Texte grec :
[2,129] Ὁ μὲν δὴ τοιοῦτον αὐτοῖς οὐ περ Καίσαρος, ἀλλὰ περὶ σφῶν
αὐτῶν δαλὸν ἐξάψας ἡσύχαζεν· οἱ δ' εὐθὺς ἀνεπήδων ἀθρόοι μετὰ
βοῆς, οὐκ ἀξιοῦντες ἐπὶ χειροτονίαις ἄλλαις οὐδ' ἐπὶ τῷ δήμῳ
γενέσθαι μᾶλλον ἢ βεβαίως ἔχειν, ἃ ἔλαβον. Τοῖς δὲ καὶ ἡλικίας τι
νεώτερον ἢ ἄλλη πρὸς χειροτονίαν ἐναντίωσις ὑποῦσα ἀνηρέθιζε.
Καὶ τῶνδε αὐτὸς ὁ ὕπατος ἐξῆρχε Δολοβέλλας· οὐ γὰρ αὐτῷ
δυνατὸν ἐφαίνετο κατ' ἔννομον χειροτονίαν ὑπατεῦσαι, πέντε καὶ
εἴκοσιν ἐνιαυτῶν ὄντι. Ὀξεῖα δὴ τοῦ χθὲς ὑποκριναμένου μετασχεῖν
τῶν γεγονότων ἐγίγνετο μεταβολή, λοιδορουμένου τοῖς πολλοῖς, εἰ
τοὺς ἀνδροφόνους τιμᾶν ἀξιοῦντες τοὺς ἄρχοντας σφῶν
ἀτιμώσουσιν ἐς εὐπρέπειαν τῆς ἐκείνων σωτηρίας. Οἱ δὲ αὐτόν τε
τὸν Δολοβέλλαν καὶ τοὺς ἄλλους ἐπήλπιζον χάριν ἐκ τοῦ δήμου
λαβόντες ἐς τὰς αὐτὰς ἀρχὰς ἀποφανεῖν αὐτίκα καὶ οὐκ ἀρχόντων
ἀλλαγήν, ἀλλὰ μόνης ἔσεσθαι χειροτονίας ἐπὶ τὸ νομιμώτερον ἐκ
τοῦ μοναρχικοῦ· ὃ καὶ κόσμον αὐτοῖς οἴσειν ἔν τε μοναρχίᾳ καὶ
δημοκρατίᾳ τὰ ὅμοια προτιμωμένοις. Καὶ τούτων ἔτι λεγομένων
ἔνιοι τῶν στρατηγῶν τὰς ἐσθῆτας ἐπὶ ἐνέδρᾳ τῶν ἀντιλεγόντων
ἀπετίθεντο, ὡς καὶ αὐτοὶ μετὰ τῶν ἄλλων αὐτὰς ἀντιληψόμενοι
νομιμώτερον. Τοῖς δὲ ἥ τε ἐνέδρα κατεφαίνετο, καὶ οὐδὲ κυρίους ἔτι
τῆσδε τῆς χειροτονίας ἐσομένους ᾖδεσαν.
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Traduction française :
[2,129] Après leur avoir allumé un tel brandon, non plus au
sujet de César, mais à propos d'eux-mêmes, il se tut.
Eux se levèrent sur-le-champ, en masse et en criant : ils
ne voulaient pas passer par de nouvelles élections ni
devant le peuple, mais préféraient être certains d'avoir
ce qu'ils avaient reçu. Certains y étaient poussés parce
qu'ils étaient trop jeunes ou qu'une autre raison
s'opposait à leur élection : parmi eux se trouvait le
consul Dolabella lui-même, qu'il paraissait impossible de
nommer au consulat par un vote, car il n'avait que vingt-cinq
ans. Et voici qu'il se produisit un grand revirement
chez l'homme qui, la veille, prétendait avoir pris part aux
événements : la majorité, prétendait-il outrageusement,
allait, en voulant honorer les meurtriers pour les besoins
de leur salut, déshonorer ses magistrats. Les
républicains firent alors miroiter à Dolabella lui-même et
aux autres qu'en bénéficiant de la faveur du peuple, ils
seraient immédiatement nommés aux mêmes fonctions,
et qu'il n'y aurait pas de changements de titulaires, mais
un simple changement de mode de désignation, en
passant d'une procédure de pouvoir personnel à une
procédure plus légale ; et cela leur apporterait un
surcroît d'honneur d'être choisis pour les mêmes
fonctions aussi bien dans le cadre du pouvoir personnel
que dans celui de la république. Ils tenaient encore ces
propos quand certains préteurs, tendant un piège à leurs
adversaires, se mirent à déposer leur tenue, pour faire
croire qu'eux aussi, se joignant à un mouvement
général, allaient échanger leur fonction contre un
équivalent attribué plus légalement. Mais les premiers
éventèrent la ruse, sentant bien qu'ils ne seraient pas
encore les maîtres de ces élections.
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