HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

APPIEN d'Alexandrie, Histoire romaine - Les guerres civiles, livre II

θρῆνοι



Texte grec :

[2,146] Τοιάδε εἰπὼν τὴν ἐσθῆτα οἷά τις ἔνθους ἀνεσύρατο, καὶ περιζωσάμενος ἐς τὸ τῶν χειρῶν εὔκολον, τὸ λέχος ὡς ἐπὶ σκηνῆς περιέστη κατακύπτων τε ἐς αὐτὸ καὶ ἀνίσχων, πρῶτα μὲν ὡς θεὸν οὐράνιον ὕμνει καὶ ἐς πίστιν θεοῦ γενέσεως τὰς χεῖρας ἀνέτεινεν, ἐπιλέγων ὁμοῦ σὺν δρόμῳ φωνῆς πολέμους αὐτοῦ καὶ μάχας καὶ νίκας καὶ ἔθνη, ὅσα προσποιήσειε τῇ πατρίδι, καὶ λάφυρα, ὅσα πέμψειεν, ἐν θαύματι αὐτῶν ἕκαστα ποιούμενος καὶ συνεχῶς ἐπιβοῶν· « Μόνος ὅδε ἀήττητος ἐκ πάντων τῶν ἐς χεῖρας αὐτῷ συνελθόντων ». « Σὺ δ', ἔφη, καὶ μόνος ἐκ τριακοσίων ἐτῶν ὑβρισμένῃ τῇ πατρίδι ἐπήμυνας, ἄγρια ἔθνη τὰ μόνα ἐς Ῥώμην ἐμβαλόντα καὶ μόνα ἐμπρήσαντα αὐτὴν ἐς γόνυ βαλών. » Πολλά τε ἄλλα ἐπιθειάσας τὴν φωνὴν ἐς τὸ θρηνῶδες ἐκ τοῦ λαμπροτέρου μετεποίει καὶ ὡς φίλον ἄδικα παθόντα ὠδύρετο καὶ ἔκλαιε καὶ ἠρᾶτο τὴν ἑαυτοῦ ψυχὴν ἐθέλειν ἀντιδοῦναι τῆς Καίσαρος. Εὐφορώτατα δὲ ἐς τὸ πάθος ἐκφερόμενος τὸ σῶμα τοῦ Καίσαρος ἐγύμνου καὶ τὴν ἐσθῆτα ἐπὶ κοντοῦ φερομένην ἀνέσειε, λελακισμένην ὑπὸ τῶν πληγῶν καὶ πεφυρμένην αἵματι αὐτοκράτορος. Ἐφ' οἷς ὁ δῆμος οἷα χορὸς αὐτῷ πενθιμώτατα συνωδύρετο καὶ ἐκ τοῦ πάθους αὖθις ὀργῆς ἐνεπίμπλατο. Ὡς δ' ἐπὶ τοῖς λόγοις ἕτεροι θρῆνοι μετὰ ὠὠδῆς κατὰ πάτριον ἔθος ὑπὸ χορῶν ἐς αὐτὸν ᾖδοντο καὶ τὰ ἔργα αὖθις αὐτοῦ καὶ τὸ πάθος κατέλεγον καί που τῶν θρήνων αὐτὸς ὁ Καῖσαρ ἐδόκει λέγειν, ὅσους εὖ ποιήσειε τῶν ἐχθρῶν ἐξ ὀνόματος, καὶ περὶ τῶν σφαγέων αὐτῶν ἐπέλεγεν ὥσπερ ἐν θαύματι· « Ἐμὲ δὲ καὶ τούσδε περισῶσαι τοὺς κτενοῦντάς με, » οὐκ ἔφερεν ἔτι ὁ δῆμος, ἐν παραλόγῳ ποιούμενος τὸ πάντας αὐτοῦ τοὺς σφαγέας χωρὶς μόνου Δέκμου, αἰχμαλώτους ἐκ τῆς Πομπηίου στάσεως γενομένους, ἀντὶ κολάσεων ἐπὶ ἀρχὰς καὶ ἡγεμονίας ἐθνῶν καὶ στρατοπέδων προαχθέντας ἐπιβουλεῦσαι, Δέκμον δὲ καὶ παῖδα αὐτῷ θετὸν ἀξιωθῆναι γενέσθαι.

Traduction française :

[2,146] Après ces propos, il déchira sa toge, comme un illuminé, s'en ceignit de façon à avoir les mains libres, et se plaça près du cercueil, comme au théâtre, se penchant vers lui, puis se relevant ; il commença à célébrer César comme un dieu du ciel, et, étendant les mains vers le haut pour attester sa naissance divine, énuméra en même temps, d'une voix précipitée, ses guerres, ses batailles, ses victoires, toutes les provinces qu'il avait adjointes à l'empire de sa patrie, les dépouilles qu'il avait envoyées, exaltant chacun de ces hauts faits, et ne cessant de crier : « Lui seul est resté invaincu face à tous ceux qui l'ont combattu » et « Toi seul aussi as su venger, trois cents ans après, ta patrie outragée, en mettant à genoux les peuples, sauvages qui avaient été les seuls à envahir Rome et à la brûler. » Après encore bien d'autres propos tenus dans cet état d'illumination, il fit passer sa voix du ton éclatant à celui de la lamentation, déplorant un ami victime d'un coup injuste, versant des larmes, assurant dans un voeu qu'il voulait bien échanger sa vie contre celle de César. Puis, passant habilement au registre du pathétique, il découvrit le corps de César, accrocha la toge de celui-ci au bout d'une pique et l'agita, percée par les coups et trempée par le sang de l’imperator. À ce spectacle, le peuple, comme un choeur tragique, joignit très douloureusement ses lamentations aux siennes, et, après avoir épanché sa souffrance, se remplit de nouveau de colère. Comme, après le discours, on chantait en choeur, suivant la coutume ancestrale, d'autres lamentations accompagnées de chants funèbres, il reprit l'évocation de ses hauts faits et de sa triste fin, et quelque part au milieu des chants de deuil, on eut l'impression que César lui-même appelait par leur nom tous les adversaires qu'il avait bien traités, et qu'il ajoutait, à propos de ses assassins, comme avec étonnement : « Et dire que j'ai sauvé ceux-là même qui m'ont tué ! » Le peuple commençait à perdre patience, trouvant scandaleux que tous les assassins qui, excepté Decimus, avaient été capturés comme partisans de Pompée, puis, au lieu d'être châtiés, promus par César à des magistratures et à des commandement de provinces et d'armées, eussent ensuite conspiré contre lui, et que Decimus, lui, eût même été retenu par César pour devenir son fils adoptif.





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Dernière mise à jour : 29/09/2006