Texte grec :
[2,94] Οἱ δ' οὐκ ἐνεγκόντες ἔτι ἀνέκραγον μετανοεῖν καὶ παρεκάλουν
αὐτῷ συστρατεύεσθαι. Ἀποστρεφομένου τε τοῦ Καίσαρος καὶ
ἀπιόντος ἀπὸ τοῦ βήματος, οἱ δὲ σὺν ἐπείξει πλέονι βοῶντες
ἐνέκειντο παραμεῖναί τε αὐτὸν καὶ κολάζειν σφῶν τοὺς
ἁμαρτόντας. Ὁ δ' ἔτι μέν τι διέτριψεν, οὔτε ἀπιὼν οὔτε ἐπανιών,
ὑποκρινόμενος ἀπορεῖν· ἐπανελθὼν δ' ὅμως ἔφη κολάσειν μὲν
αὐτῶν οὐδένα, ἄχθεσθαι δ', ὅτι καὶ τὸ δέκατον τέλος, ὃ προετίμησεν
αἰεί, τοιαῦτα θορυβεῖ. « Καὶ τόδε, ἔφη, μόνον ἀφίημι τῆς στρατείας·
δώσω δὲ καὶ τῷδε ὅμως τὰ ὑπεσχημένα ἅπαντα, ἐπανελθὼν ἐκ
Λιβύης. Δώσω δὲ καὶ γῆν ἅπασιν ἐκτελεσθέντων τῶν πολέμων, οὐ
καθάπερ Σύλλας, ἀφαιρούμενος ἑτέρων ἣν ἔχουσι καὶ τοῖς
ἀφαιρεθεῖσι τοὺς λαβόντας συνοικίζων καὶ ποιῶν ἀλλήλοις ἐς αἰεὶ
πολεμίους, ἀλλὰ τὴν τοῦ δήμου γῆν ἐπινέμων καὶ τὴν ἐμαυτοῦ, καὶ
τὰ δέοντα προσωνούμενος. » Κρότου δὲ καὶ εὐφημίας παρὰ πάντων
γενομένης, τὸ δέκατον ὑπερήλγει τέλος, ἐς μόνον αὐτὸ τοῦ
Καίσαρος ἀδιαλλάκτου φανέντος· καὶ σφᾶς αὐτὸν ἠξίουν
διακληρῶσαί τε καὶ τὸ μέρος θανάτῳ ζημιῶσαι. Ὁ δὲ οὐδὲν αὐτοὺς
ὑπερεθίζειν ἔτι δεόμενος ἀκριβῶς μετανοοῦντας, συνηλλάσσετο
ἅπασι καὶ εὐθὺς ἐπὶ τὸν ἐν Λιβύῃ πόλεμον ἐξῄει.
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Traduction française :
[2,94] Eux, n'en pouvant plus, se mirent à crier qu'ils se
repentaient et le prièrent de les garder à son service.
Mais César se détourna et descendit de la tribune : alors
ils le pressèrent par leurs cris, encore plus instamment,
de rester et de punir ceux d'entre eux qui s'étaient
rendus coupables. César fit encore un peu traîner
l'affaire, sans partir ni revenir, feignant d'hésiter ; puis
cependant il revint pour dire qu'il ne punirait personne,
mais qu'il était peiné de voir que la dixième légion, qu'il
avait toujours particulièrement honorée, avait participé à
de tels troubles. « À celle-ci seulement, dit-il, je donne
congé du service. Cela ne m'empêchera pas de lui
accorder, à elle aussi, tout ce que j'ai promis, quand je
reviendrai d'Afrique. Et je donnerai aussi des terres à
tout le monde une fois les ennemis écrasés : je ne
procéderai pas à la manière de Sylla, qui confisquait les
terres à leurs propriétaires puis établissait les
bénéficiaires de ces confiscations à côté de leurs
victimes, les rendant ennemis éternels les uns des
autres, mais je partagerai les terres publiques et celles
qui m'appartiennent, et j'en achèterai d'autres si
nécessaire. » Des applaudissements et des
acclamations éclatèrent de toutes parts, tandis que les
hommes de la dixième légion étaient au comble de
l'affliction de voir César se montrer inflexible seulement à
leur égard : ils lui demandèrent alors de tirer au sort une
partie d'entre eux pour leur infliger la peine capitale.
Mais César, qui n'avait désormais aucun besoin de
stimuler davantage des hommes dont le repentir était
authentique, se réconcilia avec tous et, sans délai, partit
pour la guerre d'Afrique.
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