Texte grec :
[2,116] Φερομένου δὲ ἤδη τοῦ Καίσαρος, τῶν οἰκείων τις αὐτῷ περὶ
τῆσδε τῆς ἐπιβουλῆς μαθὼν ἔθει μηνύσων, ὃ ἔμαθεν. Καὶ ὁ μὲν ἐς
Καλπουρνίαν ἦλθε καὶ τοσόνδε μόνον εἰπών, ὅτι χρῄζοι Καίσαρος
ὑπὲρ ἔργων ἐπειγόντων, ἀνέμενεν αὐτὸν ἐπανελθεῖν ἀπὸ τοῦ
βουλευτηρίου, οὐκ εἰς τέλος ἄρα τὰ γιγνόμενα πάντα πεπυσμένος.
Ὁ δ' ἐν Κνίδῳ γεγονὼς αὐτῷ ξένος Ἀρτεμίδωρος ἐς τὸ βουλευτήριον
ἐσδραμὼν εὗρεν ἄρτι ἀναιρούμενον. Ὑπὸ δ' ἄλλου καὶ βιβλίον περὶ
τῆς ἐπιβουλῆς ἐπιδοθὲν αὐτῷ προθυομένῳ τοῦ βουλευτηρίου καὶ
εὐθὺς ἐσιόντι, μετὰ χεῖρας εὑρέθη τεθνεῶτος. Ἄρτι δ' ἐκβαίνοντι
τοῦ φορείου Λαίνας, ὁ τοῖς ἀμφὶ τὸν Κάσσιον πρὸ ὀλίγου
συνευξάμενος, ἐντυχὼν διελέγετο ἰδίᾳ μετὰ σπουδῆς. Καὶ τοὺς μὲν
ἥ τε ὄψις αὐτίκα τοῦ γιγνομένου κατέπλησσε καὶ τὸ μῆκος τῆς
ἐντεύξεως, καὶ διένευον ἀλλήλοις διαχρήσασθαι σφᾶς αὐτοὺς πρὸ
συλλήψεως· προϊόντος δὲ τοῦ λόγου τὸν Λαίναν ὁρῶντες οὐ
μηνύοντι μᾶλλον ἢ περί του δεομένῳ καὶ λιπαροῦντι ἐοικότα,
ἀνέφερον, ὡς δ' ἐπὶ τῷ λόγῳ καὶ ἀσπασάμενον εἶδον,
ἀνεθάρρησαν. Ἔθος δ' ἐστὶ τοῖς ἄρχουσιν ἐς τὴν βουλὴν ἐσιοῦσιν
οἰωνίζεσθαι προσιοῦσι. Καὶ πάλιν τῶν ἱερῶν ἦν τῷ Καίσαρι τὸ μὲν
πρῶτον ἄνευ καρδίας ἤ, ὡς ἕτεροι λέγουσιν, ἡ κεφαλὴ τοῖς
σπλάγχνοις ἔλειπε. Καὶ τοῦ μάντεως εἰπόντος θανάτου τὸ σημεῖον
εἶναι, γελάσας ἔφη τοιοῦτον αὑτῷ καὶ περὶ Ἰβηρίαν γενέσθαι
πολεμοῦντι Πομπηίῳ. Ἀποκριναμένου δὲ τοῦ μάντεως, ὅτι καὶ τότε
κινδυνεύσειε λαμπρῶς καὶ νῦν ἐπιθανατώτερον εἴν τὸ σημεῖον,
αὖθις αὐτὸν ὁ Καῖσαρ ἐκέλευε θύεσθαι. Καὶ οὐδενὸς οὐδ' ὣς
καλλιερουμένου, τὴν βουλὴν βραδύνουσαν αἰδούμενος καὶ ὑπὸ τῶν
ἐχθρῶν ὡς φίλων ἐπειγόμενος ἐσῄει τῶν ἱερῶν καταφρονήσας·
χρῆν γὰρ ἃ ἐχρῆν Καίσαρι γενέσθαι.
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Traduction française :
[2,116] La litière de César était déjà en chemin qu'un de
ses familiers, qui avait eu vent du complot courut pour
dénoncer ce qu'il savait. Quand il arriva chez Calpurnia,
il se contenta de dire qu'il voulait voir César pour des
affaires urgentes, et il attendit son retour du sénat, ce qui
montre qu'il n'était pas pleinement informé des
événements en cours. Par ailleurs, un homme qui avait
reçu César chez lui à Cnide, Artémidore, se précipita au
sénat pour le trouver qui venait d'être assassiné. Un
autre personnage lui avait remis un rouleau traitant du
complot tandis qu'il sacrifiait devant le sénat : mais il
entra tout de suite, et le message fut trouvé dans sa
main après sa mort. Dès son entrée, Laenas, celui qui
avait quelques instants auparavant exprimé ses voeux
auprès de Cassius, vint à sa litière et se mit à l'entretenir
en particulier, et avec empressement. A la vue de ce qui
se passait, les conjurés furent aussitôt saisis d'une
terreur que renforçait la longueur de la conversation, et
ils s'entendaient par signes pour se suicider avant d'être
arrêtés ; mais comme le dialogue se prolongeait, ils
virent que Laenas n'avait pas l'air de procéder à une
dénonciation, mais plutôt de demander une faveur et
d'insister ; ils respirèrent, et quand, à la suite de
l'entretien, ils virent Laenas le saluer encore, ils reprirent
courage. C'est, d'autre part, l'habitude pour les
magistrats qui se rendent au sénat de prendre les
auspices au moment de leur entrée. Et de nouveau la
première des victimes de César se révéla dépourvue de
coeur, ou, selon certains, il lui manquait la partie
supérieure des entrailles. Et comme le devin lui disait
qu'il s'agissait d'un présage de mort, il répondit en riant
que la même chose lui était déjà arrivée en Espagne
durant la guerre contre Pompée ; le devin répliqua qu'en
ce temps-là aussi il l'avait échappé belle, et que cette
fois le présage était beaucoup plus funeste : César
ordonna de refaire le sacrifice. Puis, bien qu'aucune
victime ne fût de meilleur augure, ayant scrupule à faire
attendre le Sénat, et pressé par ses adversaires se
présentant en amis, il entra sans tenir compte des
sacrifices. Car il fallait qu'il arrivât à César ce qui devait
lui arriver.
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