Texte grec :
[2,38] VI. Ὁ δὲ Καῖσαρ ἐν Κορφινίῳ Λεύκιον Δομίτιον τὸν
ἐπιπεμφθέντα οἱ τῆς ἀρχῆς εἶναι διάδοχον καταλαβών, οὐ πάντας
ἀμφ' αὑτὸν ἔχοντα τοὺς τετρακισχιλίους, ἐπολιόρκει· καὶ οἱ τὸ
Κορφίνιον οἰκοῦντες φεύγοντα τὸν Δομίτιον ἀμφὶ τὰς πύλας
καταλαβόντες τῷ Καίσαρι προσήγαγον. Ὁ δὲ τὴν μὲν στρατιὰν
αὐτοῦ προστιθεμένην οἱ προθύμως ἐδέχετο ἐς ἐρέθισμα τῶν
ἄλλων, Δομίτιον δ' αὐτὸν ἀπαθῆ μετὰ τῶν ἑαυτοῦ χρημάτων
μεθῆκεν ὅποι βούλοιτο ἀπιέναι, ἐλπίσας μὲν ἴσως διὰ τὴν εὐποιίαν
παραμενεῖν, οὐ κωλύσας δ' ἐς Πομπήιον ἰόντα. Γιγνομένων δὲ
τούτων οὕτως ὀξέως, ὁ Πομπήιος ἐς Νουκερίαν ἐκ Καπύης καὶ ἐκ
Νουκερίας ἐς Βρεντέσιον ἠπείγετο, ὡς τὸν Ἰόνιον διαβαλῶν ἐς
Ἤπειρον καὶ τοῦ πολέμου τὴν παρασκευὴν συστήσων ἐν αὐτῇ.
Ἔθνεσί τε πᾶσι καὶ βασιλεῦσι καὶ πόλεσι καὶ στρατηγοῖς καὶ
δυνάσταις ἔγραφε κατὰ σπουδήν, ὅ τι δύναιτο ἕκαστος, ἐς τὸν
πόλεμον συμφέρειν. Καὶ τάδε μὲν ἀθρόως ἐγίνετο, ὁ δ' ἴδιος αὐτοῦ
Πομπηίου στρατὸς ἦν ἐν Ἰβηρίᾳ καὶ παρασκευῆς εἶχεν ὡς ὁρμήσων,
ὅπῃ ποτ' ἂν αἱ χρεῖαι καλῶσιν.
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Traduction française :
[2,38] César intercepta à Corfinium Lucius Domitius, qui
avait été envoyé pour lui succéder dans sa charge et
n'avait pas à ses côtés la totalité de ses quatre mille
hommes, et l’y assiégea. Puis les habitants de Corfinium
se saisirent de Domitius près des portes au moment où il
s'enfuyait et l'amenèrent à César. Ce dernier, quand
l'armée de Domitius rallia son camp, la reçut
chaleureusement, pour encourager les autres <à faire de
même>, et il laissa partir Domitius indemne, avec son
argent, là où il voudrait : il escomptait peut-être que cette
bienveillance l'amènerait à rester avec lui, mais il ne
l'empêcha pas de rejoindre Pompée. Vu la précipitation
des événements, Pompée transféra ses troupes de
Capoue à Nucérie, puis de Nucérie à Brindes, pour
gagner l'Épire en traversant la mer Adriatique, et
parachever là-bas ses préparatifs de guerre. Il se hâta
en outre d'écrire à la totalité des provinces, des rois, des
cités, des préteurs et des princes, de rassembler pour la
guerre tout ce que chacun pourrait. Et tandis que cela se
faisait abondamment, la propre armée de Pompée se
trouvait en Espagne, et elle était prête à pouvoir
s'élancer partout où on aurait besoin de l'appeler.
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