Texte grec :
[2,32] V. Ὁ δ' ἄρτι τὸν ὠκεανὸν ἐκ Βρεττανῶν διεπεπλεύκει καὶ ἀπὸ
Κελτῶν τῶν ἀμφὶ τὸν Ῥῆνον τὰ ὄρη τὰ Ἄλπεια διελθὼν σὺν
πεντακισχιλίοις πεζοῖς καὶ ἱππεῦσι τριακοσίοις κατέβαινεν ἐπὶ
Ῥαβέννης, ἣ συναφής τε ἦν τῇ Ἰταλίᾳ καὶ τῆς Καίσαρος ἀρχῆς
τελευταία. Φιλοφρονησάμενος δὲ τὸν Κουρίωνα καὶ χάριν ὑπὲρ τῶν
γεγονότων ὁμολογήσας ἐσκόπει περὶ τῶν παρόντων. Κουρίωνι μὲν
δὴ συγκαλεῖν ἐδόκει τὸν στρατὸν ἅπαντα ἤδη καὶ ἄγειν ἐπὶ Ῥώμης,
Καίσαρι δ' ἔτι πειρᾶσθαι διαλύσεων. Τοὺς οὖν φίλους ἐκέλευεν
ὑπὲρ αὑτοῦ συμβῆναι, τὰ μὲν ἄλλα αὐτὸν ἔθνη καὶ στρατόπεδα
ἀποθήσεσθαι, μόνα δ' ἕξειν δύο τέλη καὶ τὴν Ἰλλυρίδα μετὰ τῆς
ἐντὸς Ἄλπεων Γαλατίας, ἕως ὕπατος ἀποδειχθείη. Καὶ Πομπηίῳ
μὲν ἀρκεῖν ἐδόκει, κατακωλυόντων δὲ τῶν ὑπάτων ὁ Καῖσαρ
ἐπέστελλε τῇ βουλῇ, καὶ τὴν ἐπιστολὴν ὁ Κουρίων, τρισὶν ἡμέραις
τριακοσίους ἐπὶ δισχιλίοις σταδίους διαδραμών, ἐπέδωκε τοῖς νέοις
ὑπάτοις ἐσιοῦσιν ἐς τὸ βουλευτήριον τῇ νουμηνίᾳ τοῦ ἔτους.
Περιεῖχε δ' ἡ γραφὴ κατάλογόν τε σεμνὸν ὧν ἐξ ἀρχῆς ὁ Καῖσαρ
ἐπεπράχει, καὶ πρόκλησιν, ὅτι θέλοι Πομπηίῳ συναποθέσθαι,
ἄρχοντος δ' ἔτι ἐκείνου οὔτε ἀποθήσεσθαι καὶ τιμωρὸς αὐτίκα τῇ τε
πατρίδι καὶ ἑαυτῷ κατὰ τάχος ἀφίξεσθαι. Ἐφ' ᾧ δὴ σφόδρα πάντες
ἀνέκραγον, ὡς ἐπὶ πολέμου καταγγελίᾳ, διάδοχον εἶναι Λεύκιον
Δομίτιον. Καὶ ὁ Δομίτιος εὐθὺς ἐξῄει μετὰ τετρακισχιλίων ἐκ
καταλόγου.
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Traduction française :
[2,32] Ce dernier était récemment revenu de Bretagne en
repassant l'Océan, avait traversé les régions de Gaule
proches du Rhin, franchi les Alpes avec cinq mille
fantassins et trois cents cavaliers, et était descendu
jusqu'à Ravenne, qui, se trouvant à la frontière de l'Italie,
était la dernière ville de son gouvernement. Il accueillit
chaleureusement Curion et, après lui avoir exprimé sa
gratitude pour le passé, entreprit d'analyser la situation
présente. En bref, Curion préconisait de rassembler
désormais l'armée tout entière et de la mener sur Rome,
tandis que César voulait encore tenter des compromis. Il
chargea donc ses amis d'intervenir en sa faveur, en
disant qu'il laisserait ses provinces et ses armées, et qu'il
ne garderait que deux légions et l'Illyrie avec la Gaule
cisalpine, jusqu'à ce qu'il soit déclaré consul. Pompée
s'en jugea satisfait, mais les consuls s'y opposèrent
totalement : César écrivit alors au Sénat, et Curion,
après avoir parcouru 2300 stades en trois jours, remit la
lettre aux nouveaux consuls au moment où ils entraient
au Sénat le premier jour de l'année. Cet écrit contenait
un rappel hautain de toutes les actions accomplies
depuis le début par César, et proclamait qu'il consentait
à déposer ses fonctions en même temps que Pompée,
mais que si celui-ci gardait ses fonctions, il ne déposerait
pas les siennes et se hâterait de venir dans les plus
brefs délais venger sa patrie et sa personne. Après quoi
ce fut évidemment un tollé général où tous hurlèrent
qu'après cette déclaration de guerre Lucius Domitius
succédait à César. Et Domitius partit immédiatement
avec quatre mille hommes recrutés parmi les mobilisables.
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