Texte grec :
[2,153] Καίσαρι δ' ἐς τὸ ἔσχατον βουλευτήριον ἐσιόντι, καθά μοι πρὸ
βραχέος εἴρηται, τὰ αὐτὰ σημεῖα γίγνεται· καὶ χλευάσας ἔφη
τοιαῦτά οἱ καὶ περὶ Ἰβηρίαν γεγονέναι. Τοῦ δὲ μάντεως εἰπόντος
καὶ τότε αὐτὸν κινδυνεῦσαι καὶ νῦν ἐπιθανατώτερον ἔχειν τὸ
σημεῖον, ἐνδούς τι πρὸς τὴν παρρησίαν ἐθύετο ὅμως αὖθις, μέχρι
βραδυνόντων αὐτῷ τῶν ἱερῶν δυσχεράνας ἐσῆλθε καὶ ἀνῃρέθη. Τὸ
δ' αὐτὸ καὶ Ἀλεξάνδρῳ συνέπεσεν. Ἐπανιόντα γὰρ ἐξ Ἰνδῶν ἐς
Βαβυλῶνα μετὰ τοῦ στρατοῦ καὶ πλησιάζοντα ἤδη παρεκάλουν οἱ
Χαλδαῖοι τὴν εἴσοδον ἐπισχεῖν ἐν τῷ παρόντι. Τοῦ δὲ τὸ ἰαμβεῖον
εἰπόντος, ὅτι μάντις ἄριστος, ὅστις εἰκάζει καλῶς, δεύτερα γοῦν οἱ
Χαλδαῖοι παρεκάλουν μὴ ἐς δύσιν ὁρῶντα μετὰ τῆς στρατιᾶς
ἐσελθεῖν, ἀλλὰ περιοδεῦσαι καὶ τὴν πόλιν λαβεῖν πρὸς ἥλιον
ἀνίσχοντα. Ὁ δ' ἐς τοῦτο μὲν ἐνδοῦναι λέγεται καὶ ἐπιχειρῆσαι
περιοδεῦσαι, λίμνῃ δὲ καὶ ἕλει δυσχεραίνων καταφρονῆσαι καὶ τοῦ
δευτέρου μαντεύματος καὶ ἐσελθεῖν ἐς δύσιν ὁρῶν. Ἐσελθών γε
μὴν καὶ πλέων κατὰ τὸν Εὐφράτην ἐπὶ ποταμὸν Παλλακότταν, ὃς
τὸν Εὐφράτην ὑπολαμβάνων ἐς ἕλη καὶ λίμνας ἐκφέρει καὶ κωλύει
τὴν Ἀσσυρίδα γῆν ἄρδειν,ἐπινοοῦντα δὴ τοῦτον διατειχίσαι τὸν
ποταμὸν καὶ ἐπὶ τοῦτο ἐκπλέοντά φασιν ἐπιτωθάσαι τοῖς
Χαλδαίοις, ὅτι σῶος ἐς Βαβυλῶνα ἐσέλθοι τε καὶ ἐκπλέοι. Ἔμελλε δ'
ἐπανελθὼν αὐτίκα ἐν αὐτῇ τεθνήξεσθαι. Ἐπετώθασε δὲ καὶ ὁ
Καῖσαρ ὅμοια. Τοῦ γὰρ μάντεως αὐτῷ τὴν ἡμέραν τῆς τελευτῆς
προειπόντος, ὅτι μὴ περιοίσει τὰς Μαρτίας εἰδούς, ἐλθούσης τῆς
ἡμέρας ἔφη, τὸν μάντιν χλευάζων, ὅτι πάρεισιν αἱ εἰδοί· καὶ ἐν
αὐταῖς ὅμως ἀπέθανεν. Οὕτω μὲν δὴ καὶ σημεῖα τὰ περὶ σφῶν
ἐχλεύασαν ὁμοίως, καὶ τοῖς προειποῦσιν αὐτὰ μάντεσιν οὐκ
ἐχαλέπηναν, καὶ ἑάλωσαν ὅμως ὑπὸ τῷ λόγῳ τῶν μαντευμάτων.
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Traduction française :
[2,153] César, quand il entra pour la dernière fois au Sénat,
comme je l'ai raconté un peu plus haut, eut affaire aux
mêmes présages, et il s'en moqua, disant qu'il avait déjà
connu cela en Espagne. Le devin lui répondit que, à ce
moment-là aussi, il avait couru un grand danger, et que
présentement le présage annonçait encore plus
nettement la mort: César alors, concédant cela à sa
franchise, fit recommencer les sacrifices, mais il
s'emporta contre les prêtres qui, disait-il, le retardaient,
entra et fut assassiné. La même chose était arrivée à
Alexandre : il revenait des Indes à Babylone avec son
armée, et comme il s'approchait de la ville, les
Chaldéens lui conseillèrent de différer pour lors, son
entrée ; il leur répondit par le vers iambique : « le
meilleur devin est celui qui prédit du bien » ; alors, les
Chaldéens lui conseillèrent au moins de ne pas entrer
avec son armée en se dirigeant vers l'ouest, mais de
contourner la ville et d'y entrer en regardant vers l'est. Il
céda, dit-on, sur ce point et entreprit de la contourner ;
mais ayant du mal à traverser une zone d'étangs et de
marais, il dédaigna aussi cette seconde prophétie, et fit
son entrée en regardant vers l'ouest. Puis, une fois
entré, il descendit l'Euphrate en bateau jusqu'à la
Pallacotta, une rivière qui prend les eaux de l'Euphrate
et les détourne vers des marais et des étangs,
empêchant par là l'irrigation du territoire assyrien ; il
envisageait d'endiguer cette rivière, et tandis qu'il
naviguait dans cette intention, il aurait, dit-on, raillé les
Chaldéens en soulignant qu'il était entré dans Babylone
puis en était ressorti sain et sauf. Or il devait, dès son
retour, y trouver la mort. César se livra au même genre
de railleries : comme le devin lui prédisait le jour de sa
fin, déclarant qu'il ne survivrait pas aux ides de mars,
lorsque ce jour-là fut venu, il dit, en se moquant du
devin, que les ides étaient arrivées : et cependant, c'est
ce jour-là qu'il mourut.
Ainsi donc ils méprisèrent pareillement les présages les
concernant, ils ne s'emportèrent pas contre les devins
qui les leur avaient signalés, et ils tombèrent cependant
sous le verdict des prophéties.
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