Texte grec :
[2,44] VII. Καὶ τάδε μὲν ἦν ἀμφὶ τὸν Καίσαρα· Λιβύης δὲ Οὐᾶρος
Ἄττιος ἐστρατήγει τῷ Πομπηίῳ, καὶ Ἰόβας ὁ τῶν Μαυρουσίων
Νομάδων βασιλεὺς τῷ Οὐάρῳ συνεμάχει, Κουρίων δ' ὑπὲρ
Καίσαρος αὐτοῖς ἐκ Σικελίας ἐπέπλει δύο τέλεσι στρατοῦ καὶ ναυσὶ
δυώδεκα μακραῖς καὶ ὁλκάσι πολλαῖς. Ἰτύκῃ δὲ προσσχὼν ἐν μέν
τινι βραχείᾳ περὶ αὐτὴν ἱππομαχίᾳ τρέπεταί τινας τῶν Νομάδων
ἱππέας καὶ ὑπὸ τῆς στρατιᾶς ἐν τοῖς ὅπλοις ἔτι οὔσης αὐτοκράτωρ
ὑπέστη προσαγορευθῆναι. Ἔστι δὲ τιμὴ τοῖς στρατηγοῖς τόδε τὸ
προσαγόρευμα παρὰ τῶν στρατῶν, καθάπερ αὐτοῖς
ἐπιμαρτυρούντων ἀξίως σφῶν αὐτοκράτορας εἶναι· καὶ τήνδε τὴν
τιμὴν οἱ στρατηγοὶ πάλαι μὲν ἐπὶ πᾶσι τοῖς μεγίστοις ἔργοις
προσίεντο, νῦν δ' ὅρον εἶναι τῇδε τῇ εὐφημίᾳ πυνθάνομαι τὸ
μυρίους πεσεῖν. Ἔτι δὲ τοῦ Κουρίωνος ἐπὶ πλέοντος ἐκ Σικελίας, οἱ
ἐν τῇ Λιβύῃ. Νομίσαντες αὐτὸν διὰ δοξοκοπίαν ἀμφὶ τὸν χάρακα
τὸν Σκιπίωνος κατὰ δόξαν τῆς ἐκείνου μεγαλουργίας
στρατοπεδεύσειν, τὸ ὕδωρ ἐφάρμαξαν. Καὶ ἐλπίδος οὐ διήμαρτον· ὅ
τε γὰρ Κουρίων ἐστάθμευσεν ἐνταῦθα, καὶ ὁ στρατὸς εὐθὺς ἐνόσει,
πιοῦσί τε τὸ βλέμμα ἀμαυρὸν ἦν ὥσπερ ἐν ὁμίχλῃ, καὶ ὕπνος
ἐπεγίγνετο σὺν κάρῳ, μετὰ δ' αὐτὸν ἔμετοι τροφῆς ποικίλοι καὶ
σπασμὸς ὅλου τοῦ σώματος. Ὧν δὴ χάριν ὁ Κουρίων παρ' αὐτὴν
Ἰτύκην μετεστρατοπέδευε, δι' ἕλους ἰσχυροῦ τε καὶ μακροῦ τὸν
στρατόν, ἀσθενῆ διὰ τὴν ἀρρωστίαν γεγονότα, ἄγων. Ὡς δέ σφισιν
ἡ νίκη Καίσαρος ἡ περὶ τὴν Ἰβηρίαν ἀπηγγέλθη, ἀνεθάρρησάν τε
καὶ παρετάξαντο παρὰ τὴν θάλασσαν ἐν βραχεῖ χωρίῳ. Μάχης δὲ
καρτερᾶς γενομένης Κουρίωνος μὲν εἷς ἀνὴρ ἔπεσεν, Οὐάρου δὲ
ἑξακόσιοι, καὶ κατετρώθησαν ἔτι πλείονες.
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Traduction française :
[2,44] Pendant ce temps, alors qu'en Afrique Attius Varus
commandait pour le compte de Pompée, avec Juba, roi
de Mauritanie à ses côtés, Curion, au service de César,
s'embarqua de Sicile pour leur faire face, avec deux
légions, douze vaisseaux longs et de nombreux bateaux
de commerce. À son débarquement à Utique, lors d'un
petit engagement de cavalerie à proximité de la ville, il
mit en déroute quelques cavaliers numides et consentit à
être proclamé "imperator" par ses troupes encore en
armes : cette proclamation est un honneur accordé à
leurs généraux par les armées pour leur témoigner
qu'elles les jugent dignes d'être leurs chefs, et autrefois
les généraux recevaient cet honneur pour tous leurs plus
grands faits d'armes, alors que maintenant, m'a-t-on
appris, cette distinction n'est accordée qu'à partir de dix
mille ennemis tombés. Mais, tandis que Curion, venant
de Sicile, était encore en mer, ceux qui se trouvaient en
Afrique pensèrent que son amour de la gloire lui ferait
installer son camp près du retranchement de Scipion,
par désir de rivaliser avec la gloire de sa grande
prouesse, et ils empoisonnèrent l'eau. Leur attente ne fut
pas déçue : Curion s'établit effectivement là, et son
armée tomba immédiatement malade : quand ses
soldats avaient bu, leur vue se troublait, comme dans le
brouillard, puis ils tombaient dans un sommeil
léthargique, et ensuite venaient de nombreux
vomissements et des convulsions de tout le corps. À la
suite de cela, évidemment, Curion déménage son camp,
juste devant Utique, en menant son armée, épuisée par
la maladie, à travers un marais pénible et étendu. Mais
quand la victoire de César en Espagne fut annoncée,
elle reprit courage et se rangea pour la bataille dans un
étroit espace au bord de la mer. Lors du combat, qui fut
violent, Curion perdit un seul homme, tandis que Varus
en laissait six cents, et avait d'encore plus nombreux blessés.
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