Texte grec :
[2,83] XII. Ὁ δὲ Πομπήιος ἐκ Λαρίσσης ὁμοίῳ δρόμῳ μέχρι θαλάσσης
ἐπειχθεὶς σκάφους ἐπέβη σμικροῦ καὶ νεὼς παραπλεούσης
ἐπιτυχὼν ἐς Μιτυλήνην διέπλευσεν· ὅθεν τὴν γυναῖκα Κορνηλίαν
ἀναλαβὼν καὶ τριήρων τεσσάρων ἐπιβάς, αἳ αὐτῷ παρά τε Ῥοδίων
καὶ Τυρίων ἀφίκοντο, Κερκύρας μὲν καὶ τότε καὶ Λιβύης ὑπερεῖδεν,
ἔνθα αὐτῷ στρατὸς ἦν ἄλλος πολὺς καὶ ναυτικὸν ἀκραιφνές, ἐπὶ δὲ
τὴν ἕω φερόμενος ἐπὶ τὸν Παρθυαῖον ὡς δι' ἐκείνου πάντα
ἀναληψόμενος τὸ ἐνθύμημα ἐπέκρυπτε, μέχρι περὶ τὴν Κιλικίαν
μόλις ἐξέφερε τοῖς φίλοις. Οἱ δὲ αὐτὸν ἠξίουν φυλάσσεσθαι τὸν
Παρθυαῖον, ἐπιβεβουλευμένον τε ἔναγχος ὑπὸ Κράσσου καὶ
θυμούμενον ἔτι τῇ Κράσσου συμφορᾷ, μηδ' ἐς ἀκρατεῖς βαρβάρους
ἄγειν εὐπρεπῆ γυναῖκα Κορνηλίαν, Κράσσου μάλιστα
γεγενημένην. Δεύτερα δ' αὐτοῦ προθέντος περί τε Αἰγύπτου καὶ
Ἰόβα, Ἰόβα μὲν ὑπερεώρων ὡς ἀδόξου, ἐς δὲ τὴν Αἴγυπτον αὐτῷ
συνεφρόνουν, ἐγγύς τε οὖσαν καὶ μεγάλην ἀρχήν, ἔτι δὲ καὶ
εὐδαίμονα καὶ δυνατὴν ναυσὶ καὶ σίτῳ καὶ χρήμασι· τούς τε
βασιλεύοντας αὐτῆς, εἰ καὶ παῖδές εἰσι, πατρικοὺς εἶναι τῷ
Πομπηίῳ φίλους.
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Traduction française :
[2,83] Quant à Pompée, il se rendit à la même allure, de
Larissa jusqu'à la mer, monta dans une petite barque,
puis rejoignit un bateau qui passait à proximité, sur
lequel il vogua jusqu'à Mytilène, d'où il partit, en
compagnie de sa femme Cornélie, avec quatre trirèmes
que lui avaient envoyées les Rhodiens et les Tyriens ;
alors encore il se refusa à gagner Corfou, ainsi que
l'Afrique, où il disposait d'autres forces importantes et de
flottes intactes, et se dirigea vers l'Orient, du côté des
Parthes, pensant qu'il recevrait d'eux tout le nécessaire,
et il ne découvrit ce projet à ses amis qu'à la hauteur de
la Cilicie. Ils lui conseillèrent de se méfier des Parthes,
qui avaient récemment été pris en traître par Crassus, et
avaient gardé l'orgueil de l'avoir écrasé ; ils le
dissuadèrent d'emmener chez des barbares sans
retenue une belle femme comme Cornélie, qui, en plus,
avait été l'épouse de Crassus. Pompée proposa alors
comme seconde solution l'Égypte et Juba : ils rejetèrent
Juba, le jugeant peu sûr, et lui déclarèrent leur accord
pour l'Égypte, qui était proche et constituait un vaste
royaume, prospère de surcroît, et possédant en quantité
bateaux, ravitaillement et argent ; de plus, ses rois, bien
qu'étant encore des enfants, avaient hérité de leur père
des liens d'amitié avec Pompée.
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