Texte grec :
[2,136] XIX. Ἐκβοήσας οὖν ὁ Πείσων ὅτι μέγιστον καὶ τοὺς ὑπάτους ἔτι
παροῦσάν οἱ τὴν βουλὴν ἀξιώσας συναγαγεῖν, εἶπεν· « Οἱ τύραννον
λέγοντες ἕνα ἀνῃρηκέναι τοσοίδε ἡμῶν ἀνθ' ἑνὸς ἤδη τυραννοῦσιν·
οἳ θάπτειν με κωλύουσι τὸν ἀρχιερέα καὶ τὰς διαθήκας ἀπειλοῦσι
προφέροντι καὶ τὴν οὐσίαν δημεύουσιν αὖθις ὡς τυράννου. Καὶ τὰ
μὲν ἐπὶ τούτοις αὐτῷ πεπραγμένα κεκύρωται· ἃ δὲ ἐφ' ἑαυτῷ
κατέλιπεν, ἀκυροῦσιν, οὐ Βροῦτος ἔτι οὐδὲ Κάσσιος, ἀλλ' οἱ
κἀκείνους ἐς τόνδε τὸν ὄλεθρον ἐκριπίσαντες. Τῆς μὲν οὖν ταφῆς
ὑμεῖς ἐστε κύριοι, τῶν δὲ διαθηκῶν ἐγώ· καὶ οὔποτε ἃ ἐπιστεύθην
προδώσω, πρὶν κἀμέ τις ἐπανέλῃ. » Θορύβου δὲ καὶ ἀγανακτήσεως
γενομένης παρὰ πάντων, καὶ μάλιστα τῶν τι καὶ ἐλπιζόντων ἐκ
τῶν διαθηκῶν αὑτοῖς ἔσεσθαι, τάς τε διαθήκας ἐς τὸ μέσον ἔδοξε
προφέρειν καὶ θάπτειν τὸν ἄνδρα δημοσίᾳ. Καὶ ἐπὶ τοῖσδε ἡ βουλὴ
διελύθη.
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Traduction française :
[2,136] Pison, alors, criant de toute sa voix, demanda aux
consuls de faire reprendre la séance, puisque les
sénateurs étaient encore là, et il déclara : « Les gens qui
prétendent avoir supprimé un tyran tiennent désormais
contre nous le rôle de plusieurs tyrans au lieu d'un seul :
ils m'interdisent d'enterrer le Grand Pontife, profèrent
des menaces à mon encontre si je rends public son
testament et veulent confisquer sa fortune pour la rendre
au trésor public, encore une fois comme si c'était celle
d'un tyran. Or les actes accomplis par César en leur
faveur ont été ratifiés, mais les dispositions qu'il a prises
pour lui-même, ces gens-là veulent les annuler, et il ne
s'agit plus de Brutus et de Cassius, mais des hommes
qui ont précipité ces derniers dans l'abîme que vous
savez. Pour finir, si, pour ses funérailles, vous êtes
maîtres de décider, pour son testament, c'est moi, et
jamais je ne livrerai ce qui m'a été confié avant que, moi
aussi, on ne m'assassine. » Le trouble et l'indignation
éclatèrent de toute part, surtout parmi ceux qui
espéraient qu'il y aurait aussi quelque chose pour eux
dans le testament ; on décida donc de donner lecture
publique du testament et d'organiser des funérailles
officielles pour César. Ensuite le Sénat se sépara.
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