Texte grec :
[2,134] « Δεομένοις γὰρ ὑμῖν ὑπὲρ τῶν ἁμαρτόντων ἀντιπαρέθεον
ἐκεῖνοι μετὰ ἀπειλῆς· τὸ δὲ σῶμα τοῦ Καίσαρος συρόμενον καὶ
αἰκιζόμενον καὶ ἄταφον ῥιπτούμενον νκαὶ γὰρ ταῦτα ἐκ τῶν νόμων
τοῖς τυράννοις ἐπιτέτακταἰ περιόψεσθαι νομίζετε τοὺς
ἐστρατευμένους αὐτῷ; Καὶ τὰ Κελτῶν καὶ Βρεττανῶν νομιεῖν, ἃ
εἰλήφασιν, ἕξειν βέβαια τοῦ δόντος ὑβριζομένου; Τί δὲ τὸν δῆμον
αὐτὸν ἐργάσεσθαι; Τί δὲ τοὺς Ἰταλιώτας; Πόσον δὲ ὑμῖν ἔσεσθαι
φθόνον παρά τε ἀνδρῶν καὶ θεῶν, ἐνυβρίζουσιν ἐς τὸν ὑμῖν τὴν
ἡγεμονίαν μέχρις ὠκεανοῦ, ἐπὶ τὴν ἄγνωστον προαγαγόντα; Καὶ
οὐκ ἐν αἰτίᾳ καὶ καταγνώσει μᾶλλον ἔσεσθαι τὴν τοσήνδε ἡμῶν
ἀνωμαλίαν, εἰ τοὺς μὲν ὕπατον ἐν βουλευτηρίῳ καὶ ἱερὸν ἄνδρα ἐν
ἱερῷ χωρίῳ, βουλῆς ἀγηγερμένης, ὑπὸ ὄψεσι θεῶν κατακανόντας
τιμᾶν ἀξιώσομεν, ἀτιμοῦν δὲ τὸν καὶ τοῖς πολεμίοις δι' ἀρετὴν
τίμιον; Τούτων μὲν οὖν ὡς οὔτε ὁσίων οὔτε ἐφ' ἡμῖν ὄντων προλέγω
πάμπαν ἀπέχεσθαι· γνώμην δὲ ἐσφέρω τὰ μὲν πεπραγμένα καὶ
βεβουλευμένα τῷ Καίσαρι πάντα κυροῦν, τοὺς δὲ ἁμαρτόντας
ἐπαινεῖν μὲν οὐδενὶ τρόπῳ ῳοὐ γὰρ ὅσιον οὐδὲ δίκαιον, οὐδὲ
σύμφωνον ἔτι τῷ κυροῦν τὰ Καίσαρι πεπραγμένἀ, περισῴζειν δὲ ἐξ
ἐλέου μόνον, εἰ ἐθέλοιτε, διὰ τοὺς οἰκείους αὐτῶν καὶ φίλους, εἰ δὴ
καὶ τόδε αὐτὸ οἵδε λαμβάνειν ὑπὲρ ἐκείνων ὁμολογοῖεν ἐν χάριτος
μέρει. »
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Traduction française :
[2,134] « Tandis que vous étiez en train de supplier en
faveur des coupables, ils effectuaient une tournée
contraire, en proférant des menaces : si le corps de
César est traîné, outragé et jeté sans sépulture, comme
les lois le prescrivent pour les tyrans, pensez-vous que
ses compagnons de combat en supporteront la vue ?
Croiront-ils garanti ce qu'ils ont gagné en Gaule et en
Bretagne, si l'on outrage celui qui le leur a donné ? Et la
plèbe, que va-t-elle faire ? Et les Italiens ? Comme vous
serez détestés des hommes et des dieux, si vous
outragez l'homme qui a étendu votre empire jusqu'à
l'océan, en pénétrant sur des terres inconnues ! Et ne
verrons-nous pas l'immense extravagance qui est la
nôtre encore plus mise en cause et condamnée si, d'un
côté, nous honorons ceux qui ont tué un consul au
sénat, un homme sacré dans un lieu sacré, devant le
Sénat réuni, sous les regards des dieux, et si, de l'autre,
nous déshonorons un homme dont même nos ennemis
honorent la valeur ? De telles décisions seraient
sacrilèges et outrepasseraient nos compétences, et je
dis bien haut que nous devons absolument les rejeter. Je
propose en revanche de ratifier les actes et les projets
de César, et, pour les coupables, de ne pas leur
décerner le moindre éloge — ce qui ne serait ni pieux, ni
juste, ni en accord avec la ratification des actes de César
— mais de leur laisser la vie sauve, par pitié seulement,
si vous y consentez, par égard pour leurs proches et
leurs amis, si toutefois eux aussi conviennent d'admettre
qu'il s'agit, en faveur de ces hommes, d'une mesure d'indulgence. »
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