Texte grec :
[2,135] Τοιαῦτα εἰπόντος τοῦ Ἀντωνίου σὺν ἀνατάσει τε καὶ ὁρμῇ
βαρυτέρᾳ, γίγνεται δόγμα, ἡσυχαζόντων ἤδη καὶ ἀγαπώντων
ἁπάντων, φόνου μὲν οὐκ εἶναι δίκας ἐπὶ τῷ Καίσαρι, κύρια δὲ εἶναι
τὰ πεπραγμένα αὐτῷ πάντα καὶ ἐγνωσμένα, « Ἐπεὶ τῇ πόλει
συμφέρει. » Ἐβιάσαντο γὰρ τόδε ἐς ἀσφάλειαν οἱ τῶν
περισῳζομένων οἰκεῖοι προστεθῆναι μάλιστα, ὡς οὐ δικαίως
φυλασσόμενα μᾶλλον ἢ διὰ χρείαν. Καὶ ὁ Ἀντώνιος αὐτοῖς ἐς τοῦτο
ἐνέδωκεν. Ἐψηφισμένων δὲ τούτων, ὅσοι τῶν κληρούχων ἡγεμόνες
ἦσαν, ἠξίουν ἴδιον περὶ σφῶν ἐπὶ τῷ κοινῷ δόγμα ἕτερον γενέσθαι,
βεβαιοῦν αὐτῶν τὰς κληρουχίας. Καὶ οὐκ ἐκώλυεν ὁ Ἀντώνιος,
ἐπιδεικνὺς τῇ βουλῇ τὸν φόβον. Γίγνεται μὲν δὴ καὶ τοῦτο καὶ
ἕτερον αὖ περὶ τῶν ἐξιόντων ἐπὶ τὰς ἀποικίας ὅμοιον· Λεύκιον δὲ
Πείσωνα, ὅτῳ τὰς διαθήκας ὁ Καῖσαρ παρετίθετο, τοῦτον ἤδη τὸν
τρόπον τῆς βουλῆς διαλελυμένης τινὲς περιστάντες παρεκάλουν
μήτε τὰς διαθήκας προφέρειν μήτε θάπτειν τὸ σῶμα φανερῶς, μή
τι νεώτερον ἕτερον ἐκ τούτων γένοιτο. Καὶ οὐ πειθόμενον ἠπείλουν
ἐσαγγέλλειν, ὅτι τὸν δῆμον οὐσίαν τηλικαύτην ἀφαιροῖτο
γιγνομένην κοινήν, αὖθις ἄρα ἐνσημαινόμενοι τὴν τυραννίδα.
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Traduction française :
[2,135] Quand Antoine eut prononcé cette intervention avec
une chaleur et une passion intenses, un décret fut
passé, dans le silence et l'approbation générale, selon
lequel il n'y avait pas de poursuites après le meurtre de
César, mais tous ses actes et ses projets étaient ratifiés
« parce qu'il y allait de l'intérêt de la Cité ». Ce dernier
détail fut ajouté, pour garantir la sécurité des graciés,
sous la pression insistante de leurs proches, afin que la
confirmation des actes parût moins relever de la justice
que de la nécessité. Et Antoine le leur concéda. Puis,
une fois ces décrets votés, tous les chefs de colonies
présents demandèrent que fût ajouté au décret général
un décret spécial à leur sujet, leur garantissant les
colonies. Et Antoine ne s'y opposa pas, montrant bien au
Sénat le danger de la situation. Ce décret, donc, fut
également adopté, ainsi qu'un autre, analogue,
concernant les colons déjà partis rejoindre leur destination.
La séance du Sénat venait d'être levée dans ces
conditions quand Lucius Pison, auquel César avait
confié son testament, se vit entouré par certains
sénateurs le priant instamment de ne pas rendre le
testament public et de ne pas non plus organiser de
funérailles spectaculaires, pour éviter que cela
n'engendrât quelque nouvelle sédition. Comme il ne se
laissait pas convaincre, ils menacèrent de le poursuivre
pour soustraire au peuple une fortune aussi
considérable, qui devenait propriété publique — ce qui
était donc en revenir aux insinuations de tyrannie.
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