Texte grec :
[2,130] Ὧδε δὲ ἔτι ἐχόντων, ὁ Ἀντώνιος καὶ ὁ Λέπιδος ἐκ τοῦ
βουλευτηρίου προῆλθον· καὶ γάρ τινες αὐτοὺς ἐκ πολλοῦ
συνδραμόντες ἐκάλουν ὡς δὲ ὤφθησαν ἐκ μετεώρου καὶ σιγὴ
κεκραγότων μόλις ἐγίγνετο, εἷς μέν τις ἐβόησεν, εἴτε κατὰ γνώμην
ἰδίαν εἴτε παρεσκευασμένος· « Φυλάσσεσθε παθεῖν ὅμοια. » Καὶ ὁ
Ἀντώνιος αὐτῷ παραλύσας τι τοῦ χιτωνίσκου θώρακα ἐντὸς
ἐπεδείκνυεν, ὑπερεθίζων ἄρα τοὺς ὁρῶντας ὡς οὐκ ἐνὸν σῴζεσθαι
χωρὶς ὅπλων οὐδὲ ὑπάτοις. Ἐπιβοώντων δ' ἑτέρων τὸ πεπραγμένον
ἐπεξιέναι καὶ τῶν πλεόνων περὶ τῆς εἰρήνης παρακαλούντων, τοῖς
μὲν περὶ τῆς εἰρήνης ἔφη· « Περὶ τούτου σκοποῦμεν, ὡς ἔσται τε καὶ
γενομένη διαμενεῖ· δυσεύρετον γὰρ ἤδη τὸ ἀσφαλὲς αὐτῆς, ὅτι μηδὲ
Καίσαρα ὤνησαν ὅρκοι τοσοίδε καὶ ἀραί. » Ἐς δὲ τοὺς ἐπεξιέναι
παρακαλοῦντας ἐπιστραφεὶς ἐπῄνει μὲν ὡς εὐορκότερα καὶ
εὐσεβέστερα αἱρουμένους καί « Αὐτὸς ἄν, ἔφη, συνετασσόμην ὑμῖν
καὶ τὰ αὐτὰ πρῶτος ἐβόων, εἰ μὴ ὕπατος ἦν, ᾧ τοῦ λεγομένου
συμφέρειν μᾶλλον ἢ τοῦ δικαίου μέλει· ὧδε γὰρ ἡμῖν οἱ ἔνδον
παραινοῦσιν. Οὕτω δέ που καὶ Καῖσαρ αὐτός, οὓς εἷλε πολέμῳ τῶν
πολιτῶν, διὰ τὸ συμφέρον τῆς πόλεως περισώσας ὑπ' αὐτῶν ἀπέθανε. »
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Traduction française :
[2,130] Tandis que ces affaires suivaient leur cours,
Antoine et Lépide s'avancèrent à l'extérieur du sénat,
parce que des partisans, qui depuis longtemps y avaient
accouru, les appelaient ; et quand ils eurent atteint un
endroit assez haut pour être vus, et que les cris eurent
cédé, non sans mal, la place au silence, quelqu'un hurla,
soit de sa propre initiative, soit sur commande :
« Gardez-vous de subir le même sort ! » Et Antoine,
dénouant à son intention une partie de sa tunique,
montra une cuirasse à l'intérieur, suscitant par là
l'indignation des spectateurs, à l'idée que même des
consuls ne pouvaient se passer d'armes pour garantir
leur vie. Par ailleurs, certains criaient qu'il fallait tirer
vengeance de l'acte, tandis que la majorité appelait à la
paix : aux partisans de celle-ci, il dit : « Nous nous
occupons de savoir et comment l'établir et comment la
faire durer : car il n'est pas facile de trouver les moyens
de la garantir, vu que, même pour César, tant de
serments et d'exécrations n'ont servi à rien. » Puis, se
tournant vers ceux qui appelaient à la vengeance, il les
félicita d'effectuer le choix le plus conforme aux
serments et à la piété, et ajouta : « Personnellement, je
me rangerais à vos côtés et je serais le premier à
pousser les mêmes cris, si je n'étais pas consul, fonction
qui m'amène à me soucier plus de ce qu'on me dit être
l'intérêt commun que de la justice. Vous savez
effectivement dans quel sens nous poussent ceux qui
sont à l'intérieur. Ainsi d'ailleurs César lui-même avait-il
également gardé la vie sauve, dans l'intérêt de la patrie,
aux citoyens qu'il avait faits prisonniers à la guerre, et
par lesquels il a été assassiné. »
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