Texte grec :
[2,80] Ὡς δὲ ἐνέδωκε τὸ λαιὸν τοῦ Πομπηίου, αὐτοὶ μὲν καὶ τότε βάδην
ὑπεχώρουν ἅμα καὶ συνεπλέκοντο, οἱ δὲ σύμμαχοι προτροπάδην
ἔφευγον ἄπρακτοι, βοῶντες· « Ἡσσήμεθα. » Καὶ τὰς σκηνὰς σφῶν
αὐτοὶ καὶ τὰ χαρακώματα ὡς ἀλλότρια προλαβόντες διέσπων καὶ
διήρπαζον ἐς τὴν φυγὴν ὅ τι δύναιντο ἐπάγεσθαι. Ἤδη δὲ καὶ τὸ
ἄλλο τῶν Ἰταλῶν ὁπλιτικὸν τῆς ἐπὶ τάδε ἥσσης αἰσθανόμενον
ὑπεχώρει κατὰ πόδα, πρῶτον ἐν κόσμῳ καὶ ἔτι ἐκ τῶν δυνατῶν
ἀμυνόμενοι· ἐπικειμένων δ' αὐτοῖς ὡς ἐν εὐπραξίᾳ τῶν πολεμίων
ἐστράφησαν ἐς φυγήν. Καὶ ὁ Καῖσαρ εὐμηχάνως δὴ τότε μάλιστα,
ἵνα μὴ συνέλθοιεν αὖθις μηδὲ τὸ ἔργον γένοιτο μάχης μιᾶς, ἀλλὰ
παντὸς τοῦ πολέμου, κήρυκας ἐς τὰς τάξεις πανταχοῦ
περιέπεμπεν, οἳ τοῖς νικῶσιν ἐκέλευον ἀψαυστεῖν τῶν ὁμοεθνῶν,
ἐπὶ δὲ τοὺς συμμάχους μόνους χωρεῖν. Καὶ τοῖς ἡττωμένοις
προσεπέλαζον παραινοῦντες ἀδεῶς ἑστάναι. Ἀνήρ τε παρ' ἀνδρὸς
ἐκμανθάνων τὸ κήρυγμα εἱστήκει· καὶ σύμβολον ἤδη τοῦτο τῶν
Πομπηίου στρατιωτῶν ἦν, τὸ ἀδεῶς ἑστάναι, τὰ ἄλλα ὡς Ἰταλῶν
ὁμοιοτρόπως ἐσκευασμένων τε καὶ φωνὴν ὁμοίαν ἀφιέντων.
Διεκθέοντες δ' αὐτοὺς οἱ τοῦ Καίσαρος τοὺς συμμάχους οὐ δυναμένους
ἀντέχειν ἀνῄρουν· καὶ ὁ πλεῖστος ἐνταῦθα ἐγίγνετο φόνος.
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Traduction française :
[2,80] Et quand l'aile gauche de Pompée commença à
céder, ses soldats, même alors, ne reculèrent que pied à
pied, tout en combattant, mais les alliés prirent la fuite
tête baissée, sans prendre part au combat, en criant :
« Nous sommes vaincus ! » Puis ils fondirent sur leurs
propres tentes et leur propres retranchements, comme
sur ceux de l'ennemi, les saccagèrent et les pillèrent afin
d'emporter pour leur fuite tout ce qu'ils pouvaient. Et le
reste des fantassins italiens, percevant la défaite en
cours plus loin, reculait pas à pas, et d'abord en bon
ordre et en continuant à se défendre autant qu'ils le
pouvaient ; mais, comme les ennemis, emportés par leur
succès, accentuaient leur pression sur eux, ils se mirent à fuir.
C'est alors que justement César eut l'excellente
idée, pour éviter qu'ils ne se reforment et pour que cette
opération décide non d'une seule bataille, mais de toute
la guerre, de dépêcher des hérauts partout au milieu des
rangs pour enjoindre aux vainqueurs d'épargner leurs
compatriotes et de s'en prendre seulement aux alliés ;
les hérauts s'approchèrent des vaincus pour leur
recommander de « ne pas avoir peur et de s'arrêter » ;
d'homme à homme on se transmettait ce message et on
s'arrêtait, et désormais c'était comme un mot de passe
que ce « ne pas avoir peur et s'arrêter », pour les soldats
de Pompée, qui, par ailleurs, étant italiens, étaient
équipés de la même façon et parlaient la même langue.
Se détournant d'eux, les soldats de César se mirent à
massacrer les alliés incapables de résister, et en firent là
un immense carnage.
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