HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

APPIEN d'Alexandrie, Histoire romaine - Les guerres civiles, livre II

δεκάτην



Texte grec :

[2,140] Ἐπισημηναμένων δὲ πολλῶν « Εὖ γε, εἶπεν, ὦ ἄνδρες, τοῖς ἄλλοις ἐποιήσατε συνελθόντες. Χρὴ δὲ ὑμᾶς, τὰ εἰκότα τιμωμένους τε καὶ περιποιουμένους ἐκ τῆς πατρίδος, τὰ ἴσα τὴν ἐκπέμπουσαν ἀντιγεραίρειν. Ὑμᾶς δὲ ὁ δῆμος ἔδωκεν ἐπὶ Κελτοὺς καὶ Βρεττανοὺς τῷ Καίσαρι, καὶ ἀριστεύοντας ἔδει τιμῶν καὶ ἀριστείων τυχεῖν. Ὁ δὲ ὑμᾶς τοῖς ὅρκοις προλαβὼν ἐπήγαγε μὲν ἐπὶ τὴν πόλιν μάλ' ἀβουλοῦντας, ἐπήγαγε δὲ τοῖς ἀρίστοις τῶν πολιτῶν ἐς Λιβύην ὀκνοῦντας ὁμοίως. Εἰ μὴν δὲ μόνα ταῦτα ὑμῖν ἐπέπρακτο, ᾐδεῖσθε ἂν ἴσως ἐπὶ τοιούτοις αἰτεῖν ἀριστεῖα· ἐπεὶ δὲ οὐδεὶς φθόνος ἢ χρόνος ἢ ἀνθρωπίνη λήθη τὰ ἐπὶ Κελτοῖς καὶ Βρεττανοῖς ὑμῶν ἔργα σβέσει, ὑπὲρ τούτων ὑμῖν ἐστι τὰ ἀριστεῖα· ἃ καὶ τοῖς πάλαι στρατευομένοις ὁ δῆμος ἐδίδου, οἰκείων μὲν ἀνδρῶν ἢ ἀναμαρτήτων οὔ ποτε γῆν ἀφαιρούμενος οὐδ' ἑτέροις ἐπινέμων τὰ ἀλλότρια οὐδ' ἡγούμενος δεῖν ἀμείβεσθαι δι' ἀδικημάτων. « Τῶν δὲ πολεμίῳν ὅτε κρατήσαιεν, οὐδὲ τούτων ἅπασαν τὴν γῆν ἀφηροῦντο, ἀλλὰ ἐμερίζοντο καὶ ἐς τὸ μέρος ᾤκιζον τοὺς ἐστρατευμένους, φύλακας εἶναι τῶν πεπολεμηκότων· καὶ οὐκ ἀρκούσης ἐνίοτε τῆς δορικτήτου γῆς καὶ τὴν δημοσίαν ἐπένεμον ἢ ἐωνοῦντο ἑτέραν. Οὕτω μὲν ὑμᾶς ὁ δῆμος συνῴκιζεν ἀλύπως ἅπασι· Σύλλας δὲ καὶ Καῖσαρ, οἱ σὺν ὅπλοις ἐς τὴν πατρίδα ὡς πολεμίαν ἐμβαλόντες, ἐπὶ αὐτῇ τῇ πατρίδι φρουρῶν καὶ δορυφόρων δεόμενοι, οὔτε διέλυσαν ὑμᾶς ἐς τὰς πατρίδας, οὔτε γῆν ὑμῖν ἐωνοῦντο ἢ τὴν τῶν δεδημευμένων ἀνδρῶν ἐπένεμον, οὔτε τὰς τιμὰς τοῖς ἀφαιρουμένοις ἐς παρηγορίαν ἐδίδοσαν, πολλὰ μὲν ἐκ τῶν ταμιείων ἔχοντες, πολλὰ δὲ ἐκ τῶν δεδημευμένων, ἀλλὰ τὴν Ἰταλίαν οὐδὲν ἁμαρτοῦσαν οὐδὲ ἀδικοῦσαν πολέμου νόμῳ καὶ λῃστηρίου νόμῳ τήν τε γῆν ἀφῃροῦντο καὶ οἰκίας καὶ τάφους καὶ ἱερά, ὧν οὐδὲ τοὺς ἀλλοφύλους πολεμίους ἀφῃρούμεθα, ἀλλὰ δεκάτην αὐτοῖς μόνην καρπῶν ἐπετάσσομεν.

Traduction française :

[2,140] Beaucoup s'étant fait connaître, il leur dit : « Vous avez bien fait, messieurs, de vous joindre aux autres pour venir ici. Et il faut, puisque vous recevez de la patrie les honneurs et les avantages qui vous reviennent, que vous rendiez des honneurs équivalents à celle qui vous envoie : or le peuple vous avait confiés à César pour lutter contre les Celtes et les Bretons, et vous vous êtes comportés brillamment, méritant par là honneurs et récompenses ; mais César s'est servi de vos serments pour vous faire marcher, tout à fait à contrecoeur, contre la Ville, puis il vous a menés en Afrique contre les meilleurs des citoyens, alors que vous hésitiez pareillement. Et si vous n'aviez accompli que ces seuls exploits, vous auriez peut-être des scrupules à demander des récompenses pour eux. Mais puisque ni la rancoeur ni le temps ni l'oubli des hommes n'éteindront le souvenir de vos prouesses contre les Celtes et les Bretons, vous avez droit pour celles-là aux récompenses que le peuple donnait également aux vétérans d'autrefois, sans jamais priver de leur terre des compatriotes ou des innocents, sans distribuer aux uns les biens des autres, considérant qu'il ne convenait pas de récompenser des services en commettant des injustices. Et même les ennemis dont ils étaient victorieux ne se voyaient pas dépossédés de toutes leurs terres, nos ancêtres n'en prenaient qu'une partie, sur laquelle ils installaient les vétérans pour en faire les gardiens des vaincus ; et quand il arrivait que la terre conquise fût insuffisante, ils cédaient une part du domaine public et même ils achetaient d'autres terres. C'est ainsi que le peuple vous établissait dans des colonies sans léser personne. Mais Sylla, puis César, qui ont envahi en armes leur patrie comme un territoire ennemi, avaient besoin contre elle de gardes et de garnisons ; et donc, au lieu de vous renvoyer dans vos foyers, de vous acheter des terres ou de vous distribuer celles qui avaient été confisquées à certains, sans non plus accorder de compensations aux citoyens spoliés, alors même que le trésor était plein et que les confiscations aussi avaient rempli leurs caisses, ils soumirent l'Italie, à laquelle ils n'avaient à reprocher ni faute ni manquement, à la loi de la guerre, ou plutôt à celle du brigandage, en la dépouillant de terres, de maisons, de tombeaux et de temples — ce que nous n'avions pas même coutume d'imposer à des ennemis étrangers, nous limitant à exiger d'eux le dixième de leurs récoltes.





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Dernière mise à jour : 29/09/2006