Texte grec :
[2,40] Οἱ μὲν δὴ μετὰ τῶν ὑπάτων διεπεπλεύκεσαν ἐς τὸ Δυρράχιον, ὁ
δὲ Πομπήιος τὸν ὑπόλοιπον στρατὸν ἐς τὸ Βρεντέσιον ἀγαγὼν τάς
τε ναῦς ἀνέμενεν ἐπανελθεῖν, αἳ τοὺς ὑπάτους διέφερον, καὶ τὸν
Καίσαρα ἐπελθόντα ἀπὸ τῶν τειχῶν ἠμύνετο τήν τε πόλιν
διετάφρευε, μέχρι καταπλεύσαντος αὐτῷ τοῦ στόλου περὶ δείλην
ἑσπέραν ἀπέπλευσε, τοὺς εὐτολμοτάτους ἐπὶ τῶν τειχῶν
ὑπολιπών· οἳ καὶ αὐτοὶ νυκτὸς ἐρχομένης ἐξέπλεον οὐρίῳ
πνεύματι.
Καὶ Πομπήιος μὲν ὧδε μετὰ τοῦ στρατοῦ παντὸς ἐς Ἤπειρον
ἐκλιπὼν τὴν Ἰταλίαν διεπέρα· ὁ δὲ Καῖσαρ ἠπόρει μέν, ὅπῃ τραπείη
καὶ ὅθεν ἄρξαιτο τοῦ πολέμου, τὴν ὁρμὴν πανταχόθεν οὖσαν ἐς
τὸν Πομπήιον ὁρῶν, δείσας δὲ τοῦ Πομπηίου τὸν ἐν Ἰβηρίᾳ
στρατόν, πολύν τε ὄντα καὶ χρόνῳ γεγυμνασμένον, μή οἱ διώκοντι
τὸν Πομπήιον κατόπιν ἐπιγένοιτο, τόνδε μὲν αὐτὸς ἔγνω
προκαθελεῖν ἐς Ἰβηρίαν ἐλάσας, τὴν δὲ δύναμιν ἐς πέντ' ἐπιδιῄρει.
Καὶ τοὺς μὲν ἐν τῷ Βρεντεσίῳ, τοὺς δ' ἐν Ὑδροῦντι κατέλιπε, τοὺς δ'
ἐν Τάραντι, φύλακας εἶναι τῆς Ἰταλίας. Ἑτέρους δ' ἔπεμπεν ἅμα
Κοΐντῳ Οὐαλερίῳ, Σαρδὼ τὴν νῆσον καταλαβεῖν πυροφοροῦσαν·
καὶ κατέλαβον. Ἀσίνιός τε Πολλίων ἐς Σικελίαν πεμφθείς, ἧς
ἡγεῖτο Κάτων, πυνθανομένῳ τῷ Κάτωνι, πότερα τῆς βουλῆς ἢ τοῦ
δήμου δόγμα φέρων ἐς ἀλλοτρίαν ἀρχὴν ἐμβάλλοι, ὧδε
ἀπεκρίνατο· « Ὁ τῆς Ἰταλίας κρατῶν ἐπὶ ταῦτά με ἔπεμψε. »
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Traduction française :
[2,40] Ainsi donc, les soldats qu'accompagnaient les
consuls avaient effectué la traversée pour Dyrrachium,
tandis que Pompée amenait le reste de son armée à
Brindes et attendait le retour des bateaux qui avaient
transporté les consuls ; et quand César survint, il lui
résista depuis les remparts et fit aménager un
retranchement autour de la ville ; enfin sa flotte arriva et
il embarqua en début de soirée, laissant ses hommes les
plus hardis sur les remparts. Puis ceux-ci, à la nuit
tombante, profitèrent d'un vent favorable pour prendre
eux aussi la mer.
Et c'est ainsi que Pompée, avec toute son armée, quitta
l'Italie pour passer en Épire. César, lui, ne savait pas
trop où se diriger ni par où commencer la guerre, voyant
que, de tous les côtés, on penchait pour Pompée ; il
craignait, par ailleurs, l'armée de Pompée en Espagne,
nombreuse et longuement expérimentée, redoutant
qu'elle ne surgisse sur ses arrières alors qu'il poursuivait
Pompée, et il décida de la devancer en partant
immédiatement pour l'Espagne, après avoir divisé ses
troupes en cinq. Il en laissa une partie à Brindes, une
autre à Hydrus, une autre encore à Tarente, pour garder
l'Italie. Il envoya une autre troupe, avec Quintus Valerius,
s'emparer de la Sardaigne, une île fertile en céréales. Et
Asinius Pollion fut envoyé en Sicile, où Caton était
gouverneur ; comme Caton lui demandait si c'était du
Sénat ou du peuple qu'émanait le décret par lequel il
venait occuper les fonctions d'un autre, il lui répliqua :
« C'est le maître de l'Italie qui m'a envoyé faire cela. » Et
Caton, après s'être contenté de répondre que, pour
épargner ses subordonnés, il ne lui résisterait pas sur
place; s'embarqua pour Corfou, et, de Corfou, alla
rejoindre Pompée.
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