Texte grec :
[2,50] Ὡς δέ οἱ πάντα ἦν ἕτοιμα, συναγαγὼν ὅσοι τε ἦσαν ἀπὸ τῆς
βουλῆς καὶ ἀπὸ τῶν καλουμένων ἱππέων καὶ τὸν στρατὸν ἅπαντα
ἐς ἐπήκοον, ἔλεξεν ὧδε· « Καὶ Ἀθηναῖοι τὴν πόλιν ἐξέλιπον, ὦ
ἄνδρες, ὑπὲρ ἐλευθερίας τοῖς ἐπιοῦσι πολεμοῦντες, οὐ τὰ οἰκήματα
πόλιν, ἀλλὰ τοὺς ἄνδρας εἶναι νομίζοντες· καὶ τόδε πράξαντες
ὀξέως αὐτὴν ἀνέλαβόν τε καὶ εὐκλεεστέραν ἀπέφηναν· καὶ ἡμῶν
αὐτῶν οἱ πρόγονοι Κελτῶν ἐπιόντων ἐξέλιπον τὸ ἄστυ, καὶ αὐτὸ
ἀνεσώσατο ἐξ Ἀρδεατῶν Κάμιλλος ὁρμώμενος. Πάντες τε οἱ εὖ
φρονοῦντες τὴν ἐλευθερίαν, ὅπῃ ποτ' ἂν ὦσιν, ἡγοῦνται πατρίδα.
Ὃ καὶ ἡμεῖς ἐνθυμούμενοι δεῦρο διεπλεύσαμεν, οὐ τὴν πατρίδα
ἐκλιπόντες, ἀλλ' ὑπὲρ αὐτῆς παρασκευασόμενοί τε καλῶς ἐνθάδε
καὶ ἀμυνούμενοι τὸν ἐκ πολλοῦ μὲν ἐπιβουλεύοντα αὐτῇ, διὰ δὲ
τοὺς δωροδοκοῦντας τὴν Ἰταλίαν ἄφνω καταλαβόντα. Ὃν ὑμεῖς
μὲν ἐψηφίσασθε εἶναι πολέμιον, ὁ δὲ καὶ νῦν ἡγεμόνας ἐς τὰ ἔθνη
τὰ ὑμέτερα περιπέμπει καὶ τῇ πόλει τινὰς ἐφίστησι καὶ ἑτέρους ἀνὰ
τὴν Ἰταλίαν· τοσῇδε τόλμῃ τὸν δῆμον ἀφαιρεῖται τὴν ἡγεμονίαν.
Καὶ εἰ τάδε πολεμῶν ἔτι καὶ δεδιὼς καὶ δίκην σὺν θεῷ δώσων
ἐξεργάζεται, τί χρὴ νικήσαντα προσδοκᾶν ἐκλείψειν ὠμότητος ἢ
βίας; Καὶ τάδε πράττοντι κατὰ τῆς πατρίδος σύνεισίν τινες
ἐωνημένοι χρημάτων ὧν ἐκεῖνος ἀπὸ τῆς ὑμετέρας Γαλατίας
πεπόρισται, δουλεύειν ἀντὶ τῆς πρὸς αὐτὸν ἐκεῖνον ἰσονομίας
αἱρούμενοι.
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Traduction française :
[2,50] Quand tous ses préparatifs furent achevés, il
rassembla tous les sénateurs, tous ceux qu'on nomme
« chevaliers », et l'armée tout entière à portée de voix, et
leur dit : « Les Athéniens aussi ont quitté leur cité,
citoyens, quand ils combattaient pour leur liberté contre
les envahisseurs, considérant que ce ne sont pas les
maisons qui font la cité mais les hommes ; et après avoir
procédé ainsi, ils n'ont pas tardé à la reprendre et à la
rendre plus glorieuse ; et nos propres ancêtres, lors de
l'invasion gauloise, ont abandonné la ville, qui fut sauvée
par Camille quand il prit l'offensive en partant d'Ardée. Et
tous les hommes raisonnables considèrent que c'est la
liberté, où qu'ils se trouvent, qu'est leur patrie. Telle est
la pensée qui nous a, nous aussi, fait prendre la mer
pour venir ici : nous n'avons pas abandonné notre patrie,
mais nous nous sommes bien préparés en cet endroit à
la servir et à résister à celui qui, depuis longtemps,
conspire contre elle, et auquel ses corrupteurs ont
permis de s'emparer brusquement de l'Italie, à un
homme que vous avez décrété ennemi public, et qui
maintenant envoie partout des gouverneurs dans les
provinces qui sont les vôtres, établit des magistrats dans
la Ville et d'autres en Italie. Telle est l'audace qui lui fait
retirer le gouvernement au peuple ; et s'il se conduit
ainsi, alors qu'il est encore en guerre, qu'il éprouve la
crainte de devoir et puissent les dieux y contribuer !
en subir le châtiment, que faut-il s'attendre, une fois
vainqueur, qu'il commette comme cruauté et comme
violence ? Et tandis qu'il agit de la sorte contre sa patrie,
il se trouve des gens pour être ses complices, achetés
avec l'argent qu'il s'est procuré sur votre province de
Gaule, et qui préfèrent le servir en esclaves plutôt que
d'être ses pairs.
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