Texte grec :
[2,121] Ὅθεν οὐ δυσχερῶς ἐκ τοσῶνδε καὶ τοιῶνδε ἀνδρῶν πλῆθός τι
τοῖς ἀμφὶ τὸν Κάσσιον ἐς τὴν ἀγορὰν εὐθὺς ἀγήγερτο· οἳ καίπερ
ὄντες ἔμμισθοι τὰ μὲν γενόμενα ἐπαινεῖν οὐκ ἐθάρρουν, δεδιότες
τὴν Καίσαρος δόξαν καὶ τὸ πρὸς τῶν ἑτέρων ἐσόμενον, ὡς δ' ἐπὶ
συμφέροντι κοινῷ τὴν εἰρήνην ἐπεβόων καὶ θαμινὰ τοὺς ἄρχοντας
ὑπὲρ αὐτῆς παρεκάλουν, τέχνασμα τοῦτο ἐς τὴν τῶν ἀνδροφόνων
σωτηρίαν ἐπινοοῦντες· οὐ γὰρ ἔσεσθαι τὴν εἰρήνην μὴ γενομένης
αὐτοῖς ἀμνηστίας. Ὧδε δὲ αὐτοῖς ἔχουσι πρῶτος ἐπιφαίνεται
Κίννας στρατηγός, οἰκεῖος ὢν ἐξ ἐπιγαμίας τῷ Καίσαρι, καὶ παρὰ
δόξαν ἐπελθὼν ἐς μέσους τήν τε ἐσθῆτα τὴν στρατηγικὴν
ἀπεδύσατο, ὡς παρὰ τυράννου δεδομένης ὑπερορῶν, καὶ τὸν
Καίσαρα τύραννον ἐκάλει καὶ τοὺς ἀνελόντας τυραννοκτόνους, καὶ
τὸ πεπραγμένον ἐσέμνυνεν ὡς ὁμοιότατον μάλιστα τῷ προγονικῷ
καὶ τοὺς ἄνδρας ὡς εὐεργέτας καλεῖν ἐκέλευεν ἐκ τοῦ Καπιτωλίου
καὶ γεραίρειν. Καὶ Κίννας μὲν οὕτως ἔλεξεν, οἱ δὲ τὸ καθαρὸν τοῦ
πλήθους οὐχ ὁρῶντες ἐπιμιγνύμενον αὑτοῖς οὐκ ἐκάλουν τοὺς
ἄνδρας οὐδέ τι πλέον ἢ περὶ τῆς εἰρήνης μόνης αὖθις παρεκάλουν.
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Traduction française :
[2,121] En conséquence, il ne fut pas difficile de rassembler
immédiatement sur le Forum, autour des partisans de
Cassius, une foule d'individus d'une espèce si répandue.
Mais, bien que soudoyés, ils n'osaient pas glorifier
l'événement, craignant la gloire de César, et la réaction
qui viendrait du pari opposé, et donc ils appelèrent de
leurs cris à la paix dans l'intérêt général, demandant
avec insistance aux magistrats de venir en conférer: ils
concevaient là une manoeuvre pour assurer le salut des
meurtriers, car, selon eux, il n'y aurait pas de paix sans
amnistie. Ils en étaient à ces calculs quand un premier
magistrat se présenta, le préteur Cinna, apparenté par le
mariage à César : de façon inattendue, il s'avança au
milieu d'eux et retira sa tenue de préteur, pour montrer
qu'il dédaignait le présent d'un tyran, et il qualifiait César
de tyran, ses assassins de tyrannicides ; il célébrait dans
leur acte l'équivalent de celui de leurs ancêtres et
suggéra de faire descendre les meurtriers du Capitole,
en tant que bienfaiteurs, et de les récompenser. Quand
Cinna eut terminé son discours, les républicains, voyant
que la foule non corrompue ne se joignait pas à eux, ne
firent pas venir les meurtriers et se contentèrent de
reprendre leurs appels à la paix.
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