Texte grec :
[2,17] Ὁ δὲ Καῖσαρ ἔν τε Κελτοῖς καὶ Βρεττανοῖς πολλὰ καὶ λαμπρὰ
εἰργασμένος, ὅσα μοι περὶ Κελτῶν λέγοντι εἴρηται, πλούτου γέμων
ἐς τὴν ὅμορον τῇ Ἰταλίᾳ Γαλατίαν, τὴν ἀμφὶ τὸν Ἠριδανὸν
ποταμόν, ἧκεν, ἐκ συνεχοῦς πολέμου τὸν στρατὸν ἀναπαύσων ἐπ'
ὀλίγον. Ὅθεν αὐτῷ περιπέμποντι ἐς Ῥώμην πολλὰ πολλοῖς
χρήματα αἵ τε ἐτήσιοι ἀρχαὶ παρὰ μέρος ἀπήντων καὶ οἱ ἄλλως
ἐπιφανεῖς ὅσοι τε ἐς ἡγεμονίας ἐθνῶν ἢ στρατοπέδων ἐξῄεσαν, ὡς
ἑκατὸν μέν ποτε καὶ εἴκοσι ῥάβδους ἀμφ' αὐτὸν γενέσθαι,
βουλευτὰς δὲ πλείους διακοσίων, τοὺς μὲν ἀμειβομένους ὑπὲρ τῶν
ἤδη γεγονότων, τοὺς δὲ χρηματιουμένους, τοὺς δ' ἄλλο τι
τοιουτότροπον αὑτοῖς ἐξεργασομένους. Πάντα γὰρ ἤδη διὰ τούτου
ἐπράσσετο στρατιᾶς τε πολλῆς οὕνεκα καὶ δυνάμεως χρημάτων καὶ
σπουδῆς ἐς ἅπαντας φιλανθρώπου. Ἀφίκοντο δ' αὐτῷ καὶ
Πομπήιος καὶ Κράσσος, οἱ κοινωνοὶ τῆς δυναστείας. Καὶ αὐτοῖς
βουλευομένοις ἔδοξε Πομπήιον μὲν καὶ Κράσσον αὖθις ὑπατεῦσαι,
Καίσαρι δ' ἐς τὴν ἡγεμονίαν ὧν εἶχεν ἐθνῶν, ἄλλην ἐπιψηφισθῆναι
πενταετίαν.
Ὧδε μὲν ἀπ' ἀλλήλων διεκρίθησαν, Πομπηίῳ δ' ἐς τὴν ὑπατείαν
ἀντιπαρήγγελλε Δομίτιος Αἰνόβαρβος· καὶ τῆς κυρίας ἡμέρας
ἄμφω κατῄεσαν ἔτι νυκτὸς ἐς τὸ πεδίον ἐς τὴν χειροτονίαν. Τῶν δ'
ἀμφ' αὐτοὺς ἔριδες ἦσαν καὶ συνεπλέκοντο, μέχρι τις τὸν Δομιτίου
δᾳδοῦχον ἐπάταξε ξίφει. Καὶ φυγὴ μετὰ τοῦτο ἦν, Δομίτιός τε
αὐτὸς ἐς τὴν οἰκίαν διεσῴζετο μόλις, καὶ Πομπηίου τὴν ἐσθῆτά
τινες ἡἡμαγμένην ἔφερον οἴκαδε. Παρὰ τοσοῦτον ἑκάτερος ἦλθε
κινδύνου.
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Traduction française :
[2,17] Quant à César, après avoir accompli de nombreuses
campagnes brillantes en Gaule et en Bretagne, que j'ai
toutes relatées dans mon livre consacré à la Gaule, il
arriva, regorgeant de richesses, dans la partie de la
Gaule frontalière de l'Italie, celle qui s'étend autour du
Pô, pour donner un peu de repos à son armée après une
guerre ininterrompue. De là, il envoya à profusion à
Rome quantité d'argent à quantité d'individus, et les
magistrats annuels lui rendirent visite à tour de rôle, ainsi
que toutes sortes de personnages connus, et tous ceux
qui partaient commander des provinces ou des armées,
de sorte qu'il y eut parfois cent vingt faisceaux auprès de
lui, plus de deux cents sénateurs, les uns remerciant
pour ce qui s'était déjà fait, d'autres venus pour
demander de l'argent, d'autres encore pour arranger à
leur profit quelque affaire analogue. Tout se faisait
désormais par lui, à cause de l'importance de son
armée, de la puissance que lui donnait sa richesse, et de
son obligeance cordiale à l'égard de tout le monde. Il
reçut aussi la visite de Pompée et de Crassus, avec
lesquels il partageait le pouvoir. Après délibération, ils
décidèrent que Pompée et Crassus exerceraient de
nouveau le consulat, tandis que l'on ferait voter pour
César une autre période de cinq ans au gouvernement
des provinces qui étaient alors les siennes.
C'est dans ces dispositions qu'ils se séparèrent. Mais
Pompée, pour le consulat, se heurta à la candidature de
Domitius Ahenobarbus ; et le jour décisif, tous deux
descendirent avant la fin de la nuit au Champ de Mars
pour le vote. Mais leurs partisans se querellèrent et en
vinrent aux mains ; pour finir, le porteur de torche de
Domitius reçut un coup d'épée. Ce fut alors la fuite :
Domitius lui-même eut du mal à se réfugier dans sa
maison, et le manteau de Pompée fut rapporté chez lui
taché de sang. Si grand fut le péril auquel chacun des
deux hommes échappa !
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