Texte grec :
[2,36] Ὧν οἱ ὕπατοι πυνθανόμενοι τὸν Πομπήιον οὐκ εἴων ἐπὶ τῆς
ἑαυτοῦ γνώμης ἐμπειροπολέμως εὐσταθεῖν, ἀλλ' ἐξώτρυνον
ἐκπηδᾶν ἐς τὴν Ἰταλίαν καὶ στρατολογεῖν ὡς τῆς πόλεως
καταληφθησομένης αὐτίκα. Ἥ τε ἄλλη βουλή, παρὰ δόξαν αὐτοῖς
ὀξείας τῆς ἐσβολῆς τοῦ Καίσαρος γενομένης, ἐδεδοίκεσαν ἔτι ὄντες
ἀπαράσκευοι καὶ σὺν ἐκπλήξει μετενόουν οὐ δεξάμενοι τὰς
Καίσαρος προκλήσεις, τότε νομίζοντες εἶναι δικαίας, ὅτε σφᾶς ὁ
φόβος ἐς τὸ εὔβουλον ἀπὸ τοῦ φιλονίκου μετέφερε. Τέρατά τε
αὐτοῖς ἐπέπιπτε πολλὰ καὶ σημεῖα οὐράνια· αἷμά τε γὰρ ἔδοξεν ὁ
θεὸς ὗσαι καὶ ξόανα ἱδρῶσαι καὶ κεραυνοὶ πεσεῖν ἐπὶ νεὼς πολλοὺς
καὶ ἡμίονος τεκεῖν· ἄλλα τε πολλὰ δυσχερῆ προεσήμαινε τὴν ἐς ἀεὶ
τῆς πολειτείας ἀναίρεσίν τε καὶ μεταβολήν. Εὐχαὶ δὲ ὡς ἐπὶ
φοβεροῖς προυγράφοντο, καὶ ὁ δῆμος ἐν μνήμῃ τῶν Μαρίου καὶ
Σύλλα κακῶν γιγνόμενος ἐκεκράγει Καίσαρα καὶ Πομπήιον
ἀποθέσθαι τὰς δυναστείας ὡς ἐν τῷδε μόνῳ τοῦ πολέμου
λυθησομένου, Κικέρων δὲ καὶ πέμπειν ἐς Καίσαρα διαλλακτάς.
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Traduction française :
[2,36] Les consuls, apprenant ces nouvelles, ne laissèrent
pas Pompée en rester à la décision que son expérience
de la guerre lui avait fait prendre, mais le pressèrent de
partir immédiatement pour l'Italie rassembler des
troupes, comme si la prise de la Ville était imminente.
Quant aux sénateurs, la rapidité de l'avance de César
avait surpris leurs prévisions, et ils prenaient peur,
n'étant pas encore prêts, et, dans leur affolement,
regrettaient de ne pas avoir accepté les propositions de
César, qu'ils trouvaient maintenant équitables, depuis
que la peur les avait fait passer de la rage partisane à la
sagesse. De plus, des prodiges se présentaient à eux en
grand nombre, ainsi que des signes dans le ciel: on
raconta qu'il pleuvait du sang, que les idoles suaient,
que la foudre tombait sur de nombreux temples et
qu'une mule avait mis bas ; d'autres phénomènes
terribles présageaient le bouleversement et la
transformation du régime politique pour toujours. Des
prières votives étaient affichées, comme cela se fait en
présence de périls, et le peuple, auquel revenait le
souvenir des temps malheureux de Marius et de Sylla,
implorait de ses clameurs César et Pompée de déposer
leurs pouvoirs, puisque c'était le seul moyen de résoudre
le conflit ; Cicéron alla même jusqu'à demander qu'on
envoie des négociateurs à César.
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