καὶ κτεῖναι Πομπήιον ὡς χαριουμένους Καίσαρι.
Κυρωθείσης δὲ τῆς γνώμης σκάφος εὐτελὲς ἐπ' αὐτὸν ἐπέμπετο, ὡς
τῆς θαλάσσης οὔσης ἁλιτενοῦς καὶ μεγάλαις ναυσὶν οὐκ εὐχεροῦς,
ὑπηρέται τέ τινες τῶν βασιλικῶν ἐνέβαινον ἐς τὸ σκάφος. Καὶ
Σεμπρώνιος, ἀνὴρ Ῥωμαῖος τότε μὲν τῷ βασιλεῖ, πάλαι δὲ αὐτῷ
Πομπηίῳ στρατευσάμενος, δεξιὰν ἔφερε παρὰ τοῦ βασιλέως τῷ
Πομπηίῳ καὶ ἐκέλευεν ὡς ἐς φίλον τὸν παῖδα διαπλεῦσαι. Ἅμα δὲ
ταῦτ' ἐγίγνετο, καὶ ὁ στρατὸς ὥσπερ ἐπὶ τιμῇ τοῦ Πομπηίου παρὰ
τὸν αἰγιαλὸν ἐξετάσσετο ἅπας, καὶ ὁ βασιλεὺς ἐν μέσῳ τῇ φοινικίδι
κατάδηλος ἦν περικειμένῃ.
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Traduction française :
[2,84] Pour ces raisons donc, Pompée se mit à voguer vers
l'Égypte. Mais Cléopâtre, qui partageait le pouvoir avec
son frère, venait de partir d'Égypte et rassemblait une
armée en Syrie, tandis que son frère Ptolémée se tenait
près du mont Casium, en Égypte, à guetter l'attaque de
Cléopâtre, et un dieu fit sans doute souffler le vent qui
amena Pompée à cet endroit. Ce dernier, à la vue d'une
grande armée sur la côte, arrêta sa traversée,
conjecturant à juste titre que le roi se trouvait là. Il
envoya des messagers annoncer son arrivée et rappeler
son amitié avec le père du roi. Celui-ci avait au plus
treize ans, et l'armée était dirigée pour son compte par
Achillas, les finances, par l'eunuque Pothinos ; ils tinrent
conseil à propos de Pompée. Et il se trouva là le rhéteur
Théodote de Samos, précepteur du jeune homme, pour
proposer l'action infâme de tendre un piège à Pompée et
de le tuer, afin d'entrer dans les bonnes grâces de César ;
son avis fut approuvé et on lui envoya une modeste
barque, en alléguant que la mer était peu profonde et
impraticable pour de grands bateaux ; quelques
serviteurs royaux montèrent à son bord, ainsi que
Sempronius, un Romain qui combattait alors pour le
compte du roi, mais qui auparavant avait servi sous
Pompée lui-même ; il présenta la main à Pompée de la
part du roi et l'invita à se rendre auprès du jeune homme
« en lequel il avait un ami » ; pendant ce temps, l'armée
tout entière s'était également disposée sur le rivage
comme pour faire honneur à Pompée, et le roi se trouvait
au milieu, discernable à la pourpre qui le couvrait.
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