Texte grec :
[2,138] « Εἰ μὲν δὴ μηδὲν ἔτι εἰς δουλείαν εἰργάζετο ὁ Καῖσαρ,
ἐπιωρκήσαμεν· εἰ δὲ οὔτε τὰς ἀρχὰς τὰς ἐν ἄστει οὔτε τὰς τῶν
ἐθνῶν ἡγεμονίας οὔτε στρατείας ἢ ἱερωσύνας ἢ κληρουχίας ἢ τιμὰς
ἄλλας ὑμῖν ἀπέδωκεν οὐδὲ προεβούλευεν ἡ βουλὴ περὶ οὐδενὸς
οὐδ' ὁ δῆμος ἐπεκύρου, ἀλλὰ πάνθ' ὁ Καῖσαρ ἦν ἅπασιν ἐξ
ἐπιτάγματος καὶ οὐδὲ κόρος αὐτῷ τοῦ κακοῦ τις ἐγίγνετο, οἷος
ἐγένετο Σύλλᾳ, ἀλλ' ὁ μὲν τοὺς ἐχθροὺς καθελὼν ἀπέδωκεν ὑμῖν
τὴν πολιτείαν, ὁ δ' ἐπὶ ἄλλην στρατείαν χρόνιον ἀπιὼν ἐς
πενταετὲς ὑμῶν τὰ ἀρχαιρέσια προελάμβανε, ποία ταῦτα ἦν
ἐλευθερία, ἧς οὐδ' ἐλπὶς ὑπεφαίνετο ἔτι; Τί δὲ οἱ τοῦ δήμου
προστάται Καισήτιος καὶ Μάρυλλος; Οὐχ ἱερὰν καὶ ἄσυλον
ἄρχοντες ἀρχὴν ἐξηλαύνοντο σὺν ὕβρει; Καὶ ὁ μὲν νόμος ὁ τῶν
προγόνων καὶ ὁ ὅρκος οὐδ' ἐπάγεσθαι δίκην ἔτι οὖσι δημάρχοις
ἐπιτρέπουσιν· ὁ δὲ Καῖσαρ αὐτοὺς ἐξήλασεν, οὐδὲ δίκην ἐπαγαγών.
« Πότεροι οὖν ἐς τοὺς ἀσύλους ἡμάρτανον; Ἢ Καῖσαρ μὲν ἱερὸς καὶ
ἄσυλος, ὅτῳ ταῦτα οὐχ ἑκόντες, ἀλλ' ὑπ' ἀνάγκης οὐδὲ πρὶν
ἐπελθεῖν αὐτὸν ἐς τὴν πατρίδα σὺν ὅπλοις καὶ τοσούσδε καὶ
τοιούσδε ἀγαθοὺς πολίτας κατακανεῖν, ἐθέμεθα· τὴν δὲ τῶν
δημάρχων ἀρχὴν οὐχ ἱερὰν καὶ ἄσυλον οἱ πατέρες ἡμῶν ἐν
δημοκρατίᾳ χωρὶς ἀνάγκης ὤμοσάν τε καὶ ἐπηράσαντο ἐς ἀεὶ
ἔσεσθαι; Ποῦ δὲ οἱ φόροι τῆς ἡγεμονίας καὶ λογισμοὶ συνεφέροντο;
Τίς δ' ἡμῶν ἀκόντων ἤνοιγε τὰ ταμιεῖα; Τίς τῶν ἀψαύστων καὶ
ἐπαράτων ἐκίνει χρημάτων καὶ ἑτέρῳ δημάρχῳ κωλύοντι θάνατον
ἠπείλει;
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Traduction française :
[2,138] « Si, par ailleurs, César n'avait rien fait de plus pour
nous réduire à l'état d'esclaves, nous nous serions
parjurés. Mais s'il ne vous a rendu ni les magistratures
urbaines, ni les gouvernements de provinces, ni les
commandements militaires, les prêtrises, les colonies, ou
les autres marques d'honneur ; si le Sénat n'a débattu
préalablement de rien, ni le peuple rien ratifié ; si tout
était dans tous les domaines réglé par César sur son
ordre ; si, en outre, il ne lui vint jamais la moindre satiété
de cette misérable situation, comme ce fut le cas de
Sylla qui, après avoir anéanti ses ennemis, vous rendit le
gouvernement — alors que lui, partant pour une nouvelle
campagne de longue durée, vous avait soustrait à
l'avance pour cinq ans l'élection des magistrats ; quelle
sorte de liberté y avait-il donc, là où même l'espoir n'en
subsistait plus ? Que dire des défenseurs de la plèbe,
Caesetius et Marullus ? N'est-ce pas dans l'exercice
d'une charge sacrée et inviolable qu'ils ont été
abusivement exilés ? Et la loi des ancêtres, et leur
serment, ne permettent même pas d'intenter un procès à
des tribuns tant qu'ils sont en charge : César, lui, les a
bannis sans même leur intenter de procès. Qui, de
César ou de nous, s'est donc rendu coupable à l'égard
de personnes inviolables ? Est-ce que César était sacré
et inviolable, lui à qui nous n'avions pas donné ces titres
de notre plein gré, mais sous la contrainte, et pas avant
qu'il revînt dans sa patrie en armes et y massacrât tant
de bons citoyens de si grande valeur ? et la puissance
tribunicienne, nos aïeux ne l'avaient-ils pas, en
prononçant serments et malédictions, déclarée sacrée et
inviolable pour toujours ? Par ailleurs, où sont les tributs
de l'empire et les registres de comptes ? Qui, malgré
notre opposition, a ouvert les caisses publiques ? Qui a
entrepris de transférer l'argent intouchable et consacré,
et menacé de mort un tribun — encore un — qui s'y opposait ?
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