Texte grec :
[2,111] Ἐξιέναι δ' αὐτὸν μέλλοντα πρὸ τετάρτης ἡμέρας οἱ ἐχθροὶ
κατέκανον ἐν τῷ βουλευτηρίῳ, εἴτε διὰ ζῆλον εὐτυχίας τε καὶ
δυνάμεως ὑπερόγκου πάνυ γενομένης, εἴθ', ὡς ἔφασκον αὐτοί, τῆς
πατρίου πολιτείας ἐπιθυμίᾳ, εὖ γὰρ ᾖδεσαν αὐτόν, μὴ καὶ τάδε τὰ
ἔθνη προσλαβὼν ἀναμφιλόγως γένοιτο βασιλεύς. Ταύτης δὲ
σκοπῶν ἡγοῦμαι τῆς προσθήκης ἀφορμὴν λαβεῖν ἐγχειρήσεως, ἐς
ὄνομα μόνον αὐτοῖς διαφερούσης, ἔργῳ δὲ καὶ τοῦ δικτάτορος ὄντος
ἀκριβῶς βασιλέως. Συνεστήσαντο δὲ τὴν ἐπιβουλὴν μάλιστα δύο
ἄνδρε, Μᾶρκός τε Βροῦτος, ὁ Καιπίων ἐπίκλην, Βρούτου τοῦ κατὰ
Σύλλαν ἀνῃρημένου παῖς αὐτῷ τε Καίσαρι προσφυγὼν ἐκ τοῦ κατὰ
Φάρσαλον ἀτυχήματος, καὶ Γάιος Κάσσιος, ὁ τὰς τριήρεις κατὰ τὸν
Ἑλλήσποντον ἐγχειρίσας τῷ Καίσαρι, οἵδε μὲν ἄμφω τῆς Πομπηίου
μοίρας γεγονότε, τῶν δ' αὐτῷ Καίσαρι φιλτάτων Δέκμος Βροῦτος
Ἀλβῖνος, ἅπαντες αἰεὶ παρὰ Καίσαρι τιμῆς καὶ πίστεως
χρηματίζοντες ἄξιοι· οἷς γε καὶ πράξεις ἐνεχείρισε μεγίστας καὶ ἐπὶ
τὸν ἐν Λιβύῃ πόλεμον ἀπιὼν στρατεύματα ἔδωκε καὶ τὴν Κελτικὴν
ἐπέτρεψε, τὴν μὲν ὑπὲρ Ἄλπεων Δέκμῳ, τὴν δ' ἐντὸς Ἄλπεων Βρούτῳ.
|
|
Traduction française :
[2,111] Alors qu'il s'apprêtait à partir, quatre jours avant,
ses ennemis l'assassinèrent au siège du Sénat, soit
parce qu'ils lui en voulaient pour ses succès et son
pouvoir, qui était devenu tout à fait excessif, soit parce
que, à les en croire, ils voulaient rétablir la république
ancestrale ; ils le connaissaient effectivement assez pour
craindre que s'il ajoutait encore ces provinces à l'empire,
il deviendrait certainement roi. Et, à l'examen, je pense
que cet élément supplémentaire leur fournit le prétexte
pour se lancer dans leur entreprise, car la différence
pour eux ne consistait que dans le nom, alors, qu'en
réalité le dictateur est purement et simplement un roi.
Les organisateurs de la conspiration furent surtout deux
hommes, Marcus Brutus, surnommé Caepio (fils du
Brutus qui fut mis à mort sous Sylla) et qui avait trouvé
refuge auprès de César à la suite du désastre de
Pharsale, et Caius Cassius, celui qui avais remis ses
trirèmes à César dans l'Hellespont ; tous deux avaient
été du parti de Pompée, tandis que Decimus Brutus
Albinus était des plus proches amis de César, et tous
jouirent en permanence de l'estime et de la confiance de
César. Il n'hésitait pas à recourir à eux dans les affaires
les plus importantes, et, à son départ pour la guerre
d'Afrique, il leur donna des commandements d'armées et
confia à Decimus Brutus la Gaule transalpine, à Marcus
Brutus, la Gaule cisalpine.
|
|